Prise de notes - Partie 2
Qu'il y a t-il de commun entre ses formes idéalités? Parce que l'idéalité de l'amour de Juliette est aussi une idéalisation de Roméo. Tout à coup Roméo devient absolument parfait sans aucun défaut. Cela s'appelle la passion.
Qu'est-ce qu'il y a de commun entre cette idéalisation et celles-ci (calcul de la surface du carré, théorème de Thales)? Qu'est ce qu'ils les distinguent profondément? Nous abordons une question très difficile, on est dans le dur du dur. On est dans le noyau. Qu'est la question de ce que j'appelle les régimes d'idéalités. C'est pour tenter de mettre en ordre la question des différents régimes d'idéalités que Kant a distingué des types de raisons, des types de jugements, dans la critique de la raison pure il a dit il y a des jugements déterminants. Ce sont des jugements théoriques qui s'appliquent à la physique par exemple. On peut montrer des choses par idéalisation, depuis Thales on peut raisonner de telle manière... à partir du moment où on peut faire des idéalisations démonstratives, on peut dire ça c'est un acquis, ça ne sera plus jamais remis en question. Le théorème de Thales ne bougera plus... parce que c'est un universel pur. Il n'existe pas, ce sont des objets noétiques. Ils ne peuvent pas être détruits parce qu'ils n'existent pas mais c'est grâce à eux qu'on peut construire. Tout ce qui existe y comprit la centrale de Fukushima... Kant dit, il y a des jugements déterminants qui sont les objets de l'idéalisation, mathématique et physique. La physique est devenue un champ de théorisation absolument pur. Et déterminant, démontrable et c'est un socle absolument inaltérable.
MAIS il y a d'autres processus d'idéalisation, des jugements pratiques et moraux, dont Kant fait la critique dans la critique de la raison pratique et cela ne sont pas même type de jugement. Ce sont des jugements je vais vous démontrer à vous, bande de... que la seule manière de bien vivre de bien penser, c'est la mienne. Et si vous n'êtes pas d'accord, je vous envoie les conquistadors. Kant ce n'est pas la raison pure pratique ce n'est pas la raison pure théorique. Ce qui est pratique c'est à dire moral, comment vivre, ça renvoie à des universels. Ces universels ne peuvent pas à proprement parlé démontré de toute façon ils se localisent dans des façons de vivre, qui sont spécifiques.
Puis il y a la façon de juger esthétique (Critique de la faculté de juger) kant dit quand je regarde, un tableau qui est beau... quand je juge que cela devrait être beau pour tout le monde, mais je sais de fait que des gens ne seront pas d'accord avec moi. Donc, c'est universalisable en droit mais ce n'est pas universalisable en fait. Et je ne pourrais jamais convaincre personne, il n'y a pas de démonstrativité...
Ma thèse... c'est qu'à chaque fois ce sont des processus d'idéalisation. On n'idéalise pas de la même manière sur le plan de la raison pratique.
Exemple: Roméo et Juliette, cela s'inscrit dans la raison pratique que dans la raison théorique on ne peut pas démontrer à Juliette qu'on l'aime, on ne peut pas le démontrer, pas possible. Donc Juliette doutera toujours à un moment donné, est-ce qu'il m'aime vraiment? C'est ça l'amour pour ça que c'est dur, les histoires d'amour, il y en a qui disent qui finissent mal, pas d'amour heureux. C'est à cause de ça.
Le géométrique, nous nous allons vers le géométrique, nous n'allons plus vers la morale et la vertu, nous parlons plus de l'amour, nous ne parlons pas de l'esthétique.
00:07:00
Nous parlons de géométrique. Et la consistance car s'il y a idéalisation, il y a consistance. Pour qu'il y ait consistance, il y a des règles de consistance.
Par exemple, dans l'amour, une règle c'est la fidélisation. S'il n'y pas de fidélisation qu'une certaine forme de croyance même de foi dans l'objet aimé. Ça ne peut pas marcher.
