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Question de la rétention primaire
Qu'est ce que le processus de transindividuation?



livre









Mes prises de notes



idiotexte de Bernard Stiegler
Processus de production, d'un objet temporel, dans ce segment y-z et qui est un phénomène temporel qui se produit avec tout ce qui provient de "l'extérieur" (l'idiotexte englobant, des rétentions secondaires collectives dans le bain symbolique où se trouve cet idiotexte). D'autres part, il y a des retentions secondaires qui servent de crible, de sélecteur pour produire les rétentions primaires qui deviennent elles-mêmes avec le temps, qui deviennent des sélections primaires et ensuite avec le temps des rétentions secondaires.

Les rétentions secondaires qui sont la mémoire de l'idiotexte sont ceux qui appartenant au segment de la spirale x-y (la petite spirale), c'est un segment en spirale x-y. Cet ensemble à l'intérieur duquel il y a des rétentions secondaires sélectionnent dans ce qui provient du segment t-y (t c'est la grande spirale à laquelle où à l'intérieur se trouve cette petite spirale) ça sélectionne des rétentions primaires qui produisent des sélections primaires et qui engendrent cette portion de spire qui est entrain de se produire ici et qui n'est pas achevée qui est y-z.

Je vous en reparle mais je vais introduire quelque chose de nouveau...

Les rétentions secondaires, dont on pourrait dire par convention d'ailleurs, on pourrait dire que ces rétentions secondaires sont dans les agencements de spire, car si cette spire-là va devenir une rétention secondaire elle va produire... tramer une mémoire, c'est en se combinant à d'autres éléments.

Les rétentions secondaires, le domaine des rétentions secondaires ça engendrent des protentions secondaires PS (protentions secondaires) et comme elles sont psychiques on va les appeler des P2P (protentions secondaires psychiques). Les rétentions secondaires, en fait, produisent des protentions secondaires... (Les habitudes).

Ce que je vais dire aujourd'hui, et c'est très important et vous verrez pourquoi pour l'interprétation de Platon. C'est que ces rétentions secondaires psychiques engendrent 2 types de protentions secondaires, 2 grandes catégories très différentes.

D'une part, il y a les protentions secondaires qui sont conformes, plus au moins conformes aux rétentions secondaires collectives qui sont dans le domaine de l'individuation collective (la grande spirale -t). Et dans ce domaine de l'individuation collective, il y donc des rétentions secondaires collectives qui sont devenues des rétentions partagées par tout le monde. Des mots que j'utilise en ce moment ce sont des rétentions secondaires collectives. Et ces rétentions secondaires collectives entant qu'elles produisent un horizon collectif de transindividuation et c'est donc un système de transindividuation métastabilisé... cela produit un horizon de synchronie par rapport auxquelles les rétentions secondaires qui produisent des rétentions secondaires, va engendrer cet horizon de synchronie, des protentions secondaires psychiques, que j'appelle stéréotypique, que j'appelle des stéréotypes... P2PS. Ces protentions secondaires psychiques stéréotypées, elles vont se synchroniser avec les rétentions secondaires collectives. Elles vont se rendre compatible avec les retentions secondaires collectives. Elles vont rentrer dans le mainstream. Elles vont se conformer aux horizons d'attente qui constituent des protentions secondaires collectives... MAIS il existe aussi dans l'individu psychique (l'idiotexte), il existe aussi des protentions secondaires psychiques qui ne se conforment pas à cet horizon d'attente.

C'est la tension entre ces 2 types de protentions secondaires psychiques stéréotypées et les protentions secondaires psychiques traumatypiques produisant des traumatismes, des blessures.

C'est entre ces 2 types de protentions qui produit ce que j'appelle le sens.
Le sens qui ne se réduit pas à la signification. Le sens en tant qu'il déborde ce que Simondon appelle la signification. Pour moi, le sens n'est pas du tout la même chose que la signification. C'est l'origine de la signification, mais ce n'est pas la signification. Les significations, c'est ce qui constitue que Simondon appelle le transindividuel. Par contre, le sens c'est ce qui n'est pas encore constitué en transindividuel qui n'est pas encore synchronisé mais qui en revanche qui est à l'origine de ce qui va produire la synchronisation.

Et au pire des cas, une césure. Pourquoi je pense au pire? Car après avoir...

Imposer l'austérité, créer des guerres externes, et pire dans l'Europe aussi avec l'Ukraine, saccager la démocratie avec la Grèce, enlever nos droits, créations des murs (record historique), camps de concentration, noyades des milliers de réfugiés où vous avez été faire les guerres et les traiter comme des chiens... et j'en passe... je me sens au temps d'Hitler, Franco, Mussolini... avec une masse aveuglée pire les prônant. Mais qu'une césure, en fera pire ou au mieux, je ne sais pas.

Notre système on dirait l'extrême droite domine sous couvert d'une """gauche"" pour aveugler la masse... Mais qu'est-ce que ça donnera ce système d'extrême droite avec l'extrême droite en premier plan? Oseront-ils à faire pire? Ou c'est là que tout se déclenchera? Car ils passeront avec très peu de voix. En Belgique en tout cas, Di Rupo a fait plus de dégâts que l'extrême droite. Di Rupo a imposer l'austérité et aidé Dexia (une banque en faillite) en même temps. Quoi que la droite a prôné la guerre, ce 28 septembre 2015 avec les mêmes propos que la clique européenne. Ils font croire que c'est pour combattre Daesh, hors que c'est l'armée syrienne qu'ils visent. Car ce qui est encore plus traitre c'est aller contre "nos confères" et eux en profitent, pour enfoncer le clou.

Bref, je comprends de plus en plus, le très peu de résistant qu'il y a avait.

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Donc, ces 2 catégories de protentions secondaires psychiques, je les appelle d'un coté les stéréotypes, ces stéréotypes n'arrêtent pas de se répéter, ils sont à l'origine des ritournelles (Deleuze et Guattari) et ils constituent le fond mimétique de l'individuation psychiques et collectives...

Les traumatypes qui ne sont absolument pas du même ordre, ce sont des protentions secondaires psychiques qui reviennent, qui se répètent elles aussi, pas de la même manière stéréotypée qui reviennent en se transformant, sans cesse, sous des masques, sous des figures et sont toujours différentes, qui sont différentes y compris où Derrida parle de différance avec un "a". Ce sont des symptômes, ce que Freud ou Lacan l'ont appelé des symptômes. Et en fait, ce sont aussi, des processus issus de refoulement, des processus de dénégation, bref, de tout un processus qui est le résultat de la répression. Une répression qui s'opère par l'horizon des protentions secondaires collectives de l'individu collectif, et qui tente à empêcher ces protentions secondaires psychiques de s'exprimer, de se libérer, parce évidement que ce sont des protentions qui tendent à déstabiliser les protentions secondaires collectives. À déstabiliser la synchronisation de l'individuation collective.

Autrement dit, ce que j'appelle les traumatypes, c'est ce qui est contenu, dans et entre, entre les rétentions secondaires psychiques comme des protentions qui sont engendrées par ces rétentions secondaires psychiques mais qui ne peuvent pas se projeter sans rompre avec l'horizon des rétentions secondaires collectives, elle ne pourrait s'exprimer ces protentions qu'à la condition de rompre cette synchronisation.

