Sommes nous encore dans une société politique?
Mes prises de notes
À quoi consiste et que concerne, ce grand virage?
- Premièrement, la référence à l'amour disparait presque totalement. L'amour cela devient quelque chose qu'il faut combattre d'une certaine manière. Parce que l'amour est devenu l'état de la passion. Et à partir de la République, Platon a tendance presque toujours à opposer. La passion/ La raison de l'autre. C'est ce qui exactement le contraire ce que disait Diotima dans le Banquet. Diotima disait pour accéder à ce niveau de pensée, il faut être délirant. Il faut être saisi de passion, vous voyez bien qu'il y a quelque chose de radical.
- D'autre part la conception de la vérité, change complètement. Heidegger (Question2 - la Doctrine de la vérité chez Platon), il soutient que la vérité va changer complètement de sens dans la République. La Vérité qui était " Alètheia ", ce qu'il traduit par le dévoilement. A c'est un A privatif, "A-lètheia" et "lètheia" qui vient de lèthè qui veut dire oubli (dans un état létal, endormi). Le concept originel de vérité chez les grecs " Alètheia ", c'était en fait la sortie de l'oubli... et c'est tout à fait évident quand Platon dit de l'anamnesis, la vérité c'est l'anamnesis et l'anamnesis c'est la réminiscence, j'avais oublié et je m'en ressouviens. On va voir dans la République, comment cette conception de la vérité, elle a complètement changé.
- Troisièmement, la connaissance va complètement changer de conception, également, on le verra un peu dans la république mais on le verra surtout dans Théétète. D'ailleurs c'est entre le début et la fin de Théétète, je crois que Platon ne dit pas la même chose sur la connaissance. Au début de Théétète, il dit presque ce qu'il disait dans Ménon, on ne peut pas recevoir une connaissance de l'extérieur mais à la fin de Théétète pour des raisons que l'on essayera de comprendre, il dit exactement le contraire. En gros, il dit apprendre c'est recevoir quelque chose de l'extérieur. Ce qui est exactement le contraire ce que dit Socrate dans le Ménon.
- Quatrièmement, Platon, dans Ménon disait que la vertu ne peut pas s'enseigner. Que ce sont les sophistes qui prétendent enseigner la vertu. Et bien, la République prétend enseigner ce que c'est la vertu. Elle dit, on va former les gardiens de la cité, les philosophes qui deviennent ceux qui garantissent que la cité ne va pas dériver, on va leur enseigner la vertu. La vertu est devenue un objet d'enseignement.
- Cinquièmement, Platon exclu les poètes de la cité, ça commence au livre III. Il dit les poètes ce sont des gens qui exploite la passion, ce sont des faiseurs d'images, des menteurs. Et donc, il faut les exclure de la cité SAUF ceux qui travailleront sur ce que l'on demandera de faire pour pouvoir, parce qu'il y a des choses que le peuple, ne peut pas comprendre, donc on utilisera le pouvoir des poètes mais uniquement sous la direction des philosophes.
- Dernier point, la philosophie comme non savoir est devenue une philosophie comme savoir. Il est plus question de non savoir. Il en sera question de temps en temps, mais pour le folklore. Quand c'est pratique, contre un sophiste, on réutilisera l'argument du non savoir. Mais dans la réalité, ce que pose Platon dans la République, c'est qu'on accède au savoir positivement. Et qu'il faut fonder positivement l'organisation de la cité sur ce savoir positif.
... L'organisation sociale, les rapports entre les individus qui sont terriblement directifs, le premier grand texte totalitaire de la pensée c'est la République de Platon...
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Mais ça fonde une société mafieuse, créer, repérer... un poison et venir avec un remède, pire ça fait aussi des camelots comme au début de l'Amérique. Surtout quand la raison n'y est même plus, je ne parle même pas de l'amour! Je viens de comprendre l'énorme importance du pharmakon.