Dans le géométrique, dans le théorique pur, la consistance c'est l'évidence démonstrative. Ça passe toujours dans des évidences la consistance. À un moment donné, c'est comme une évidence même. Roméo est évident pour Juliette... évident cela veut dire qu'ils se voient (vidéo) elle ne voit plus que...
En géométrie pareil, vous aviez du mal et d'un seul coup, un bonheur de démonstration géométrique.
Cette évidence démonstrative, pour les philosophes comme Socrate, comme Platon, elle constitue l'idéal de l'idéalité. Toute forme de l'idéalité, surtout pour Platon, doit coller le plus possible à la forme... de l'idéalité que l'on trouve que dans la géométrie.
C'est toujours en rapport aux idéaux de ces "épistémès" connaissances. Cette Épistémè géométrique, qu'il faut s'orienter quand on est désorienté, qu'on n'arrive pas à trouver par exemple l'unité de la vertu. C'est comme ça que pensent les philosophes depuis Platon, probablement Socrate. Platon disait vous voulez suivre mes cours à l'académie allez d'abord apprendre la géométrie...
00:10:07
Aristote dira le meilleur élève de Platon, pour qu'il ait de l'évidence démonstrative, il faut respecter le principe de non contradiction.
- Premièrement, c'est que Platon, est celui qui pose, dans Ménon, ce qui intéresse la philosophie. Ce sont les processus d'idéalisation. La vertu, l'amour, la géométrie, etc;
- Et que deuxièmement la géométrie est le modèle du processus d'idéalisation, c'est l'idéal de l'idéal;
- Troisièmement, il y a des régimes d'idéalisation, il faut les distinguer;
- Quatrièmement c'est que Platon, lui va les confondre.
Pour la raison sur laquelle tout en étant un rejeton de Platon, comme tout philosophe, je ne suis pas platonicien. Il y a un endroit où chez Platon, je me sépare de Platon. Dont ce que je parle, dans ce cours 2010 -2011, c'est tout ce qui fait, que je viens de Platon, je pousse comme les arbres, Platon c'est mon calcaire de base. Mais dans ce calcaire de base il y a des trucs qui ne me plaisent pas. Il y a des fissures, des trucs qui ne marchent pas.
Platon à un moment donné est pris par une tentation, qui va être d'unifier tous les régimes d'idéalisation. Dans "la République", il va soumettre la vie familiale et amoureuse au modèle géométrique. Et ça sous l'autorité du philosophe, c'est le philosophe qui va dire c'est comme ça qu'il faut faire. C'est comme ça qu'on doit élever les gosses... ça fait un peu stalinien. C'était le programme de Staline, on casse les familles, tout le monde vit dans les mêmes appartements, les gosses sont élevés par la société, le parti. Je ne veux pas dire que Platon c'est la même chose que Staline, parce que ce n'est pas le cas! Forte heureusement! Mais quand même ça été dit... Comme se fait-il un homme comme Platon a pu prendre ce chemin-là.
Exemple: quand vous transformez la physique nucléaire, vous passez de la physique, c'est dire ce qui est l'objet de la raison pure théorique à quelque chose, dont kant parle d'ailleurs dans la faculté de juger qui est la technique. Et ce n'est pas la même chose.
La physique est objet idéal, la technique est objet réel.
Si vous ne savez pas que vous faites passer un régime d'idéalité, la physique à un régime d'idéalité qui est la technique, c'est aussi un régime d'idéalité. Mais c'est un régime d'idéalité pharmacologique d'idéalité. C'est à dire c'est un remède au service de l'idéalité, le doudou c'est le premier objet technique que connait le bébé, c'est un objet essentiel pour l'idéalisation. S'il n'y avait pas cet objet ne pourrait pas accéder à l'idéal du moi, de son père de sa mère et ne pourra pas forger son propre idéal du moi. Mais cela peut devenir une plaie le doudou. Si la mère ne sait pas un moment donné le retirer progressivement et substituer autre chose, ça en fait un sale gosse. Très capricieux, casse pied... disons un gosse qui va avoir du mal à passer au stade suivant. Tous les gosses ont du mal à passer au stade suivant, mais plus ou moins...
