Prise de notes - Partie 1
Ce que Socrate cherche avec Ménon, quant à la vertu. Socrate c'est déjà ce que c'est, la vertu et qu'il a oublié. Et que par le dialogue avec Ménon, il peut en faire revenir, comme un esprit ou comme un fantôme revient, il peut faire revenir le savoir... Phèdre; venir au monde c'est tout oublier. Mais par le dialogue, par le dialogue de bonne volonté, par le fait d'être vraiment à discuter. Non pas que l'autre vous fasse plaisir, ce n'est pas fait pour ça un dialogue. Un dialogue qui va faire revenir une anamnésis, un resouvenir.
Ce que Socrate recherche dans cet effort de remémoration à deux, qu'est un dialogue.
La matrice primordiale du dialogue, c'est la relation mère enfant. Avant la parole, mais il est déjà dans un rapport avec sa maman, une co-individuation à travers son nounours.
Ce que Socrate recherche c'est la consistance de la vertu. Dans le dialogue par l'anamnèse. La consistance c'est ce qui, comme l'objet transitionnel (le nounours) n'existe pas, ce qui existe c'est un tas de chiffon... L'objet transitionnel est entre la mère et l'enfant, il ouvre un espace, ni à l'intérieur ni à l'extérieur, il rend possible la différence de l'intérieur et de l'extérieur.
Il est dans la même situation que le point géométrique qui n'existe pas mais qui rend possible le rapport à l'espace.
La consistance de la vertu, elle n'existe pas elle est comme cet objet transitionnel qui consiste pour l'enfant et pour la mère. La mère est aussi affolée pour l'enfant que l'enfant s'il perd le doudou...
Cet objet transitionnel, dans lequel, la mère trouve la consistance de son rapport à son enfant. Et ce à quoi l'enfant trouve son rapport à sa maman. C'est ce qui insiste; ça consiste mais ça insiste aussi.
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Cette consistance qui revient, revient à travers de ce qui existe, comme ce qui n'existe pas mais seulement à travers de ce qui existe. Il faut être attaché, attentif à ce qui existe si vous voulez accéder à ce qui consiste.
Cette consistance qui revient, revient à travers de ce qui existe et qui insiste à travers de ce qui existe, c'est qui donne à ce qui existe son SENS. UNE DIRECTION.
Vers où, ou est-ce que çà fait signe? Ça fait signe. Ce que j'appellerai plus tard, la signifiance du monde. Le monde fait signe, il a une signifiance, il n'est pas insignifiant. À condition que nous prenons soin de lui et de sa consistance.
Cette consistance qui n'existe pas mais qui est donc projetée par toute existence vertueuse. Vous devenez vertu lorsque vous vous projetez la vertu. Cette consistance qui est désirée par toute existence vertueuse comme l'idéal de toute existence vertueuse. Il est donc affaire de désir, ici.
Socrate dit: pour que nous puissions la connaître donc la reconnaître. Et dans cette reconnaissance dans cette anamnesis, la connaître en tant que telle, si c'est possible. Il faut que nous la connaissions déjà. Tout ce qui peut m'arriver, ne m'arrive parce que je l'attendais déjà. Attente = la déesse Elpis à la fois espoir et crainte.
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Donc, tout ce qui m'arrive, je l'attendais déjà par conséquent ça ne m'arrive pas vraiment. Si quelque chose qui m'arrive est quelque chose d'absolument nouveau. Il m'est arrivé ça, je n'étais pas du tout affecté avant, etc. Si, je l'attendais déjà, cela ne m'arrive pas vraiment, cela ne m'arrive que relativement. C'était déjà-là, en moi, mais je ne savais pas, je ne le voyais pas, cela me restait caché. J'y étais aveuglé, je m'y aveuglais peut-être... Au fait, que j'y arrive veut dire que j'y reviens, puisque c'était déjà-là. Et cela ne peut m'affecter, parce que cela m'a déjà affecté. Mais ce qui vient m'affecter de ce qui m'arrive est en fait la réactivation ce qui m'avait déjà affecté. (Freud : refouler)
Et si c'est quelque chose que j'ai refoulé que je ne veux pas voir remonter à la surface, çà me fait souffrir. Cette affection, si c'est un affect comme tout affect procède du désir. Dont le contre désir à savoir l'angoisse, la répulsion est une forme négative. La répulsion est une forme de désir, c'est ce que je ne veux pas, c'est le contraire de ce que je veux mais cela fait partie du désir.