Quant à ces rétentions secondaires collectives, elles aussi engendrent des protentions secondaires collectives et ces protentions secondaires collectives, elles produisent ce qu'on pourrait appeler des récits. Les récits qui sont tenus par l'individu collectif ou par l'individuation collective sur le sens de cette individuation collective, et à travers de ce que j'ai appelé dans un livre que j'ai publié, il y a 10 ans, ~La technique et le temps, tome 3~, ce que j'avais appelé -Les dispositifs rétentionnels-. Par exemple, l'église tient un récit, l'académie tient un récit, etc. Tous ces individus collectifs ont des récits, et ces récits ont pour but de produire ces protentions secondaires collectives et de les consolider, les solidariser, ce sont les récits du pouvoir.

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Nous avions vu dans les séminaires précédant, que tout cela, le jeu des rétentions primaires, des rétentions secondaires, des protentions, etc. Est sur déterminé parce que j'appelle les rétentions tertiaires. Ces rétentions tertiaires doivent être caractérisées en tant de ce que j'appelle des pharmakas positifs, j'insiste sur les pharmakas positifs ... il y a des pharmakas négatifs, il y a des rapports négatifs au pharmakon, il y a des rapports positifs au pharmakon, pour moi, la philosophie consiste essentiellement capable d'identifier la positivité pharmacologique. Donc les rétentions tertiaires qui sont des pharmakas peuvent en tant que pharmaka positif ouvrir des possibilités thérapeutiques de projection des traumatypes. Les traumatypes sont refoulés chez l'individu psychique mais aussi chez l'individu collectif, en réalité. Parce qu'il y a des traumatypes qui sont partagés par de très grands nombres d'individus psychiques. Et qui, ils refoulent collectivement en quelque sorte. Ce que Freud veut dire de la culpabilité dans l'histoire du judaïsme, dans Moïse et le monothéisme. C'est typiquement un processus de refoulement collectif, une traumatologie collective.

Et ces rétentions tertiaires par exemple l'écriture peuvent rendre possible de nouvelles protentions traumatypiques et engendrer de nouvelles transformations d'individus collectifs, des nouvelles règles. À ce moment-là, ces traumatypes qui vont se projeter et qui vont devenir de nouvelles règles, au niveau de l'individu collectif, progressivement ils vont devenir à leur tour des stéréotypes. En devenant à leur tour des stéréotypes, ils vont faire changer l'individuation psychique et collective d'époque, ils vont produire une époque nouvelle de la transindividuation. Exemple...

Ligne de fuite


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À l'inverse les rétentions tertiaires, en tant que pharmaka peuvent également augmenter la puissance des répressions des traumatypes, c'est à dire le pouvoir des individus collectifs constitués et institués à travers leurs dispositifs rétentionnels et qui cherchent à empêcher l'expression des traumatypes, c'est à dire à imposer des processus de synchronisation systémique.

Le retour de la Ligne de fuite despotique



Les technologies de pouvoir décrites par Foucault, c'est typiquement des choses comme ça. D'une certaine manière, Foucault a été un obsessionnel de la description, de ces processus de répression des traumatypes par la documentation de la subjectivation, ce qu'il décrit de surveiller et punir, c'est exactement ça. Comment la rétention tertiaire est mise au service de l'imposition d'une synchronisation comportemental là en occurrence disciplinaire...

La tanière



Dans notre société à nous, les rétentions tertiaires ne sont plus dans ce model de synchronisation mais dans un modèle de la modulation (Deleuze et Guattari) ce n'est plus la société disciplinaire, c'est la fameuse société de contrôle.


Dès Platon, à la fin du 5ème siècle et au début du 4ème siècle av. JC., ces 2 possibilités sont ouvertes et ces entre ces 2 possibilités stéréotypiques et traumatypiques de l'amené, la question de Platon c'est la mémoire. C'est toujours entre ces 2 possibilités que Platon aussi et en particulier pour qualifier la rétention tertiaire... Pour essayer d'endurer les problèmes que pose la pharmacologie du 5ème siècle et du 4ème siècle av. JC.

Les rétentions secondaires psychiques stéréotypées tout comme les rétentions secondaires collectives stéréotypées... sont au service de la synchronisation. Et évidement, les rétentions secondaires psychiques traumatypées que l'on trouve aussi dans les collectifs et qui sont également refoulés et bien ils sont aux services de la diachronisation. Ce qui produit de la diachronique c'est avant tout le traumatypique. Ce qui me fait parler différemment des autres, ce sont les traumatypes qui sont en moi qui me dépassent et qui parfois viennent parler à ma place. À travers un processus que Derrida aimait beaucoup appeler "la ventriloquation". Quelqu'un parle à ma place en moi, quelque chose parle à ma place en moi. Je voulais dire ça et je dis tout à fait autre chose. C'est le fameux lapsus, l'acte manqué de la psychanalyse. Mais c'est aussi de le Daïmon de Socrate.


Les rétentions secondaires psychiques stéréotypées, ce sont les symboles.

Les rétentions secondaires psychiques traumatypées ce sont les diaboles.


Et le Daïmon est évidement est un diabolone. Dans la langue latine du Moyen-âge, le diable désigne des démons, en tant ce qui échappe à l'unité de l'esprit de Dieu. Ce qui représente le diable en tant qu'il est hétérogène absolu et qui échappe totalement à l'esprit Saint et l'esprit tout court.

Mais c'est déjà le cas chez les grecs, dans le sens où le diabolone c'est ce qui produit une forme de désunion, en tout cas de singularité.

Le symbolique (syn) ça signifie le rapprochement, la rencontre, l'ajustement, l'engagement, la convention, le contrat. Bref tout ce qui conduit l'unité et de la synchronisation.

Tandis que le Daïmon, c'est la désunion qui s'instaure entre les individus.

Entre ces 2cas, il y a le mot "Balé" qui veut dire jeter, mouvement et dans ces 2 processus, il y a du mouvement. Dans un cas c'est un mouvement centripète de rassemblement. Dans l'autre cas c'est un mouvement centrifuge de désunion, d'atomisation.

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Une spirale, c'est un mouvement dynamique qui est produit par ces 2 tendances. La spirale, c'est à la fois ce qui tend à rassembler, ce qui tend à partir. Il y a deux forces qui se jouent dans la spirale, une qui pousse au rassemblement à la contention et l'autre qui créé de la dynamique.

Quoi qu'il en soit, diachronisation et synchronisation, ce sont 2 tendances qui ne peuvent pas se passer l'une de l'autre et qui sont toujours en relation transductive.

Si vous détruisez une tendance, l'autre disparaît en même temps, inévitablement. Ceci est un système néguentropique qui produit de la différenciation. À condition que toujours la tendance prenne soin de sa propre contre-tendance, elle protège sa contre tendance. C'est ça une vraie thérapeutique. C'est ça le vrai sujet ce que j'appelle la pharmacologie.

Ces 2 tendances à la synchronisation et à la diachronisation constituent ce que Simondon appelle une relation transductive. Elles sont constituées l'une par l'autre, elles ne peuvent pas se passer l'une de l'autre. Et cette transductivité est toujours à la fois centrifuge et centripète.