00:15:50
La question de la vérité... l'Alètheia chez les grecs est essentiellement lié à l'idéalité. Ce que j'appelle la consistance. La vérité de l'amour par exemple, car il y a une vérité de l'amour, quelque chose de vrai qui se dit dans une histoire d'amour dans toutes histoires d'amour. C'est la vérité de son infinité de son objet. L'être qui aime infinitise son objet. Le porte à l'infini, l'absolutise, l'élève. Parce que quand vous infinité votre objet, l'objet de votre amour, cet objet se sent infinitisé et il s'élève lui-même. Il faut que je sois à la hauteur, elle est folle de me croire comme ça... c'est quelque chose de vertueux, c'est un leur...
C'est aussi ce qui concerne la vérité théorique, par exemple l'objet mathématique est toujours ouvert infiniment. C'est que la théorique mathématique reste toujours infiniment ouverte, elle est toujours ouverte à un horizon mathématique qui va venir l'enrichir, la complexifier. C'est ça les mathématiques. C'est cet horizon. Ce que dit Husserl, c'est que les mathématiques ne sont jamais terminées et un géomètre c'est avant tout celui qui est passionné par cette infinité de la géométrie. Parce qu'il y a des mystères dans tout savoir.
Il n'y a pas de vérité mathématique sans idéalité mathématique. Il n'y a pas de vérité morale ou vérité éthique sans idéalité comme la justice ou l'Aidôs... c'est pareil du beau de tout...
00:19:23
Ces idéalités ne sont pas du même type cependant. L'idéalité de Juliette, l'idéalité de l'objet du triangle rectangle, l'idéalité de la justice que recherche Platon dans la République ou dans l'idéalité du beau que cherche à penser kant dans la critique du jugement esthétique. Ce ne sont pas les mêmes types d'idéalités...
Moi, je crois au contraire, que la vérité doit être appréhendée non pas comme une détermination exacte ou d'ailleurs inexacte. Mais au contraire comme une indétermination. La vérité est ce qui me trouble. Si ça ne me trouble pas, ce n'est pas du tout la vérité. La vérité n'est pas une chose factuelle, c'est une chose vécue. C'est une chose qui m'affecte. Je suis affecté par la vérité. Troublé, elle me fait signe, elle fait signe dans l'insignifiance et d'un seul coup ça devient signifiant. C'est vrai.
00:24:04
On va essayer de comprendre qu'il s'agit pour Socrate en demandant à l'esclave de Ménon de penser... Tout à coup, on abandonne Perséphone et on rentre dans la géométrie.
Qu'est ce que penser géométriquement? La question que va poser Socrate. Et dans cette question, Socrate va poser comme un préalable. Que la vérité géométrique ne procède que d'un trouble. La vérité ne commence parce que la vérité c'est un processus, ce n'est pas un état, c'est un processus métastable... La vérité dit Heidegger à Alètheia ça décrit un processus c'est la sortie hors du caché, c'est le mouvement de la sortie de ce qui est caché. Et dans Ménon, Socrate nous dit, à travers l'esclave de Ménon, le dialogue qu'il va avoir avec lui, ce n'est qu'à partir du moment que l'esclave va rencontrer un embarras, une difficulté. Une aporie va dire Socrate, un blocage. C'est lorsqu'il va rencontrer une difficulté avec lui-même, qui va être en peine de lui-même, il va se faire de la peine même. Parce qu'il va tout à coup qu'l va s'apercevoir qu'il disait des choses absolument évidentes et d'un seul coup Socrate va lui montrer, qu'il avait tord... à ce moment-là, l'esclave va entamer un chemin. Et ce chemin va lui conduire vers une vérité. Cette vérité ce n'est pas un point qu'il va atteindre, c'est un horizon vers lequel il va s'orienter et il n'atteindra jamais.
C'est un point d'infinitation. Parce qu'à partir du moment où il aura enfin compris que oui, voilà comment on calcul la surface d'un carré, voilà comment on double la surface d'un carré, certainement pas en doublant le coté. Immédiatement, il va s'émerveiller de cela et il va se poser une nouvelle question géométrique. Il va être mis en question, il va se transformer et si jamais il a un goût pour la géométrie, il va vouer sa vie à s'auto géométrisation. Il va passer sa vie à s'individuer avec la géométrie... la vérité ce qui ouvre cet horizon de la géométrie, ce n'est pas quelque chose qui ferme.