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00:05:37
Pourquoi ce revirement à lieu? Ce revirement, il a encore un certain effet sur nous. Par exemple concevoir la vérité comme exactitude, c'est toujours comme ça qu'on pense la vérité en science aujourd'hui. Cela dure depuis -480 av. JC à aujourd'hui, pratiquement la vérité est comprise exactitude, je crois que c'est un problème. Pas qu'il faut revenir à une conception irrationnelle, ce que je veux dire que la vérité est peut être beaucoup plus complexe qu'une simple exactitude.
Nous allons essayer de comprendre pourquoi Platon a dû reculer par rapport à ce qui constituait la force et l'élan exceptionnel du premier Platon. Qui fait de lui le Prince des philosophes. Il a reculé, il y a des raisons à cela. Pas simplement par la perversion de se trahir soi-même, ça existe ce genre perversion mais je ne crois pas que se soit le cas-là!
D'abord, il y a eu des mésaventures politiques, il lui est arrivé toutes sortes de choses. Platon, Socrate et tous ces gens-là prenaient des bateaux, ils affrontaient des pirates, ils risquaient de se faire égorger et la plupart c'était des combattants... Tout ça a eu des effets sur ces positions, il a eu des grandes déceptions politiques donc comme nous on a des déceptions, on régresse, on devient narcissique, agressif, on devient bête. Je ne veux pas dire que Platon est bête dans la république, mais il est quand même dans un processus de recule et de régression.
Tout cela a des effets, il faut analyser très en détail en quoi consiste ce revirement, parce qu'aujourd'hui cela continue à avoir des effets sur nous. Quand je vous dis ça, je ne veux pas vous dire que c'est la pensée des hommes qui détermine le destin de l'humanité, ce n'est pas ce que je veux dire, je ne suis pas un idéaliste. Les idéalistes eux pensent que l'avenir de l'humain, ce fait dans la pensée de l'humain. Je pense que c'est beaucoup plus compliqué que ça, je suis plus proche des matérialistes que des idéalistes. Je pense qu'il y a des accidents, il y a des choses qui dépassent la pensée des êtres humains, je pense qu'il y a des faits biologiques et de toutes sortes qui font qu'on ne peut pas maitriser par la pensée par exemple, au sens Hegel est l'idéaliste absolu que le réel est absolument rationnel, etc.
Je ne crois pas que Platon détermine ce que l'accident est devenu, il n'a pas déterminé mais il le conditionne, ce qui n'est pas la même chose. Ça veut dire exercer sur la chose un effet, déterminer la chose ce n'est pas simplement exercer un effet c'est être la causalité de l'effet. Je ne dis pas que Platon est la cause du destin de l'Occident. En revanche, je dis que Platon joue un rôle extrêmement important dans le destin de l'Occident et pas seulement Platon mais tous ceux qui sont venus derrière lui, Aristote... Descartes, Kant... Tous ces êtres ont joué un rôle colossal dans le destin de l'Occident en ont fait la puissance et aussi la misère.
00:10:23
Et de plus nous, nous vivons dans une société industrielle et dans ce monde industriel tout est conditionné par le savoir parce que le monde industriel est un monde technologique qui n'est pas seulement technique hors que la technologie intègre du savoir scientifique. S'il est vrai que le savoir scientifique est lui-même soumis au concept Platonicien; par exemple le concept de concept, le concept d'idée, la question de la proposition, qu'est ce que c'est une proposition logique qui est définit par le sophiste, etc. Alors, Platon joue un rôle important dans notre existence.
Et comme nous sommes dans une situation où le monde industriel va mal et semble être un peu arrivé à la limite, il est évident qu'il faut absolument voir en quoi consiste précisément les éléments apporté par Platon dans la situation contemporaine que nous vivons.
Il le faut car cette forme de philosophie qui est héritée qui est elle-même héritée du Platonisme, même quand elle est anti-platonicienne, elle passe par Platon utilise les mots de Platon, on ne peut pas y échapper. Je pense que ça ne peut pas être avec une telle pensée que l'on sortira de la situation actuelle qui est une situation délicate.
J'essaye de travailler en ignorant pas Platon, mais au contraire en essayant de penser avec Platon, j'essaye de travailler à quelque chose qu'il n'est plus de l'ordre platonisme et qui passe à autre chose, et qui permettrait peut-être une critique de cette société industrielle actuelle, une critique au sens de kant pas pour la rejeter mais pour essayer de penser à un nouvel âge industriel, qui reposerait sur une autre façon de penser.