Ces 2 tendances qui sont inséparables constituent toutes les structures dialogiques. Dans la dialectique platonicienne, du début, de l'époque où Platon est encore très proche de la pratique Socratique du dialogue, ces 2 tendances jouent les unes avec les autres.

Elles sont à l'origine de tous les processus de co-individuation. Un dialogue au sens strict, où Ménon rencontre Socrate, ils sont amis, ils se parlent dans l'amitié philosophique. Et dans cette intimité qui constitue cette amitié qui n'est jamais une pure intimité qui est ce que j'appelle une extimité (Lacan), parce que ça passe par le langage, certaine publication, un certain espace public. Il se produit un processus de co-individuation, où dans les âmes (individus psychiques) de chacun des locuteurs, il y a des traumatypes. Socrate est habité par les traumatypes, mais Ménon est aussi habité par les traumatypes et le Dialogos, c'est ce qui va produire un agencement de traumatypes qui tout à coup leurs traumatypes vont se rencontrer et vont produire quelque chose qui va être l'origine d'un circuit de transindividuation nouveau. Et qui va venir modifier l'opinion publique générale qui va produire en tant que processus de transindividuation, un mouvement qui va modifier la compréhension que l'être là, à de son maître (Heidegger). Car c'est un Dasein que je suis entrain de décrire ici. Ce que Heidegger appelle la compréhension que l'être à de son maître, c'est ce que j'appelle ici un synchroni de l'individu collectif.

Il est évident que si Socrate a été condamné à mort, c'est parce qu'il produit précisément des libérations traumatypiques de ce type-là. Et Anytos l'accuse de menacer l'ordre synchronique de la cité par qu'il produit du diachronique. À cause de cela, il va être condamné à boire le pharmakon.

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Socrate produisant dans ce discours avec Ménon... Socrate a produit, cette question de l'anamnésis qui l'a produite pour la première fois dans Ménon, connaître c'est reconnaître. C'est voir revenir, quelque chose qui est un traumatype à l'occurrence. Et bien cette anamnèse, c'est la base de toute la philosophie occidentale, n'importe quelle université dans le monde entier sait ce que c'est l'anamnèse socratique et c'est devenu un symbole, ce n'est plus du tout une diabole, ce n'est plus du tout un traumatype. Et tout le problème qui va se poser, ce qui explique Husserl de réactiver le caractère diabolique du symbolique. De redonner au symbolique sa vertu, de renaître toujours à l'intuition originaire de ce qui a été à son origine.

Les systèmes de pouvoir, ce sont des systèmes qui tendent à instaurer des processus qui vont empêcher ces expressions traumatypiques. Ces systèmes de pouvoir qui reposent sur la détention des rétentions tertiaires, le chamane détient les instruments qui constituent les rétentions tertiaires de la tribu, le pharaon détient le pouvoir hiéroglyphique pas lui mais les scribes qui l'entour et ce que j'appelle un dispositif rétentionnel...

Aujourd'hui, les majors compagnies détiennent un privilège d'accès d'archives et ne veulent pas le lâcher. Et aujourd'hui, essaye de garder le contrôle de tout ce dispositif et qui est loin d'être gagné...

Les égyptiens, les tunisiens, les libyens, ce sont emparés des rétentions tertiaires contre leur pouvoir, contre leur dictateur. Moubarak et Ben Ali ont été virés par rétentions tertiaires numériques. Telles qu'elles ont permis de connecter des traumatypes, chez des gens dont un c'est immolé par le feu. Il était tellement en souffrance, car un traumatisme c'est une souffrance, c'est une blessure, il s'est sacrifié par le feu. Mais ces sacrifices par le feu, il s'est répandu comme du feu d'ailleurs, sur le réseau des rétentions tertiaires. C'est ça qui a fait sauté Ben Ali, mais ce qui est plus surprenant Moubarak. La chute de Moubarak en Égypte, c'est le début d'un énorme processus nouveau pour des décennies probablement, c'est un nouvel horizon géopolitique, absolument radicalement nouveau.

Tout cela, doit être pensé, à travers cette question de traumatype stéréotype rétention tertiaire.

Seule différence, ça va plus vite, et plus de personnes dans un réseau. Mais avec la rétention tertiaire numérique cela affecte des personnes qui n'ont rien avoir et qui rallume d'autres traumatypes.

Pendant des années, le peuple tunisien, le peuple égyptien ont refoulé leur traumatisme, ils se sont soumis au stéréotype imposé par le pharaon Moubarak. Et d'un seul coup ça a craqué. C'est parce que Moubarak ne métrisait pas les rétentions tertiaires numériques, il n'y comprenait rien. Ce n'est pas simplement pour ça, je ne veux pas dire que ce sont les technologies numériques qui sont à l'origine de la révolution, non. C'est le courage pour qui sont prêt à mourir pour leur liberté qui est à l'origine de la révolution, toujours mais en se battant avec des armes et là, les armes y a aucun doute que c'était les réseaux.

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Sur ces réseaux tout comme ces réseaux d'écritures à l'époque de Socrate, tout comme les stèles de marbres gravées de la cité athénienne, à travers les inscriptions lapidaires mais aussi dans les esprits des grecs de l'époque sont contenus des traumatypes qui reviennent régulièrement, comme des esprits comme des daimônès. Et c'est pour la raison pour laquelle, chez Platon, le daïmonique est omni présent. Chez Platon le daïmonique est toujours condamné, est toujours repoussé comme le danger absolu, et c'est essentiellement dans La République qui culmine cette guerre contre le diabolique qui se retourne contre les poètes, contre les artistes... mais en même temps, il n'y a rien que plus daïmonique que Socrate. Et par conséquent, on cherche à chasser le daïmonique de Socrate, mais le plus daïmonique de tous les démons, c'est Socrate. Et Socrate est l'origine du philosophique en tant que tel. Ce diabolique-là, ce caractère diabolique de Socrate qui revient toujours comme une espèce de diablotin, ce mouvement de revenance, il participe ce que j'ai appelé la récurrence.

Comment tout cela peut fonctionner au sein de l'individu psychique, que j'appelle aussi un idiolecte. Un idiolecte, un individu psychique, vous et moi, nous sommes habités par des personnages psychiques. Mon personnage psychique, sont innombrables, ils sont en fait des dépôts sédimentaires comme dit Freud, dans le moi et le ça, qui sont des restes d'identifications primaires, des êtres qu'on a aimé, qu'on a admiré, auquel on s'est identifié secondairement, de 36 000 manières des héros de romans, des amants qu'on a eu, des hommes politiques qu'on a aimé, etc.

Ça se sédimente et ça ne disparait jamais dit Freud, ça reste toujours au fond de nous et ça revient régulièrement. Mais ces personnages psychiques, ils font la guerre entre eux. Il y a des moments où il domine complètement les autres. Ils peuvent se contredire, et dans ces contradictions, justement ces contradictions entre ces personnages psychiques qui sont en fait de différentes façons de s'affilier, à des individuations collectives. Dans la journée, le bonhomme est commandant de chasseur alpin, un tueur, militaire qui est là pour tuer, et le soir c'est le père d'une petite fille, il est bon chrétien et il dit à sa fille, faut pas tuer. Il s'identifie à des courants différents... et ces processus-là, nous mette en conflit avec nous-mêmes et parfois nous mette en situation, de dilemme psychologique. De cas conscience.