Gilles Deleuze : la vérité, c'est l'ouvert.
00:30:40
Socrate a dit à Ménon qu'apprendre c'est se resouvenir et que l'on ne peut rien apprendre à un autre, s'il ne trouve pas en lui-même ce qu'on lui apprend. On l'aide à se l'apprendre à lui-même. Ça ne veut pas dire qu'on ne sert à rien dans cet apprentissage. Si non il n'y a pas besoin de dialogue et de coindividuation. Ça marche que si celui avec lequel on se co-individue, fait un effort sur lui-même, depuis lui-même et contre lui-même. Contre ce qui est lui (et comme à nous tous) résiste à cet effort. La vérité c'est d'abord ce qui provoque une résistance, cela nous oblige à des transformations. Nous ne voulons jamais nous transformer, nous voulons rester nous-mêmes.
Socrate à travers cette démonstration qu'il va essayer de faire, cette monstration plutôt de ce que c'est d'accéder à une vérité géométrique par soi-même à travers l'esclave. Il s'adresse à la jeunesse athénienne, il lui dit n'allez pas voir les sophistes qui vous essayent de vous dire, la vertu c'est ça et ça, non, ça c'est les sophistes. Si vous n'apprenez pas par vous-même, c'est de la sophistique.
La philosophie ce n'est pas ça... un philosophe c'est celui qui va vous faire accoucher, c'est dur d'accoucher. Socrate dit : toute vérité c'est toujours un accouchement.
Et Socrate accuse les sophistes d'utiliser l'écriture, comme une mère porteuse. Attention l'écriture méfiez-vous. C'est du pharmacologique.
Ménon demande à Socrate de lui préciser... apprendre c'est se resouvenir appelle un de ton esclave...
Textes+ explication en détail...
00:46:30
En géométrie, on réfléchit avec les doigts, il faut tracer...
00:50:40
Hegel - la phénoménologie de l'esprit... Le moment septique. Dans toute forme de pensée, il y a toujours un moment, de la mise en question, on y croit plus. On ne croit plus en rien du tout d'ailleurs. Parce que quand on est confronté à son non-savoir, à un moment donné, on a envie d'envoyer tout promener. On ne croit plus en rien. C'est un moment nécessaire, il faut toujours en passer par-là. Mais un moment provisoire de l'avis de l'esprit. Ce moment du scepticisme est celui où va naître un désir. C'est le moment dans lequel, va naître si ça se passe bien, parce que ça peut se passer mal, l'accouchement peut donner, la mort de la mère, l'étouffement du bébé... Mais le moment du scepticisme est où celui quand cela se passe bien (si l'enfant reste en vie), va se produire un désir ou plus tard.
Et un désir nouveau, le désir de chercher (Socrate) et de chercher l'objet de son désir. Pour que ce désir naisse, il a fallu d'abord que l'esclave fût troublé, ébranlé dans ces certitudes. Il se met en colère et ensuite il surmonte cette colère...
À partir de se trouble va s'opérer une sorte de conversion. La conversion de regard, la philosophie c'est d'abord un changement d'attitude, je me mets à regarder le monde autrement. L'esclave va rentrer en transformation de lui-même à partir de lui-même. Il va s'engager sur un chemin. Il va décider de gravir ce chemin car ce chemin, il monte. C'est un chemin difficile à grimper. Il va le conduire à une règle. Cette règle ce n'est pas la réponse simplement à la question ... comment on calcule la surface du carré. C'est une discipline. Cette discipline s'appelle la géométrie.
00:54:20
Textes+ explication en détail... Chercher et parfois trouver, eurêka.
01:05:00
Shihashi Katsuhiko (je ne sais pas)
Ma compréhension par rapport aux couleurs :
Mes commentaires
Compréhension
Mot clé
Trouble