00:12:24
... La fureur de vivre... Son ami s'appelle Platon... il parle du malaise de la jeunesse américaine, ce film c'est premier grand craquement de la société. C'est un film qui montre que les parents consomment et les enfants trinquent... Dans la période des années 50, se tien à mi chemin entre l'histoire de Morgan (fils du banquier mais qui a décidé de fonder une industrie d'automobile américaine), il a crée la marque Morgan, début du 20ème siècle aux États-Unis... la fureur de Vivre ça se passe entre Morgan et Général Motors, c'est la nôtre, octobre 2008, Général Motors a perdu 95% de sa valeur en très peu de temps et c'est le commencement de la fin... c'est la crise du modèle consumériste et pas seulement la crise bancaire. Dans le modèle consumériste l'automobile à joué un rôle énorme... ce que montre ce film, c'est une jeunesse suicidaire, profondément suicidaire... ils sont tous entrain de jouer avec la mort, ils s'autodétruisent, ils boivent...
Aujourd'hui le suicide est devenu la première cause de mortalité de la jeunesse après l'automobile.
Suicides d'enfants : une réalité taboue sans doute sous-évaluée Les enfants, dont la détresse est souvent difficile à percevoir, sont aussi capables de se donner la mort, même si l'on croit parfois à des accidents, estime le psychiatre Boris Cyrulnik dans un rapport remis hier au gouvernement.
PUBLIÉ LE 30/09/2011 - Psychiatre Boris Cyrulnik (Source)
Il souffre d'une solitude infantile, ils ne peuvent pas être heureux, du coup tout seul avec leur doudou face à la tv, parfois il tombe par la fenêtre, on dit il y a eu un accident et Cyrulnik dit non, il n'est pas tombé par la fenêtre il s'est jeté par la fenêtre.
Quel rapport avec la République de Platon? Et bien il y a beaucoup de rapport avec la République de Platon. Je crois que la désespérance juvénile, la désespérance des adolescents celle de James Dean et aujourd'hui, la désespérance infantile et c'est absolument honteux! C'est un scandale, c'est lié à un abandon d'enfant. Par exemple, devant la tv... Tout cela est lié à une conception de la vérité qui s'est développée à partir de la République.
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"Négation des attentats du 11-Septembre " : Et une chose qui ne tient pas la route non plus sur ce sujet ... Pour les gosses. Quand les menaces viennent de Syrie pour des attentats à l'Occident, ils évoquent souvent le 11 septembre pour en avoir un plus fort... (Ils n'ont pas été sur des sites soit disant complotistes, c'est certain). Moi cela m'arrange tous ces sites qui recherchent d'autres preuves, ou autres, se poser des questions... pour ne pas faire croire justement aux gosses qu'un homme peut commanditer un attentat pareil, au fin fond d'une caverne. Et leur apprendre qu'un homme (Ben Laden) peut commanditer un attentat pareil, au fin fond d'une caverne. Cela est plus dangereux!!! Bush en s'opposant ainsi, il allait le faire devenir presque un "prophète". (C'est cela que j'interdis à ma fille de croire la version de Bush et son seul homme de caverne! Et que c'est bien plus compliqué que cela les attentats et que c'est toujours politique malgré leur montage de tête)
Par contre, j'aimerai qu'on apprenne aux gosses le 11 septembre de Pinochet et comment cela est possible! Et à trop vouloir étouffer l'underground, cela nous emmènera toujours à des "11 septembre"!
Et que surtout tous ces signes des illuminatis cela vient de la TV chez les ""stars"" qui ont lancé cette mode! (Ex: Madonna Into The Groove 1985) Mais on préfère encore remettre la cause aux gosses du Web et de plus en 2016, toujours en retard "d'une guerre"!
Je me doute que c'est pour rattraper la confiance par rapport aux politiciens mais vaut-il pas mieux croire à un complot que de savoir que nos politiciens sont incompétents? Je ne dis pas que tout est complot est la solution loin de là, mais aller à l'extrême pour radier cela n'est pas non plus la solution qui pour moi reste plus dangereuse, même si cela m'arrange^^ cette police de la pensée.
