Mes prises de notes
Gilles Deleuze a donné une définition de la philosophie, il en a donné plusieurs. Et en particulier il en a donné une qui est très connue. C'est que la philosophie c'est ce qui se donne pour but de nuire à la bêtise, de combattre la bêtise. Ce qu'on traduit en anglais par "stupidity", ce qui n'est pas la même chose, puisque en français stupide ne veut pas dire bête... d'où vient le mot stupéfiant, le pharmakon toxique de l'héroïne, c'est un stupéfiant, le hachich est un stupéfiant, on ne peut pas dire que l'héroïne ou le hachich rendent bête, il transforme l'état mental. Il y a même des gens qui croient, j'en ai fait parti pendant longtemps que cela rend plus intelligent. En tout cas que certaines toxines créent des états mentaux qui rendent plus vif. Et des gens qui prennent de la cocaïne dont Freud sont des gens qui utilisent ces pharmakas. Ce sont des stupéfiants mais pour les rendre plus dynamique sur le plan mental.
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Si je vous parle de cela c'est pour 2 raisons, c'est d'une part, parce que Avital Ronell qui a publié un libre qui s'appelle "stupidity", et elle pose que l'on ne peut pas combattre la bêtise et je suis foncièrement hostile à cette position et je revendique cette hostilité. Mais je pense que cette position philosophique est extrêmement dangereuse surtout dans une époque comme la nôtre où nous vivons dans un processus de régression et de bêtification.
De rendre bête les gens, je pense que si la philosophie n'est pas capable de luter contre la bêtise, ça me donne envie de me suicider, je ne vois plus pourquoi vivre, si je ne peux pas luter contre la bêtise et d'abord contre ma bêtise, car la bêtise qu'il s'agit de combattre c'est d'abord la sienne. Je ne vois pas ce qu'il vaut le coup de vivre et à ce moment-là, une vie d'homme et pas simplement philosophique d'ailleurs qui ne lute pas contre la bêtise ce que (Lien) : Gilles Châtelet appelait vivre et penser comme des porcs. C'est de renoncer à sa dignité.
Qu'est ce que la bêtise?
Il y a une tentation de définir la bêtise, c'est la mienne en s'appuyant ce que dit Aristote dans le traité de l'âme, lorsqu'il dit il y a 3 sortes d'âmes, l'âme végétative ou nutritive, sensitive et l'âme noétique et que l'âme noétique peut toujours régresser au stade sensitif. En fait, cette tentation et plus qu'une tentation chez moi puisque je l'ai exposé, je déforme cette théorie, cette interprétation d'Aristote dans un livre qui est mécréance et discrédit tome1 et dans le dernier chapitre. Dont le titre est vouloir croire aux mains de l'intellect (Stiegler avait eu une discussion avec Jacques Derrida qui est à l'origine de ce chapitre) et je soutiens toujours que chez Aristote, il y a une question même si elle n'est pas présentée comme telle, de la régression. Aristote définit l'âme noétique, comme une âme que la plupart du temps n'est pas en acte noétique mais elle ne l'est qu'en puissance.
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Dans ce que j'avais présenté l'autre fois comme la question de la sélection primaire par les rétentions secondaires (définition de l'idiotexte), je pense dans cette critériologie de sélection entre rétention primaire et rétention secondaire une question de la bêtise qui est posée. À savoir que dans certain cas, ma façon d'écoutez quelqu'un qui est entrain de me parler ou de regarder un film au cinéma ou d'avoir une activité de perception, il y a des cas très nombreux en fait, je laisse fonctionner mes rétentions secondaires psychiques stéréotypiques que j'ai parlé la fois d'avant. Je laisse les agencements stéréotypés qui sont installés dans ma mémoire qui construisent ma mémoire gouvernée intégralement le processus de sélection.
Dans ce cas là, ça signifie, qu'en réalité je laisse les rétentions secondaires collectives et plus précisément les rétentions secondaires collectives stéréotypiques... me téléguider et dans ce téléguidage, et bien je vis et je pense comme un porc. (Livre de Gilles Châtelet, c'est un livre d'un écorché vif qui s'est suicidé peu de temps après avoir écrit ce livre, il souffrait de se devenir porc dans lequel nous sommes aujourd'hui).
Ici, se pose une question théorique de savoir lorsque je perçois... lorsque les rétentions secondaires psychiques qui gouvernent la sélection dans les rétentions primaires est en faites une rétention secondaire psychique stéréotypique collant complètement à la rétention secondaire collective stéréotypique. Si dans ce cas-là, je fonctionne vraiment sur le mode d'une âme sensitive, c'est à dire d'une âme animale.
Évidement, il y aurait toute une discussion à ouvrir avec Deleuze. Sur bêtise et animalité. La question du devenir animale chez Deleuze est énorme et centrale et fondamentale chez Deleuze et Guattari. Deleuze définit la philosophie contre la bêtise certainement pas comme un devenir bête qu'est ce qui distingue d'animalité et bêtise.
C'est justement ce je vais faire avec la ligne de fuite despotique et la ligne de fuite volontaire. Tout un paradoxe.