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Éléments de vocabulaires nouveaux, un idiotexte en tant qu'il est composé de différents personnages psychiques, est constitué de ce que j'appelle des occurrences, de lui-même. Et ces occurrences de lui-même, ce sont des occurrences de ces personnes psychiques. Ces occurrences qui proviennent d'indentification secondaire qui ont constitué l'écriture le dépôt sédimentaire de ces rétentions secondaires, elles sont en concurrence entre-elles.

Pourquoi sont-elles en concurrence? Pour essayer de prendre le contrôle de la métastabilité du tourbillon mnésique qui est là, on peut lui même le considérer lui-même sous cette forme-là (le tourbillon). Lui-même est une sorte de communauté de ses propres personnages psychiques. Je ne fais pas de différence entre l'individu psychique et l'individu collectif en réalité. Même s'il y a des dispositifs rétentionnels institués par les pouvoirs comme l'académie française, l'assemblée nationale en France ou le parlement au Canada, etc. Ça existe aussi en moi, il y a aussi des appareils de ce type-là moi qui sont d'ailleurs des intériorisations de ces processus, il n'y a pas de différence fondamentale entre les 2.

Exact pour l'idiotexte MAIS il y en a --->---> Toujours à deux. Paradoxe!

En revanche, dans tous les cas, chaque personnage psychique qui est une occurrence de moi, qui cherche à imposer aux autres occurrences de moi, cherche à imposer son idéal du moi. Cherche à y imposer un processus d'idéalisation, et d'infinitisation. Et bien, cet idéal du moi prend ces racines dans les traumatypes, il n'est pas simplement le produit des stéréotypes.

Ce trop: Si non, il n'aurait aucune autorité, parce qu'au fait, les stéréotypes par eux-mêmes n'ont pas d'autorité. C'est ce que dit Antigone à Créon, tes décrets non aucunes autorités sur moi, parce que tu ne respectes pas la loi divine, ton surmoi ne marche plus parce qu'il n'est plus en phase avec le "ça".

Le "ça", c'est l'héritage des traumatypes qui se transmettent de génération en génération. Et précisément le "ça" engendre des récurrences entre les occurrences. Et c'est le jeu entre ces occurrences, leurs concurrences et ces récurrences qui constituent toutes cette dynamique.

Et évidement, cette concurrence passe par les rétentions secondaires psychiques stéréotypées et les rétentions secondaires psychiques traumatypées.


Rappel à la 25min

Les rétentions secondaires psychiques stéréotypées, ce sont les symboles.

Les rétentions secondaires psychiques traumatypées ce sont les diaboles.


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L'âme dialoguant avec elle-même, il y a un duel, il y a un 2, pour dialoguer il faut du 2, ce duel constitue l'horizon dialogique de tout logos, un logos est d'abord un dialogos, ce que dit Platon très clairement. Et il dit aussi que c'est toujours une histoire d'amour ce dialogos.

Qu'est-ce que ça veut dire cette histoire d'amour? Dans le cas du soliloque, cet amour, c'est une histoire d'amour narcissique. (Lien) : Évidement, il y a du narcissisme, c'est d'ailleurs la première découverte de Freud après l'hystérie, c'est qu'il y a une structure narcissique à l'origine de toute capacité d'aimer. Et ici l'amour, il se joue entre conscient et inconscient, à travers ces structures en miroir qu'est le narcissisme, c'est le jeu du l'un et du multiple et on les retrouve en permanence s'agençant les uns avec les autres comme un rapport qui constitue une individuation par l'intermédiaire du "ça".

Ce miroir, je le vois plus à regarder nos défauts et non pas l'amour, même si parfois il y en a un amour narcissique juste pour faire plaisir à ça. Se protéger de notre pire, c'est savoir se regarder dans ce miroir Se protéger de notre pire, c'est savoir regarder ce miroir et aussi parfois un genre de Volte face (film), se mettre carrément dans la peau de l'autre. (Lien) : Le comble l'économie s'installe, là aussi.

Ce que j'introduis c'est qu'il y aurait une organologie du "ça", s'il est vrai que le "ça" est essentiellement constitué par le jeu des rétentions et protentions, et s'il est vrai que d'autre part que le jeu des rétentions et des protentions, est surdéterminé par les rétentions tertiaires alors il y a une organologie du "ça". Et ça s'est ce qui manque chez Freud. Freud ne voit absolument pas la question organologique du "ça".

Si nous revenons à nos objets dans l'individuation psychique et collective spécifique de la Grèce archaïque que se produit-il? Il se produit, qu'un nouveau "Sa" se constitue avec l'écriture et sa pharmacologie. Et ce nouveau "Sa" qui émerge avec l'écriture avec les retentions tertiaires alphabétiques, un conflit se joue entre les natifs du mythologique et les natifs de la lettre.

J'avais déjà parlé de nativité, en me référant de ce qu'on appelle les Digital Natives, les natifs du numérique, je soutiens par exemple moi, je ne suis pas du tout un natif du numérique, je suis un natif de l'analogique. C'est à dire du cinéma, de la radio et de la télévision... Les enfants de la télé. Mais avant les natifs de l'analogique, il y a les natifs de l'imprimé (les fidèles de l'église réformé). (Lien) : Et avant ça les natifs de la lettre manuscrite, et Socrate est un natif de la lettre . Mais Socrate vit dans un monde où il y a encore des natifs du mythologique.

Qu'est ce que c'est le mythologique? La mythologie ça vient d'Homère, c'est à dire d'avant l'écriture, parce que Homère c'est une tradition orale... (Lien) : Cette tradition mythologique procède d'une culture orale, d'une mnémotechnique orale...

Dans ce jeu qui est le jeu des symboles et des diaboles, le pharmakon à l'époque de la Grèce naissante, le nouveau pharmakon qui est le pharmakon littéral qui est entrain d'apparaître, déchainerait selon moi au début de l'histoire grecque, ces effets diaboliques, diachroniques, conduisant finalement à des effets dialectiques, à l'époque de Socrate. Et il les déchaine d'autant plus fortement qu'il constitue un nouvel horizon symbolique. Ce nouvel horizon symbolique, il faut l'appeler avec Nietzsche un horizon apollinien c'est ça l'enjeu de l'origine de la tragédie chez Nietzsche selon moi. Et le symbolique, de la rétention tertiaire grecque et tout ce qui vient avec elle, l'architecture, un certain art théâtral, etc. Donne l'apollinien en tant que synchronique.

Mais en même temps en tant qu'il est foncièrement pharmacologique et il est éprouvé comme tel par les grecs tragiques. Il donne une ambigüité, une duplicité, une complicité sans précédant dont il nous renvoie au dionysiaque.

Cette relation, entre le symbolique et le diabolique, entre l'apollinien et le dionysiaque, si nous voulons la comprendre, nous devons l'interpréter à partir du processus d'explicitation que rend possible la rétention tertiaire scripturaire ou littérale des grecs.

Surement mais pour le moment, ils y arrivent par corruption ou par marchandage sauvage, vont et s'installent dans les paradis fiscaux... (Je parle du web en tant que monopole pas que mais plus précisément du web).