L'école à l'épreuve des théories du complot
Alors va pour "la théorie du complot", car de plus, j'ai pas envie que ma fille connaisse cela malgrè qu'elle voit l'armée en ville! Et ça c'est encore plus terrible pour moi! Encore une fois, ils sont encore en retard d'une guerre surtout qu'en Belgique cela a commencé en 1992.
Boris Cyrulnik Toutes les guerres sont manipulées par le même groupe $ (Vidéo)
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00:22:20
Je ne veux pas dire que Platon est responsable, coupable de cela, ce que je veux dire, c'est que la conception de la vérité qui s'est développée dans la République et qui s'est généralisée au savoir rationnel, ça a conduit à ce que cet homme Max Weber, en 1905 à décrit comme un processus rationalisation et de sécularisation dans un livre très important "L'Esprit du capitalisme".
Et cet autre homme Theodor Adorno, en 1944 a repris cette problématique avec Max Horkheimer en disant dans un texte qui s'appelle la "Dialektik der Aufklärung", La dialectique de la Raison. En disant la Raison c'est renverser, elle a abouti au contraire de ce que nous avions conçu nous, les gens de la Philosophie des lumières, nous que nous pensions que la société pouvait devenir rationnel.
La raison a engendré un processus de rationalisation qui a en fait généralisé les comportements irrationnels. Y compris en développant des façons de travailler, qui comme celle-ci produisent à une prolétarisation généralisée du travail, c'est à dire un dégoût du travail, et en fait une destruction du travail.
À travers cette transformation, la raison est devenue une rationalisation, ce n'est pas seulement le travail, c'est la vie en générale qui a perdu ce qui fait qu'elle est sapide, ce qui fait que la vie est sapide c'est que la vie vaut le coup d'être vécue... Une vie de savoir une vie qui a de la saveur. Une vie où il n'y a plus de savoir, où on a détruit tous les savoirs, par exemple savoir élever ses gosses, savoir travailler dans des usines non pas comme une machine... Quand on détruit ce savoir et bien la vie est devenue insipide. Et insipide pour les hommes, la vie devient insupportable. Et elle conduit les enfants qui trouvent cette vie insipide parfois à se jeter par la fenêtre.
00:24:56
Cette question du savoir on va la retrouver, au cœur du livre VII de la République, c'est la question de la paedeia (παιδεία) - éducation. Platon dit qu'un être humain, un citoyen, un mortel, doit être intégralement éduqué.
Tout ce qu'il est procède d'une éducation, là je suis absolument d'accord avec lui. Du coup, il en tire la conséquence qu'on va pouvoir éduquer les enfants d'une telle manière qu'on va pouvoir faire d'eux des êtres absolument contrôlables et là je ne serai plus du tout d'accord avec lui.
La paedeia, dans la République en générale et en particulier dans livre VII, c'est le sujet de la République. Hors le livre VII, c'est aussi le livre de l'allégorie de la caverne. L'allégorie de la caverne, c'est le cœur du livre VTT... c'est souvent par là qu'on commence le cours de philo, c'est une capacité pédagogique absolument inouïe, c'est d'une intelligence, c'est fascinant... Nous verrons que la conception d'éducation qui est développée dans l'allégorie de la caverne précisément est intimement liée à la conception que Platon se fait à la fois de la vérité, pour Platon, l'éducation, c'est directement l'expérience de la vérité et intégralement l'expérience de la vérité qu'on ne peut pas penser éducation de ce que c'est la vérité.
Et la vérité elle-même ne peut pas être pensée indépendamment de la Diké - Δίκη (c'est à dire de la justice). Alètheia, Paedeia et Diké ne peuvent pas se penser indépendamment de l'espace de la politeia, c'est à dire penser la République, c'est de penser ces 3 dimensions en même temps, Alètheia, Paedeia et Diké, vérité, éducation et justice.
Tout ça est extrêmement prometteur, le mythe de la caverne, c'est du Platon que j'adore le reste j'aime beaucoup moins. Qu'est que c'est le reste?