C'est pour ça que nous allons venir sur la question du désir dans le Banquet et dans Phèdre, pour essayer de comprendre ce que c'est que la géométrie. C'est la géométrie qui intéresse Socrate, comme tous les philosophes. Les philosophes ce qui les intéressent c'est la puissance de la géométrie avant tout chose. Nul n'entre ici s'il n'est géomètre, énoncé de base de l'académie de Platon. C'est ça l'enjeu! Si vous voulez en faire l'expérience de la question de la mise en question vertu, de ce que c'est d'être vertueux pour que vous puissiez devenir vertueux sans forcement connaître la vertu. Il faut à un moment donné passer par la géométrie...
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Mais aussi pour que quelque chose puisse m'affecter, il faut que j'hérite d'un passé, déjà-là, mais que je n'ai même pas vécu moi-même. Et qui procède d'un autre temps dit Socrate.
Il nous faut revenir aux spirales.
Quand je dis quelque chose que je n'ai pas vécu : ma maman me parle et en discutant elle m'apprend un mot que je ne connaissais pas. Et à certain moment, je pose une question qui l'embarrasse : D'où viennent les enfants? Souvent les questions des enfants sont des questions d'origine. En répondant, je vais inventer une façon de parler pour lui répondre... et tout à coup je vais employer un mot que mon enfant ne connait pas. Et dans ce dialogue, je vais lui faire acquérir un nouveau mot du vocabulaire. "Graine". Ça veut dire qu'il hérite de quelque chose qu'il n'a pas vécu.
Et la grande expérience qu'il n'a pas vécu, c'est cette grande spirale en pointillée, qui se pratique dans ces petites spirales qui nous représente.
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Je m'individue psychiquement qu'en m'individuant collectivement avec d'autres individus psychiques.
La grande spirale est infinie mais elle s'écrit à travers les écritures de spires qui sont là. La grande spirale, je pourrais vous la mettre dans le sens de la longueur. Et à ce moment-là je pourrai vous dire elle me précède.
Gilbert Simondon appelle un fond préindividuel.
Par exemple, ce cours c'est une grande spirale, ça produit une individuation collective et elle est inscrite dans toutes sortes d'autres spirales, des familles, des églises, l'art, des passions, la photographie... et la vie des japonais et de la planète entière... depuis des centaines de millions d'années à Fukushima...
Et dans ce fond préindividuel, il y a du transindividuel.
Qu'est-ce que le transindividuel?
C'est ce que Gilbert Simondon appelle aussi des significations. Ce que j'appelle moi des rétentions secondaires collectives. R2C.
Changement de forêt...
La semaine passée, nous avions vu que Husserl distingue ce qu'il nome la rétention primaire R1 (vous retenez à ce moment même ce que je dis). Vous le retenez dans le présent mais vous le retenez pour que se soit retenu dans ce qui va venir. Ce que Husserl appelle des protentions, des anticipations.
C'est en 1905 qu'il a découvert ça, il a découvert que la rétention primaire, ce n'est pas la même chose que rétention secondaire, R2 (se sont les souvenirs avec lesquels vous êtes venus dans ce cours). Dont, le cours précédant. Ce n'est que dans la répétition qui se produit véritablement d'intéressant. Cette répétition, c'est le retour de l'esprit.
La Rétention secondaire, R2 se sont les souvenirs que vous aviez avant de venir dans ce cours, et qui se sont déposés depuis le jour de votre naissance et il y a aussi des refoulements, je n'e veux pas le savoir. C'est l'accumulation des spires, cela se sédimente, cette sédimentation de votre mémoire. L'ensemble forme, ce que j'appelle des rétentions secondaires psychiques RP2. ("Graine")...
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Il y a des rétentions secondaires collectives mais aussi des rétentions secondaires psychiques. Pour avoir des rétentions secondaires psychiques, il faut passer par des rétentions secondaires collectives, si non vous n'accéderiez pas ni aux mots, c'est ce qui manque à Victor, l'enfant sauvage, il n'a pas de rétentions secondaires collectives, du coup il n'arrive pas produire des rétentions secondaires psychiques autre qui ressemble à une mémoire animale...
Et du coup, dans les rétentions primaires, dans ce cours, vous n'entendez pas la même chose. Au fait, ce sont des sélections primaires.
R1=S1
Et chacun d'entre vous, retient quelque chose de différent, c'est parce que vous avez des critères de sélections...
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Les rétentions secondaires qui nous sont toutes propres. Ce sont NOS rétentions secondaires et elles sont intimes, vous n'allez pas déballer sur la place publique... certaines sont secrètes voir refoulées... Les rêves, on les connait, telle que la dénégation...