(Lien) : Sortir du web : Christian Fauré 20/08/2015 Académie d'été

Je veux dire que toute individuation psychique quelle qu'elle soit, qu'elle soit chamanique, qu'elle soit tribale, qu'elle soit basilique, qu'elle soit politique. Toujours procède une complicité, une complicité qui constitue une co-implication. Et cette co-implication engendre une duplicité, c'est à dire une ambigüité fondamentale... (Lévi Strauss) et de la fonction du mana, selon lui le signifiant flottant qu'il analyse celui qui va permettre de jouer d'ambigüité et de désambigüiser de la mythologie.

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Le sujet d'aujourd'hui, c'est qu'à partir de la Grèce ancienne, à partir de 7ème siècle av. JC, à partir du moment où apparaît la littérarisation avec la rétention tertiaire qui va venir transformer l'héritage mnésique des grecs, qui est un héritage mythologique un travail d'explicitation va se produire. Je pense que ce travail d'explicitation et verbalisation est unique, il va surement se produire dans d'autres sociétés. Par exemple, si vous voyez ce qui se passe à la même époque en Chine, avec Confucius et un certain nombre d'autres penseurs chinois, il y a aussi des processus relativement comparable mais pas identique. Parce que à l'époque de Confucius ne nous emmène pas dans un processus d'explicitation, dans le sens où elle va engendrer dans la Grèce ancienne, que tous les citoyens ont un rapport explicite à la loi. Ils peuvent expliciter leur rapport à loi. Et on ne trouve pas ça dans la Chine impériale de Confucius. Cette explicitation que je crois être typiquement grec et exclusivement grec à ce niveau-là. Engendre une crisis, une énorme crisis qui va conduire à une critique. Et cette critique qui va conduire à des guerres, à l'époque de Socrate, à des conflits politiques violents. Elle va d'abord constituer une époque tragique. L'époque tragique étant pour moi qui va de Thales jusqu'à Socrate. À partir de Platon, il va y avoir un changement d'époque. Car l'explicitation tragique, chez Platon va devenir l'explication métaphysique.

Et bien entendu une explication n'est pas du tout la même chose d'une explicitation. (Heidegger... qui dénonce la dérive explicative de la philosophie à travers Platon).

Nous-mêmes, nous baignons encore complètement dans cette époque métaphysique platonicienne. Nous sommes encore dans le règne de l'explication, mais nous sommes peut-être de découvrir que l'explication est un leurre. Qui est une illusion et une dangereuse illusion du pouvoir exerçant sur le savoir. Pour moi un savoir n'est jamais une explication mais toujours une explicitation.

Un physicien ne croit jamais qu'il a expliqué quelque chose de l'univers, il pense qu'il a explicité les conditions d'interrogation de la genèse de l'univers, c'est tout à fait autre chose. S'il pensait avoir expliqué l'univers, il considérerait qu'il a mis un terme à la physique. Et si un jour, vous entendiez dire Einstein, j'ai résolu tous les problèmes de la physique. Vous vous seriez dit Einstein est un grand physicien, au fait on s'aperçoit qu'il était fou. Il n'y a aucune solution à une question de physique, il n'y a aucune solution à une question de psychologie, il n'y a aucune solution à quoi que ce soit. L'univers un processus en perpétuelle transformation, il n'y pas de solution à cette transformation. Ça veut dire qu'elle ne peut pas s'arrêter cette transformation. Sauf peut-être, dans une destruction finale, que personne ne peut souhaiter. La seule explication possible, c'est la destruction totale du monde.

00:59:55

Ici, j'essaye de vous expliquer pourquoi le combat Platon, dans un corps à corps, dans une relation au texte de Platon qu'est une relation totalement amoureuse. Car comment ne pas aimer Platon. Tout ce que je trouve pour combattre Platon, je le prends chez Platon...

Il y a des crétins qui s'imaginent qu'ils peuvent résoudre le problème de Platon, ça c'est eux, ils veulent expliquer quelque chose de la philosophie, la philosophie ça ne s'explique pas, ça se complique, et ça s'explicite aussi.

Et si on sous estimait la destruction qu'apporte une idéologie? je pense par là à la ligne de fuite despotique

Quoi qu'il en soit, c'est chez Platon qu'il y a à la fois l'ouverture et le refoulement de toutes les questions que je viens d'indiquer évidement pas sous cette forme.

Où est-ce que cela bloque?

Qu'est-ce qui fait que alors que toutes ces questions semblent être chez Platon, malheureusement et malgré tout, et bien elles n'arrivent pas à se formuler en tant que telles?
Et en quelque sorte Platon les refoule, les réprime.

C'est autour de la question du beau, de l'amour et du désir que la chose va se jouer.

Dans cette extimité qu'est le dialogue s'impose la question du beau. Elle n'arrive pas toute suite, elle met un certain temps à venir et elle n'est formulée que véritablement de manière absolument explicite, par Platon que dans le Banquet, elle revient ensuite dans Phèdre.

Dans le Banquet, on verra l'amour se sublimer vers la pureté, vers ce que Socrate va présenter, la pureté de cet amour en dépassant l'horizon du corps. C'est quand je deviens véritablement philosophe, c'est quand j'aime au sens le plus radicale du terme, le corps ne compte plus. Bien sûr le corps m'initie, ça c'est très important, c'est à travers l'expérience du corps que j'apprends à aimer la beauté.

Mais par une nécessité qui est celle du vieillissement, je vais finir par me détacher du corps, et accéder à la beauté pure, c'est à dire, sans corps.

(Lien) : Qu'est ce que veut dire dépassant l'horizon du corps? Ça veut dire dépasser l'horizon de la mort.

C'est précisément ce que je mets en question. Je crois que cet horizon de la mort par Platon, est-ce qu'il doit être mis en question! Mais pour pouvoir le remettre en question, il faut d'abord lui faire honneur.


Car il est évident, qu'il n'y a pas d'amour possible, (tel que Roméo et Juliette en incarnent exemplairement la destiné de l'amour), il n'y pas d'amour possible en dehors d'une troué au-delà de cet horizon qu'est la fin, qu'est la mort. Bien entendu pour Roméo et pour Juliette, la mort ne fait pas question. Leur amour dépasse leur mort. Et il n'y pas d'amour possible qui n'ouvre pas cette question et cette possibilité.

01:04:35

Même s'il faut lutter contre abandon de la question du corps et de la mort par Platon dans son interprétation de Socrate, en même temps pour pouvoir lutter contre ça faut d'abord comprendre pourquoi il est fondé...

L'enjeu de cela, c'est la tentation de libéré l'amour de la pulsion, car le corps, c'est le siège (trop) des pulsions, du coup cette tentation que Platon a de libérer l'amour de la pulsion, d'avoir un amour pur qui aurait plus rien de pulsionnel. C'est ce qui va conduire Platon, à forger une série d'opposition.

Une série d'opposition qui n'existe absolument pas chez les tragiques, les tragiques n'opposent jamais! Donc ce n'est pas un opposé c'est un composé. Les tragiques pensant par composition, des compositions par des jeux de tendances.