Par exemple, tous les aspects où Platon détaille l'organisation sociale de la cité où il va expliquer où il faut spécialiser et sélectionner des êtres qui vont se donner des rôles, distribuer des rôles sociaux sous le contrôle des gardiens qui sont des philosophes on les voit avec une trique, les bergers de l'être (Heidegger) des gardiens qui tiennent des camps de concentrations, il y a quelque chose de terrifiant dans ce bouquin.
Ce qui est enjeu dans ce livre c'est l'élimination de la diversité.
C'est la généralisation d'un contrôle absolu de la vérité, d'une vérité qui est devenue exactitude par une justice inflexible qui est devenue un règlement sous l'autorité d'une Paedeia exercée par des philosophes qui sont donc des maîtres.
Tout cela conduit finalement à quelque chose qui en effet ressemble à un monde totalitaire.
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Je suis troublée parce que dans toutes les histoires, cela fini ainsi comme les empires, comme les royaumes, comme les spiritueux, comme à gauche, comme à droite... Doit-on toujours en finir ainsi? Et de plus quand cela approche, c'est le début de la fin
Et il y avait encore une justice... Nous, même plus, Ben Laden a-t-il été jugé? Bush a t-il été jugé?
Avec des passages à la tv, ça a fait l'affaire. Et de plus en plus, quand nos politiciens veulent mettre une loi, plus de débats seulement des titres populistes dans la presse peu avant pour préparer psychologique les gens et c'est bon! Toute celle de l'austérité a été faite ainsi.
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Par exemple, Platon pose en principe qu'il faut séparer les enfants de leur parent. Il y a quelqu'un qui a appliqué ça dans la vie c'est Ceaușescu...
00:31:37
La République semble être une horreur, une philosophie absolument détestable et on se dit en lisant un passage comme celui-là et on ne voit pas pourquoi on serait obligé de le lire. Il faut le lire parce que ça à une portée immense. Ce livre a une portée immense, cela exerce sur une autre histoire contemporaine encore une immense influence.
Donc si nous voulons se débarrasser de cette influence, d'abord il faut en comprendre la nécessité car si quelque chose a une influence c'est qu'il y a toujours une raison, ce n'est jamais une pure absurdité. Pas pour rien qu'il y a encore cette influence, qu'il y a encore quelque chose de puissant qui fonctionne dans la République de Platon.
Il faut le lire parce que l'allégorie de la caverne nous donne énormément à penser sur notre époque positivement.
Politeia c'est le titre de ce livre, on l'a traduit par la Respublica (la chose reste publique, la puissance publique)... c'est une bonne traduction/trahison.
Pourquoi c'est une bonne trahison? Parce que la Politeia c'est un espace public. C'est lié au caractère public de la loi, où se produit un temps public, c'est à dire des décisions publiques. Et ça suppose un dispositif de publication. Le public c'est ce qui est constitué par une publication.
Publication désigne 3 choses :
- un livre
- une réalité technique (une maison d'édition, librairie...)
- une légalité juridique (car un livre il faut que ce soit légal, à un dépôt légal)
En France, il y a le journal officiel (Lois et Décrets) et à partir où c'est publié vous êtes sensés de savoir. C'est pour ça qu'on vous a appris à lire et c'est pour ça que tous les citoyens apprennent tous à lire. Dans la Grèce antique, il y a des stèles qui sont gravées tous les jours, on les expose pour que les citoyens d'Athènes sachent ce qui s'est passé dans l'assemblée législative. Et les citoyens sont mis dans un rapport mutuel qui est conditionné par la connaissance de la loi. Ils n'ont pas droit de faire quelque chose entre eux contraire à la loi. (anti blockchain? Et pourtant--->)
Mais cette connaissance de la loi est elle-même conditionnée par la connaissance de l'écriture. C'est pour ça qu'il existe des écoles grecques, un citoyen doit savoir lire et écrire, impérativement. Et c'est comme ça que ce sont développés les sophistes. Parce qu'on a développé un corps d'instituteur et à un moment donné ces instituteurs se sont transformés en sophistes.