R1=S1
R3
Les rétentions psychiques appuyées sur des rétentions secondaires collectives à travers nos rétentions psychiques et nos rétentions collectives, elles sont tramées. Ça passe par des rétentions tertiaires qui modifient la manière dont les critères que sont mes rétentions secondaires sont mises en œuvres. Au moment, je parle c'est un flux de rétention primaires (R1) qui vous viennent chez vous, en vous par des sélections primaires. Ça permet de distinguer la rétention tertiaire des traits que fait apparaître la transformation du temps, qu'est entrain de passer à travers mon discours en un espace qui peut être appréhendé synoptiquement.
Je pose ce que j'appelle la transindividuation qui est ce qui organise à partir des individuations psychiques que sont ces spirales (Nous). Et à partie de co-individuation qui se produisent entre deux ou plusieurs spirales. C'est encore (nous) mais cette fois-ci comme collectif en quoi consiste un dialogue ou un cours qui est un monologue qui vous amène à réfléchir et j'espère que cela vous conduit à dialoguer avec moi. À dianotiser. Tout à coup vous vous coupez en deux à dialoguer avec vous-mêmes à travers ce que je vous dis. Pas forcement tout suite d'ailleurs.
Pour que cela se produise cette transindividuation et entre les différentes co-individuations qui va finalement conduire à quoi à la production et à la méta-stabilisation de rétention secondaire collective : R2C. Exemple... cette notion de rétention primaire que nous partageons plus au moins stable elle est aussi plus ou moins instable. Elle ressemble à un tourbillon. Un tourbillon à une forme stable c'est une spirale mais qui n'arrête pas de se déformer, c'est ce qui se passe dans vos têtes ça n'arrête pas de bouger et entre parce qu'il y a des tourbillons dans des tourbillons. Et il y des processus qui se produisent qui se métastabilisent et à un moment donné un tourbillon peut carrément être détruit par un tsunami par exemple. Et le tourbillon est balayé par le tsunami. Il y a des tsunamis "bleu marine"...
Les R2C sont instables elles sont métastables donc elles peuvent bouger. Elles peuvent aussi devenir une spirale parfaite d'ailleurs dans certain cas.
P2C
Mais aussi se sont des protentions secondaires psychiques engendrent des attentes. Nous avons en nous tout un passé qui nous projette vers du futur qui nous pousse vers du futur. J'appelle ça des protentions secondaires collectives. Ça vient du passé que nous avons vécu ou que nous n'avons pas vécu. Ces R2C qui viennent étayer, soutenir les R2P, il faut les construire comme un maçon. Où je vais apprendre...
Tout ça à travers mes rétentions secondaires psychiques qui sont formées par mes rétentions secondaires collectives R2C et forment un avenir qui se transforme en protention secondaire collective (P2C). C'est à dire un horizon d'attente. À l'horizon de mon regard, de mes oreilles de ce que je suis en ce moment même, il y a des attentes.
Exemple: où veut en venir Stiegler aujourd'hui. Nous sommes que des attentes. Je rêve d'avoir une maison avec un jardin...
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À partir de ces protentions secondaires collectives qui forment des horizons d'attentes se forment des tendances qui traversent toute la spirale psychique et toutes les spirales collectives à des projections de séries.
Nous avons tendances à travers nos rétentions secondaires psychiques, nous avons tendance à travers ces spirales à former des séries.
Séries à travers la vertu, à travers la tempérance, à travers la justice... toutes ces sédimentations de souvenirs en moi, toutes ces rétentions psychiques, tout à coup elles forment une série.
Et cette série elle projette quoi? La consistance de la vertu à cet horizon là. Le bel horizon....
À partir de ces rétentions secondaires collectives qui ont tendance à s'agencer les unes avec les autres et qui ont tendance à former des circuits cohérents. Ces circuits qui sont des traces qui ont été déposés soit par mon expérience individuelle, (ex : j'ai participé au cours la semaine dernière) soit que j'ai hérité à travers des mots, à travers un milieu symbolique, et qui sont des sédimentations d'expériences antérieures. Ça se sédimente. Des sédimentations dans lesquelles d'ailleurs où on peut reconstituer des périodes des couches, des époques. On peut dire, il y a eu l'âge du calcaire crayeux qui date de tel moment... Freud : histoire de la mémoire...
C'est le sol où pousse le blé où Perséphone, nous disait qu'il reviendra tous les printemps, ça c'est l'enfer (sol)... et le printemps revient... ça sort, sur les marronniers, sur les tilleuls...