Dionysos et Apollon, ça ce que Platon veut rompre, il veut rompre parce qu'il veut conquérir, une critériologie nouvelle de la vérité qui s'appelle orthotès. Et je passe par Heidegger dans question2 (Platon et son concept de vérité) dans lequel, il montre dans le mythe de la caverne de la République.

Qu'en fait, Platon veut interpréter l'alètheia comme une exactitude (orthotès). La désorientation, la technique et le temps 2 (Stiegler 1996), cette tentation orthotètique, cette tentation de faire de la vérité une exactitude, c'est à dire une explication était engendrée par le caractère orthographique de l'écriture. Évidement, l'écriture par tout un pan de son caractère orthographique engendre une illusion d'exactitude. Je lis à la lettre, ce qu'à écrit un tel donc, j'ai désambigüisé son propos. Et bien entendu c'est une illusion, au contraire, j'avais montré dans la désorientation, que ce que j'appelle l'identification différente produit une différencenciation d'autant plus grande, plus on identifie, plus on produit de la différence. C'est pour ça que l'identité est une mauvaise question, c'est un leurre. C'est pour ça que l'identité nationale est une mauvaise question, c'est un leurre aussi.

01:08:55

Cette conception de l'alètheia de la vérité comme orthotès, c'est à dire comme exactitude qui produit un discours d'explication et non plus un discours d'explicitation. C'est totalement solidaire de l'opposition, qu'au même moment que Platon fait entre l'âme d'un coté et le corps de l'autre. Et c'est évidement par cette opposition entre l'âme et le corps que Platon opère la sortie en dehors de l'âge tragique. Car si un tragique est tragique c'est bien dans la mesure pour un tragique, en aucun cas, un mortel ne peux devenir immortel. Il est totalement impie pour un tragique de considérer qui pourrait devenir un immortel.

Sauf si l'on pose que le Kléos, c'est à dire la réputation (ça restera qu'une référence)... En effet, dépasser la mort non pas pour faire de moi un immortel, mais pour faire de moi un héros. Le héros, c'est celui dont Socrate dit dans Ménon, que Perséphone le rappel tous les 9 ans, pour revenir au jour. Et c'est le diabolone, c'est celui qui va revenir comme une hantise. C'est celui qui va constituer un traumatype qui n'arrête pas de revenir hanter les vivants. Ce que dit exactement Socrate à la fin de l'apologie de Socrate.

Lorsqu'il dit je vais revenir, vous pouvez compter sur moi, et je viens même vous tirer par les pieds comme tous les fantômes et je deviendrai un fantôme, votre fantôme.

On pourrait dire que le héros, c'est demi-dieu, oui, c'est demi-dieu, c'est comme cela que les grecs, eux-mêmes qualifient les héros mais ce n'est pas un dieu! Et d'ailleurs, il peut mourir pour cette raison, ce n'est pas le cas d'un immortel. Il peut toujours redevenir un simple mortel. Lorsque Zeus veut anéantir Asclépios, parce que Asclépios par la médecine pourrait rendre immortel les immortels justement et bien Zeus ramène Asclépios à son statut de mortel. Asclépios est un héros, c'était un mortel, il est devenu un demi-dieu à travers sa réputation, et à un moment donné, Zeus veut l'anéantir, le ramener au statut du pur mortel. Au fait, le demi-dieu, le héros, (à la mémoire de ce tunisien qui s'est immolé par le feu, c'est un héros, c'est un demi-dieu) le demi-dieu est celui qui est capable de transformer le rapport à sa propre mort à travers un processus de sublimation en quelque chose d'inoubliable. C'est à dire, qu'il est capable de fonder des processus anamnésiques et traumatypiques par lesquels le défaut qui est la mort se reverse en ce qu'il faut. Il n'est pas mort en vain dira-t-on. Ce tunisien qui s'est immolé par le feu s'est sacrifié. Ça nous renvoie à la question du sacrifice.

Et ce sacrifice, c'est ce qui transforme le défaut qu'est la mort, la mort est le défaut auquel personne ne peut y échapper en ce qu'il faut, c'est à dire en une nécessité. Tout à coup la mort absurde devient quelque chose de censé, de nécessaire. (Le Phédon)

01:13:15

Ce qui fait problème à Platon, dans le corps, c'est la pulsion. Ce qu'il ne comprend pas c'est que le désir contient la pulsion. C'est à dire en réalité les pulsions et non pas seulement la pulsion.

Les pulsionS? Les pulsions de vie et les pulsions de mort.

Depuis Freud... nous savons que les pulsions se catégorisent en 2 grandes formes : pulsions de vie et pulsions de mort. Et que c'est leur agencement qui produit du désir. Ces pulsions de vie et ces pulsions de mort se cachent toujours derrière les stéréotypes et les traumatypes. Dans un jeu qui est d'une redoutable complexité. Car la pulsion de mort n'est pas nécessairement du coté du stéréotype et la pulsion de vie n'est pas nécessairement du coté du traumatype. Il peut y avoir des pulsions de mort dans les traumatypes bien entendu et de la pulsion de vie dans les stéréotypes.

En revanche, il semble assez évident que les stéréotypes sont largement dominés par la pulsion de mort; (Freud) le désir du retour à l'égalité, le principe du Nirvana, bref le désir de la liquidation du vivant.

La découverte terrible... de Freud dans les fameuses névroses des soldats qui revenaient de la guerre de 14-18 en Autriche. Cette tendance de la pulsion de mort à retrouver la destruction (du visage).

Quand on revient de la ligne de fuite despotique.



Cette pulsion de destruction est évidement, toujours à l'œuvre dans tous les pouvoirs donc dans tous les processus de synchronisation et c'est précisément cela que défend Antigone (est la fille d'Œdipe) contre l'interdiction de la sépulture de son frère. Et très bizarrement, Antigone va se faire enterrer vivante, allez dans l'Hadès au nom de la pulsion de vie contre la pulsion de mort.

Ces questions sont extraordinairement complexes, redoutables, je crois qu'à chaque fois qu'on cherche à fournir des explicitations, on est pris dans des tourbillons absolument effrayants.

pharmakon Néanmoins, il faut essayer d'y aller, pourquoi c'est si redoutable? Parce que dont je vous parle-là les grecs, lui donnent un nom, ça s'appelle la gorgone. C'est à dire le sidérant qui est aussi le radical de désir... faire avec et combattre le sidérant, c'est à dire la mort.

(Il faudrait aussi parler de l'animalité, c'est très compliqué, le rapport entre la pulsion et l'instinct, il faudrait, c'est ce qu'il fait Freud... c'est très compliqué).

Si nous nous attenons à la question de l'abandon par Platon de la culture tragique, c'est à dire de la conception de l'âme par les grecs archaïques entant qu'elle est irrémédiablement mortelle, et qu'elle ne peut que revenir comme hantise, comme esprit, comme daimôn. Et j'insiste ici sur un point très important, l'âme qui peut revenir qui n'est pas immortelle, l'âme du héros par exemple, l'âme de celui qu'on n'oublie pas. Qui peut donc, à cet égard parâtre dépassée à seule mort. Cela revient à travers les rétentions secondaires collectives (grande spirale: champs rétentions secondaires collectives) et ça ne revient pas comme individu psychique, ça revient comme individu collectif.