00:36:47
Parce que nous aujourd'hui, nous vivons une grande transformation de l'espace de publication. ( Vidéo Bernard Stiegler - En duplex Centre Pompidou 14 & 15 décembre 2015 )
Exemple : Julian Assange ( Vidéo - En duplex Centre Pompidou 14 & 15 décembre 2015 )... création de Wikileaks qui est un système de publication qui a révélé par exemple que la CIA considérait que la famille Ben Ali était une famille de bandit qui exploitait la Tunisie, mais que ça c'était entre nous que l'on disait. Et tout un coup, cela est arrivé entre les mains des tunisiens qui ce sont révoltés au début de cette année. Et ils ont renversé ce tyran, ce bandit et soutenu par l'état français. C'est en partie grâce à cet hacktiviste qui est Julian Assange que Ben Ali a été renversé que les hacktivistes. Hacktiviste qui est utilisé par Paul Jorion, économiste anthropologue qui a publié un livre "la guerre civile numérique ( Vidéo - En duplex Centre Pompidou 14 & 15 décembre 2015 ) où il dit les hacktivistes sont des gens qui s'agitent, s'activent pour transformer le monde mais comme hacker. Qui développe leur hacktivisme à partir de compétence technologique de krakeur de code. Julian Assange, c'est un hacktiviste, c'est un hacker extrêmement doué, surdoué. Qui a surement des mauvais coté mais qui a quand même un coté sympathique. Ainsi qu'un soldat américain, qui lui est en prison et qui souffre le martyr et qui a transmis les 250 000 dépêches de l'armée américaine à Julian Assange pour qu'il les rende public et qui est en prison digne d'un Guantanamo. Alors qu'il n'a fait que dire l'armée américaine commet des crimes abominables en Irak, il faut que ça se sache et maintenant il est en cabane, c'est bien pire que Socrate.
00:39:44
Le livre de Platon la République c'est lui-même quelque chose qui est publié et que Platon a publié. Je vais m'intéresser au fait que Platon que l'on va voir très bientôt condamner les livres et l'écriture... un livre pour parler de l'espace public, qu'est la politeia. Platon écrit un livre qui s'appelle la République et il tient un discours ce que c'est l'espace public, l'ordre public. Car finalement la République c'est un discours sur l'ordre public.
Comment construire l'ordre public?
Et c'est très important pour nous de nous pencher sur cette question en détail parce que nous, nous vivons un bouleversement d'ordre public par un nouveau système de publication. Journal officiel numérique, aujourd'hui vous pouvez le regarder sur Internet. Et évidement c'est surtout Wikileaks qui bouleverse cet ordre public ce n'est pas le journal officiel. Hilary Clinton... Patriot Act donc Julian Assange est un terroriste. C'est pour ça qu'il faut lire Platon aujourd'hui en faisant des connections avec tout cela. Aujourd'hui, Assange est en résidence surveillée, je crois essentiellement pour ses raisons. Moi, la philosophie je la conçois comme cela et c'est un sport de combat et il faut se battre pour les choses de son temps. Mais quelque chose de son temps pour les analyser et bien elle s'appuie toujours sur des choses qui remontent à très longtemps. Y compris en Amérique du nord, puisque l'Amérique revendique Platon...
00:42:52
Si non revenons à la Grèce antique, la République c'est le livre le plus connu de Platon. Il y a à cette notoriété bien des raisons. Il a été publié aux alentours de 372 av J-C, Platon à passer à plus de 50 ans, il y a développé la théorie des idées.
La théorie des idées, d'une certaine manière, c'est la base de la philosophie depuis Platon plus particulièrement ce qu'on appelle l'idéalisme. Mais bien au delà ce qu'on appelle l'idéalisme, on peut dire que Hegel est un idéaliste que Descartes est un idéaliste, au sens où ils fondent le savoir sur des idées innées (Descartes)... Bien au delà de l'idéalisme même quand elle est anti-idéaliste la philosophie fait toujours usage du concept d'idée tel qu'il a été livré par Platon...