Ce que les grecques nommaient l'Hadès. Pour ça qu'il y a ça... ça repousse mais pas seulement, comme des arbres qui remettent leurs feuilles, pas simplement "un cycle naturel". Mais pour ce qui nous concerne nous, ce que je vous montre-là c'est une métaphore, nos mémoires ce n'est pas ça. Nos mémoires ne sont pas faites de calcaire... Elles sont faites de rétentions secondaires collectives qui sont des symboles des concrétions symboliques qui peuvent être en marbre ou en calcaire d'ailleurs mais retravaillé par l'homme à travers la technique. Et tout ça tend à former des séries, ces séries tentent de se projeter à un horizon. Et cet horizon au bout du compte c'est toujours celui-là. (Roméo et Juliette)
L'horizon de l'idéalisation, dont là nous avons une figure qui correspond à travailler la jeunesse à partir de 13, 14 ans qui bientôt vont devenir, nos seulement de gens qui parlent de graines mais qui en sèment. Et qui vont faire à leur tour des enfants. Et c'est comme ça qu'ils vont devenir adultes.
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Ces rétentions secondaires collectives appropriées à travers mes rétentions secondaires psychiques, telles que j'en ai fait mon langage, j'ai ma manière de parler et de dire que les arbres mettent leurs feuilles. Chacun à sa manière de parler toujours, tout en héritant de rétentions secondaires collectives, toujours c'est retravailler psychiquement. C'est comme le marbre qui est retaillé. Tout ça, cela produit toujours des infinitations, ça projette de l'infini; car dans ce baiser c'est l'infini qui se promet. Juliette promet l'infini à Roméo, elle en mourra, il en mourra, ils ne se sépareront pas. Ça s'appelle un processus d'idéalisation.
Ce processus d'idéalisation, c'est le sujet de Platon. La question de Platon à travers Socrate, c'était le processus généralisé d'idéalisation en quoi consiste le logos. Le logos étant une forme d'attention, c'est à dire d'articulation de rétentions avec des protentions, car c'est ça l'attention.
En passant de Socrate à Platon... il faut vivre la vertu, pour savoir ce que c'est la vertu... La vertu mon cul!
À Partir de Platon, il va commencer à se dire, qu'est-ce que la vertu? Platon va vraiment chercher l'essence de la vertu. Je ne veux pas dire que Socrate ne la cherchait pas, mais Socrate savait radicalement, que de toute façon il ne le serait jamais, ce que c'est la vertu.
Maintenant, je vous parle de Platon et non pas de Socrate.
Platon cherche la vertu idéalisée. Ce qu'il essaye de penser c'est le que la que la vertu (ce n'est pas lui qui le dit c'est moi, des questions qu'il pose et en passant Husserl) est projetée à partir de l'expérience sédimentée des rétentions secondaires collectives et des rétentions secondaires psychiques et ainsi se projettent sur des protentions secondaires collectives et psychiques. Ex collective : la morale commune, va nous dire, ne faut pas faire ça, quand on fait ça on n'est pas vertueux. Ça c'est une rétention secondaire collective qui nous enseigne quelque chose comme la vertu et qui nous fait anticiper; ça non je ne le ferais pas. Il y a aussi des rétentions secondaires psychiques, dont je vais moi-même projeter la vertu singulièrement à partir de ma propre vie. Et il va faire que je vais être vertueux comme personne d'autre. Chacun à sa propre vertu. Et je vais projeter ça comme un idéal.
Freud: l'idéal du moi. Comme une consistance. Kant : l'idée du moi. Mais le moi ça n'existe pas... on dit de pas faire ça mais on le fait... parce que nous sommes des êtres finis et non infinis. Mais nous désirons l'infini, comme Juliette et Roméo.
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Cette consistance que nous projetons comme un idéal du moi. Cette consistance est un mouvement, un désir et une mise en question. Cette mise en question qu'est un mouvement, ce qui crée un désir d'être vertueux, d'être ce qui n'existe pas encore. De consister soi-même, dans et par la projection de cette idéalité, où se forme un projet.
Exemple: Épouser Juliette. Malgré la guerre entre nos familles. Un fait de contradiction.
Exemple: Démontrer le théorème de Thales qui demeura longtemps bien qu'énoncé, non démontré.
Rétention psychique collective : Il faut une éducation nationale, des professeurs...
L'idéalisation cela s'apprend, on n'idéalise pas spontanément. Projeter l'idéalité mathématique, cela ne se fait pas du jour au lendemain. Cela n'est pas immédiat. Et c'est là qu'il faut interroger, questionner, mettre en question le passage qui s'opère dans Ménon, tout à coup de la vertu... telle qu'on la pense à travers Perséphone, les retours des morts, les héros, les poètes, les prêtresses, la mystagogie, Diotima... l'annonce qui sera le sujet du banquet, l'amour, le désir...
Dans Ménon on passe dans toutes ces questions qui concerne le désir et tout à coup, on passe à la question du calcul de la surface du carré. Comment cela se fait?
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