En revanche quand c'est une anamnèse, ça donne lieu à une anamnèse, ça revient comme individu collectif dans l'individu psychique. C'est un grand circuit de transindividuation qui s'est produit dans l'individu collectif et qui repasse par l'individu psychique et qui renaît à travers lui. Et ça c'est bien le sujet de Perséphone. Perséphone est la déesse de l'agriculture, la renaissance... ça repousse. Ça revient, c'est entièrement neuve, c'est totalement nouveau. Mais ça procède de l'Hadès, ça sort de la terre et sous terre il y a l'Hadès. Au fait, c'est une réincarnation dit à un moment donné Socrate. Et bien ça c'est l'anamnèse comme revenance qui se produit et qui commence dit Socrate en dialoguant avec Ménon, en dialoguant avec Diotima, en dialoguant avec Phèdre. Dans un processus dialogique co-individuation, dans une histoire d'amour. Et je reviens du sujet de l'amour. Il faut de l'amour pour que ça se produise. Ce que dira Phèdre d'une manière extraordinaire dans cette espèce de mythe entièrement fabriqué par Platon. Du fameux mythe de l'âme ailée, des ailes qui se mettent à pousser à l'âme. Et qui dans l'amour, dans la contemplation de la beauté voit fondre ce qui empêchait les ailes de se déployer et s'envoler vers le beau. Ça c'est le processus de co-individuation.

01:21:00

Ce processus dialogique de co-individuation qui est induit par le désir se poursuit dans une transindividuation qui va dépasser cette co-individuation (là je quitte Platon). Dans la stricte mesure, où à l'époque tragique et puis à l'époque de Platon jusqu'à nous, ce processus de co-individuation va être consigné par la rétention tertiaire. Au sens où Husserl le note à propos de la géométrie, lorsqu'il dit : le proto-géomètre dépasse le dialogue avec lui-même, aussi bien qu'il peut le reprendre à la lettre parce qu'il consigne pas à pas tous ces résonnements. Et ce n'est que dans cette mesure, que ce dialogos avec lui-même ou un autre géomètre peut produire la géométrie.

Paysage



Voilà, ce que découvre Husserl en 1937. Il découvre sans cette rétention tertiaire, il n'y aurait pas cette anamnèse. Mais c'est également ce que dit Léon Robin à propos de Platon. Léon Robin explique (page 9 de son livre, sa thèse sur Platon) : l'académie est un espace d'écriture et que les livres de l'académie que l'académie écrit parce que l'académie est une maison d'édition en quelque sorte qui publie (livres manuscrits) des livres. L'académie produit des dialogues, par exemple de ce que nous connaissons de Platon, qui ont été écrit par Platon.

Ces livres Léon Robin, nous dit, ils servent à perpétuer des recherches et des débats qui ont lieu à l'intérieur de l'école. C'est à dire les processus de co-individuation qui se tiennent à l'intérieur de l'école entre les philosophes et leurs élèves ensuite vont circuler vont produire de la transindividuation. Sous forme de manuelle de philosophie, ils servent à donner un aperçu en dehors pour un public plus étendu qui n'est pas philosophe mais qui va être contaminé en quelque sorte par cette édition. Ça c'est fondamental!

Maintenant si nous voulons explorer la question de savoir, pourquoi et comment Platon abandonne la culture tragique. Il faut s'interroger sur la façon, dont il rend impensable, Platon, par-là même et pour très longtemps le sens de l'augmentation de la corporéité et de la psyché par les rétentions tertiaires.

Il faut se demander comment et pourquoi va rendre impensable par exemple ce que dit Protagoras dans le dialogue qui a été écrit par Platon lui-même qui s'appelle Protagoras. Pourquoi, il va devenir impossible de comprendre, pourquoi et comment la Grèce tragique est un peuple technicien qui développe une quantité incroyable de machines... qui construise des bâtiments de nouveauté radicale, une technicité surdéveloppée, qui mette en ouvre la monnaie, qui développe en écriture comme étant la base de l'individuation collective, etc. Alors qu'il est évident, il suffit de voyager un peu en Grèce pour voir cela comme une chose qui sautent aux yeux qui est un fait historique absolument frappant. Et bien Platon va réprimer tout cela, va le dénier et le rendre absolument impensable alors que c'est l'enjeu. En tout cas ce que dit Jean-Pierre Vernant de toute la culture tragique. Lorsque Jean-Pierre Vernant dit que Prométhée est le dieu des grecs, fondamentalement et que c'est toujours par Prométhée qu'on noue un rapport sacrificiel à Zeus, etc. C'est parce que Prométhée a trahi Zeus et que les mortels sont nés de cette trahison, qu'il faut sacrifier à Zeus et en passant par Prométhée et par le couteau dont j'en avais parlé dans le premier séminaire.

"(Lien) : Après le "couteau"...

(Lien) : Rupture totale voir césure et ça se fait automatiquement, naturellement... pas celle qui est calculée, manipulée...) "

Les artéfacts et les pharmakas sont au cœur de la situation d'ambigüité qui caractérisent les mortels pour les grecs tragiques et ça c'est ce que Platon va chercher à éliminer, totalement à réprimer, à refouler au sens stricte du mot refoulement. Mais ça va engendrer chez lui dans son œuvre, dans ces livres, qu'il écrit au cours pendant 50 ans, des impasses, des paradoxes, des apories, des contradictions... et même des dénégations. Dont la plus frappante pour moi est celle, qui consiste entre le début de Ménon, où Socrate explique qu'on ne peut pas enseigner la vertu et la fin de la République où Platon explique que... et Socrate explique que la République doit enseigner la vertu à tous les citoyens, c'est un renversement totale de la position de la position de Socrate. C'est un abandon absolu du discours de Socrate et dont du discours de Platon, Platon l'avait repris à son compte. Très peu de gens à part Nietzsche, à part Derrida ... est si peu relevé cette série de renoncement de dénégation qui constitue l'œuvre de Platon.

Ici, il faudrait lire Nietzsche, car le premier à avoir systématiquement analysé ces questions c'est lui. À travers d'abord le couple Dionysos et Apollon (livre de Barbara Stiegler "Dionysos et Apollon" et la fameuse critique de la chair et qui constitue la question du duel). Évidement ce couple Dionysos et Apollon, c'est celui des tendances et de l'enjeu, tel qu'il se donne à éprouver pour les grecs tragiques.

01:28:10

Les sujets que j'avais essayé d'installer à la séance précédente et que nous revisitons aujourd'hui, ce sont des sujets philosophiques qui tentent de renouer avec la culture tragique, mon projet philosophique, consiste à renouer avec la culture tragique. Comprenez moi bien pas revenir à la culture tragique, on ne peut pas revenir à la culture tragique. Nous ne sommes plus dans une culture tragique mais en revanche laisser revenir la culture tragique. Laissez revenir la culture tragique de ce qui procède dans notre époque voilà ce que j'essaye de faire. Non pas pour la faire revenir elle reviendra jamais mais pour reconstituer les fils qui ont été cassés à mon avis à un moment donné, par Platon surtout dans la République mais dans un certain nombre texte en particulier Théétète et le sophiste.