Et de nos jours, chacun de nous et qui que nous soyons nous usons du terme "idée". Par exemple Sarkozy a plein d'idée, tous les jours il a 10 idées nouvelles, il y a rien de plus courant que d'avoir des idées. Cette notion d'idée, l'idée d'idée, ça a une histoire cette notion. L'idée d'idée à proprement parlé c'est à dire la définition philosophique grecque de l'idée, c'est une idée qui a été propre à Platon... qui s'est formulée pour la première fois vraiment dans le Phédon dans le dialogue qui précède la République et qui s'est développée véritablement systématiquement à partir de la République. L'idée d'idée de Platon, c'est que les idées ne sont pas les idées qui sont formées dans notre esprit simplement mais ce qui forme le monde lui-même. C'est une conception de l'idée extrêmement forte, extrêmement radicale.
Cette idée de Platon consiste à poser que le monde dans lequel nous vivons est illusoire. Nous vivons dans un monde que plus tard Aristote appellera le monde sublunaire, sous la lune, et que Platon appelle le monde l'apparence, le monde des phénomènes, le monde du sensible. Platon à partir de la République va poser que nos sens nous trompent. Et que nous accédons à la vérité par nos sens mais nous devons dépasser nos sens ou se débarrasser de nos sens c'est à dire de notre corps pour passer dans le vrai monde, dans le monde intelligible. Le monde des idées c'est le monde des intellects "Nous", (Lien du cours) le monde intelligible.
À partir de Platon, il y a une opposition radicale qui s'instaure entre le sensible d'un coté et l'intelligible de l'autre :
- Le sensible : c'est l'illusion, c'est le monde des poètes des artisans, des gens bornés ou des trompeurs des mondes, des saltimbanques.
- L'intelligible : le monde des idées, le monde des intellects, des savants, des philosophes c'est le monde de la vérité. C'est cela qu'on appelle le réalisme des idées.
C'est cela qu'on appelle le réalisme des idées qui pose qu'il y a un monde, un outre monde ou un au- delà qui est le monde vrai le monde de l'intelligible.
00:47:32
Dans ce monde, les idées sont plus réelles de ce que nous croyons nous mettre le réel. Le réel c'est la réalité tangible, le matériel, Platon... pas du tout, c'est le monde du devenir et c'est un monde qui disparaît. Le réel c'est ce qui ne disparaît pas, le réel c'est ce que plus tard les romains appelleront l'éternitas" les grecs n'ont pas de mot pour désigner cela, c'est ce que Platon appellera l'immortel, ce qui ne périt pas et finalement ce qui est, l'essence. Chez Platon, l'essence c'est quelque chose qui n'a pas de genèse... Aristote continuera à penser cela, dans le monde de la sphère des fixes, le monde des astres, et bien nous avons affaire à des êtres intelligibles qui ont toujours été qui n'appartiennent pas au temps. Vous voyez bien derrière l'opposition qu'il y a entre sensible et intelligible, il y a une autre opposition extrêmement importante qui est l'opposition en être et devenir. C'est capital, jusqu'au début du 19ème siècle en science et la science physique, on oppose l'être et le devenir. Pour Newton, il est tout à fait évident que la physique s'occupe de ce qui est physiquement dans l'absolu et non pas du devenir.
Il faut attendre la thermodynamique pour voir apparaître une science du devenir qui est quelque chose absolument nouveau et totalement indigeste pour la philosophie classique, inconcevable. C'est aussi la raison pour laquelle la technique est rejetée par les philosophes de cette époque-là, parce que la technique appartient au devenir, c'est le champ de l'invention et donc c'est méprisable et en aucun cas on peut confondre les 2.
Et derrière la technique? L'invention en tant que "machine" mais le système...
Ce que j'appelle ici l'idéalisme, ce n'est pas tout à fait l'idéalisme au sens--->les jeunes sont idéalistes, dans ce sens là qu'on se fait des illusions, on a des idées généreuses et on n'a pas les pieds dans le réel, ça c'est tout le contraire de Platon.
L'idéalisme de Platon ce n'est pas du tout ça, c'est ce qui aboutira chez Hegel au rationalisme qui posera que le réel rationnel. Le rationnel va s'accomplir en totalité parce que ça ne peut pas être autrement et lui c'est le plus idéaliste que les idéalistes.
00:50:32
Ce que développera la politeia, la République de Platon, c'est une présentation des rapports entre les idées telles qu'elles constituent ces idées, ce monde intelligible en mettant en relation les unes avec les autres ces idées.
Par exemple: il y a des relations entre la justice, l'idée du vrai, l'idée du bien, l'idée du beau, etc. Et ces relations hiérarchiques elles s'organisent dans une ontologie platonicienne qui est décrite en partie seulement dans la République.
La République où cet homme là est encore vivant, Confucius.(Lien du cours)
Et Confucius au moment où Platon va créer son école et bien Confucius crée aussi son école. Il est saisissant que même au presque moment à 8 000 km de distance entre Athènes et Pékin, et bien, il y a la même chose qui se passe d'une certaine manière. Confucius, Socrate et Platon semblent avoir un geste semblable jusqu'à quel point ce geste est-il semblable, voilà quelque chose qui mériterait d'être analysé de très près... Cette chine n'a jamais été atteinte de son coté impérial depuis 1000 ans av. J-C, ça fait plus de 3000 ans que cet empire existe. Et nous ferions bien d'y réfléchir sérieusement! (Ah 1 quand même).
Et nous ferions bien d'y réfléchir sérieusement à ce que veut dire vraiment avoir une idée à ce que signifie " Ιδέα " en grecque. Husserl qui a apporté des dimensions essentielles à cette question à sa relecture de Platon.
Il a réactivé l'idée d' " Ιδέα " et il a fait en revisitant Platon, c'est à dire le mythe de la caverne.
Qu'est-ce que c'est le mythe de la caverne? D'ailleurs qui n'est pas un mythe, on dit le mythe mais ce n'est pas un mythe pour moi c'est une allégorie, je ne suis pas du tout d'accord avec Heidegger.
Qu'est-ce nous raconte l'allégorie de la caverne?
Un extrait de la Rose pourpre du Caire, un film de Woody Allen, c'est un film intéressant pour ce cours pour comprendre ce qu'on va se dire dans ce cours... Une femme qui travaille et qui est très malheureuse et le seul endroit où elle est heureuse c'est au cinéma.
Extrait de Fahrenheit 451... La télévision elle-même s'appelle la famille... Comme la caverne
Quel cinéma nous fait Platon?
Le fantasme qui est la grande question de la République ... Il est question de lumière, de lumière artificielle, de lumière naturelle et il est question de penser la vérité à partir de la lumière et les philosophes du 18ème siècle qui sont à l'origine de la République française ceux qui sont à l'origine de la révolution kantienne, eux aussi se réclame de la lumière. Et moi, je dis que peut être aujourd'hui, il faut que nous sachions qu'il n'existe pas de lumière sans ombre et il serait temps de réfléchir avec un autre concept de la pure lumière à ce que c'est la question de la vérité.
Je vais mettre mon choix sur Fahrenheit 451 (Le retour despotique)
Mes pensées (par rapport aux couleurs soulignées dans le séminaire) - "Plan de mes pensées" (lien de l'image)
ESPACE
- VOYAGE
- Faux départ - Deleuze est venu me voir, me sortir de mes rêves
- Voyage - Perception Avec Deleuze
- HORS ZONE
- Paradis - Ancien enVOL
- Tanières - Nouvel enVOL
- LES 11 MACHINES DE GUERRES
- Bushisme - 1991
- Loup ALGOR en Rythme
TERRITORIALISATION
- VISAGE
- La meute - Bureaucratie
- Visage - Politique
- CE TROP
- Rupture
DÉ~TERRITORIALISATION
- LIGNE DE FUITE
- Feu - Désir & Pulsion
- Le saut - Qui ou Quoi m'a fait faire le saut interdit?
- RHIZOME
- Fantômes - Guerre des esprits
- Rhizome - Volontaire & INvolontaire - Paradoxe
- Nos loups - Miroir
- Brun - ou extra rouge - bleu - noir
PAYSAGE
- Paysages
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SI PAS DE PAYSAGE
- Despotes
- Le retour - Au visage
- Le retour - Le Petit Spéculum Rouge - Du tout au Rien
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Trouble
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