La culture tragique, c'est la culture qui fait l'épreuve de la complicité mais aussi de ce que j'appelle l'implicité et l'explicité. De ce qui entre la complicité, l'implicité et l'explicité engendre de la duplicité.

Ces mots qui ne sont pas des mots "l'implicité et l'explicité" qui ne sont pas des mots courants en français, on peut produire un participe passé... je produis un substantif ce que j'appelle l'implicité.

01:32:43

La complicité est absolument fondamentale, c'est ce qui constitue la base de la Philia au sens où Aristote en fait la condition de toute communauté politique. Mais aussi ce qui constitue la condition du langage idiolectal qui est partagée comme extimité par les duels, par les duels d'amants, par les duels de concurrents, etc. L'amour passe par la complicité du langage idiolectal. La familiarité, d'une façon générale est idiolectale. L'intimité d'une façon générale est produite par cette complicité idiolectale. C'est une intimité relative, parce qu'elle est une extimité dans la mesure à partir du moment où elle se manifeste, évidement elle n'est pas purement intime, elle sort déjà, elle est déjà dans l'espace public.

Il y a d'autres formes de cette complicité, qui à l'époque des grecs en particulier tragique sont extrêmement nombreuses et importantes qui sont les formes mystagogiques. Typiquement Diotima est une figure de cette complicité. Sous les formes l'ésotérique, y compris de l'apodictique car chez les grecs à l'époque de Pythagore, il y a une apodicticité qui est mystagogique, qui reste ésotérique. Bien qu'elle soit apodictique, c'est à dire démonstrative.

Thales, Pythagore, tous ces gens-là sont des praticiens d'apodictique, Pythagore c'est le fameux père de théorème de Pythagore quoi de plus d'apodictique que le théorème de Pythagore, oui mais Pythagore, c'est un mystagogue. Donc, il n'y pas d'opposition chez ces grecs-là, entre le mystagogique et l'explicitation apodictique. Toutes les formes du symbolique qui échappent à l'explicitation, le rituel, les processions et tant d'autres processus que l'on trouverait décrit dans Bestia du foyer, procède de cela et tout ce qui reste de la culture mythologique. Plus généralement, il faudrait dire que les savoir-faire qui sont des métiers et bien cela procède, eux aussi du mystère et du mystagogique. C'est à dire du complicite. Métier en français ça vient de " misterium " de ministère et ça renvoie à un mystère. Le mystère de la corporation, il y a la corporation au Moyen-âge, en occident du mystère et on partage des mystères qui reposent sur des secrets, des secrets de savoir-faire. Mais avec des processus d'initiation, dont que les francs-maçons, les sociétés secrètes, etc. viennent de cela. Tout ça procède du mystagogique et d'une complicité qui est irréductible qui forment les corporations, datant ce que Marx et Hegel appelleront le travail libre, c'est à dire le travail salarié. Mais ce travail libre et salarié qui conduit à ce qu'ils décrivent comme la prolétarisation. C'est à dire la destruction du travail.

Cette question de la complicité... le jargon de l'authenticité, ce jargon de la philosophie heideggérienne renvoyant aussi certainement à quelque chose qu'est la question du langage privé...

Il est évident que pour tout ce qui concerne le processus de transindividuation, c'est le sujet principal de ce séminaire. (Parce que ce séminaire essaye d'étudier la transindividuation à l'époque de Google qui est une machine à produire de la transindividuation avec Facebook, etc.).

En ce qui concerne les processus de transindividuation cette question de la complicité est absolument cruciale. Pour qu'une transindividuation se produise, pour que des termes nouveaux adoptés par une communauté, par une collectivité, il faut que cela produise cette transindividuation de la complicité. C'est à dire de l'affect, de la mystagogie, et du diachronique parce que finalement c'est ce qui va réaménager des possibilités diachroniques. Par ailleurs, qu'à l'inverse les idiomes qu'on appelle en français les dialectes et toutes leurs langues ont leur dialecte, en Italie se sont encore des langues importantes, en Chine... on ne parle pas le même chinois...

À partir du moment, où les idiomes dialectaux sont transformés par la littérarisation, c'est à dire par les rétentions tertiaires et ça commence dès la Grèce ancienne... à une langue commune. Tout cela a des effets énormes, ce que Stéphane Mallarmé appelait les mots de la tribu, qui sont des rétentions secondaires collectives, c'est une manière de produire des rétentions secondaires collectives.

01:39:55

Je vous dis tout cela pour essayer de vous faire comprendre à quel point pourquoi et comment la question du rapport implicité, complicite et explicité est absolument fondamentale, pour les questions qui nous occupent. Et comment le pharmakon littéral joue un rôle énorme dans la transformation, de l'implicité et du complicite et du complicite en explicite.

Pourquoi il ne faudrait pas comme Platon a essayé de faire, d'anéantir le complicite pour réduire à une explication totale, c'est à dire d'éliminer le complicite dans l'explicitation, ça ce que veut faire typiquement la République. Le projet de la République de destruction des tribus, de destruction des cercles familiaux, etc. C'est parvenir à un contrôle totalement synchronique des idiomes.

La meute



Le processus d'individuation psychique et collective grammatisée qui est typique de la Grèce ancienne et qui passe par la rétention tertiaire littérale. C'est un processus d'explicitation du complicite dans la mesure, où ce qui en constitue l'étoffe, le tissu... c'est ce que le conglomérat hérité, la culture des grecs, c'est un mélange quasiment inexplicable, d'une culture qui vient de la poésie orale, de la révolution induite par ce qui apparaît après les présocratiques mais surtout avec les sophistes et les philosophes comme un processus d'explicitation. Et qui tend à une explication avec Platon mais justement Socrate va le payer très cher, car le motif de sa condamnation à mort, il se produit là.

La question de l'A-letheia et Heidegger soutient que le "A" de A-letheia est un privatif, un préfixe privatif et que la vérité pour un grec avant Platon, c'est ce qui surgit du latent, ce qui surgit entant qu'explicite depuis le complicite qui lui-même s'enfonce dans l'implicite. Ce que les grecs appellent Léthé et vous savez dans l'Hadès, dans l'enfer où sont les morts, il y a le fleuve Léthé, le fleuve d'oubli, ça c'est absolument fondamental. À partir du moment, où on sait que Platon accuse l'écriture d'être un processus qui produit de l'oubli et que dans l'Hadès, il y a le fleuve oubli. Et que par ailleurs, l'A-letheia aurait quelque chose avoir avec l'oubli. Même si cette analyse a été ensuite contestée à raison parce que c'est une fausse... A-letheia ne vient pas de Léthé, on le sait aujourd'hui de manière certaine. On le sait de manière certaine en terme de généalogie du mot, mais ça ne veut pas dire qu'au niveau du signifiant grec, signifiant où Lacan parlait de signifiant, il n'entendait pas Léthé dans A-letheia... je reviendrais sur ces questions au prochain séminaire, pour essayer de nous amener à comprendre comment la littéralisation du conglomérat hérité est une transformation du fond préindividuel des grecs, fond préindividuel de l'individuation collective (Simondon) et comment on peut à aujourd'hui à partir d'une critique de Platon, on peur revisiter la question des rétentions tertiaires numériques.




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24 octobre 2015