On pourrait l'explorer sous 2 régimes
Un régime de factualité, factuellement je me comporte comme quelqu'un de bête peut-être comme un animal. Puisque après tout, on observe des comportements animaux chez les êtres humains, ceux que certains théorisent comme le fonctionnement du cerveau reptilien, etc. Ce sont des mécanismes animaux. Ce sont des dispositifs qu'on retrouve dans les analyses... le psychologue anglais lorsqu'il se penche sur ce qui constitue le fond instinctuel de la pulsion et qu'il montre des comportements d'attachement qu'on trouve chez les enfants ou chez les mères, on les trouve chez les babouins, même chez les rats, chez toutes sortes d'animaux. Et qu'il y a un fond animal que là n'est pas la bêtise. Mais en même temps lorsque je définis la régression, la régression noétique au stade du planché sensitif, je me rapproche de l'âme sensitive qui m'autorise à dire que c'est de la bêtise sans que ça revienne qu'on appellerait l'animalité.
Un animal ne peut pas être bête, c'est ce qui le met à l'abri de toute bêtise définitivement et que de ce point vu là, on pourrait définir presque. (Deleuze ne serait pas du tout d'accord avec ça) ce devenir animal-là une souveraineté (Georges Bataille passant par Heggel) c'est à dire une souveraineté de l'animal, non inquiétude. Une quiétude absolue de l'animalité... du fait que l'animal est sans défaut.
Si nous pouvons devenir bête c'est parce que nous sommes en défaut. C'est notre défaut que lorsque nous le renversons en ce qu'il faut nous rend intelligent, c'est à dire noétique.
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Donc notre question, c'est bien le pharmakon et la bêtise ce n'est pas l'animalité parce que c'est ce qui se situe dans la question du pharmakon. Dans la dimension pharmacologique de la vitalité. De la vie qui devient par le fait même d'être en défaut et qu'il peut se transforme en ce qu'il faut un excès dionysiaque et cet excès est une existence. Un excès qui s'exprime qui doit toujours s'exprimer d'une manière apollinienne et non seulement dionysiaque et qui peut aussi se retourner en un effondrement pharmacologique.
C'est sur le fond de ces questions-là, que je pose les problèmes de stéréotype et de traumatype. Et que tout ça, reconnecte avec des questions qui sont celles de Deleuze, Derrida...
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Les rétentions secondaires psychiques et les rétentions secondaires collectives produisent des protentions secondaires psychiques et protentions secondaires collectives et que ce sont des jeux entre ces types de rétention et protention, stéréotypique d'un coté, traumatypique de l'autre qui constituent le processus de diachronisation qui constituent le potentiel d'individuation, le fond préindividuel (Simondon). Le fond préindividuel étant chez moi, cette inclusion de spirales les unes dans les autres de tout ce qu'il précède.
Et pour moi, les rétentions secondaires psychiques ou collectives et les rétentions tertiaires, c'est tout ça qui constitue le fond préindividuel. À l'intérieur desquelles, il y a des rétentions secondaires biologiques et pas simplement psychiques. Mon âme entant qu'elle est incarnée dans mon corps qui est un corps vivant, qui est constituée de cellules qui elles-mêmes sont constituées par de l'ADN et de l'ARN, c'est tramé sur un fond vital, sur un fond psychique. Et là, on retrouve toute la question de la possible régression, de l'âme noétique à l'âme sensitive et la possibilité de laisser fonctionner tout mon appareil psychique sur le mode biologique. Ce qui se passe régulièrement, plus ou moins, parce que même quand je dors et que mon corps se met à fonctionner sous une forme végétative, évidement je continue à rêver, etc. ...
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Ceci constitue des jeux de tendance, et ces jeux de tendance traversent le fond préindividuel et ce fond préindividuel c'est parce qu'il est habité par la tension, de ces 2 types de protention et de rétention traumatypique et stéréotypique que Gilbert Simondon peut dire qu'un fond préindividuel est sursaturé de potentiel.
Simondon dit le fond préindividuel, sa métaphore c'est le cristal, il dit c'est comme une eau de mer de cristal. C'est à dire, c'est quelque chose qui est toujours au bord d'un processus de transition de phase qui va constituer à un nouveau processus de cristallisation, à une nouvelle métastabilisation et ce qui rend possible cette métastabilisation c'est qu'elle est le jeu d'un champs de force. (Ça c'est moi qui le dis).
Il parle de champs force mais pas dans le sens où je vais le dire maintenant, je dis ce champ de force dans l'âme noétique il est d'un coté stéréotypique, c'est les forces de synchronisation, comme en physique il y a des forces de synchronisation ou d'attraction et il y a des forces de diachronisation, d'expulsion et de déstabilisation.
La métastabilisation, c'est le jeu de ces 2 types de forces qui se jouent entre stéréotype et traumatype.
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À cela, il faut ajouter que les traumatypes qui sont contenus dans et entre les rétentions secondaires psychiques, comme des protentions (se qui met en rapport des rétentions et qui créent des tensions nouvelles; une attente). Ce qui conduite à ce que Freud appelle à une décharge, c'est à dire à tout ces processus de mise sous tension de l'appareil psychique, c'est dont la dynamique de l'appareil psychique. Et bien ces traumatypes, ils sont dans l'âme, dans la mémoire, mais ils sont aussi dans le milieu tertiaire et dans le milieu social.
Le social lui aussi refoule des traumatypes* (*ce qui est refoulé, ce qui est toujours sous une forme de répression, qui souvent d'ailleurs peut produire une dénégation de cette répression produit de la régression, des comportements automatiques absurdes, des comportements névrotiques, des ritournelles (Deleuze) etc.) cela ne s'articule pas simplement au niveau de l'individu psychique mais au niveau de l'individu collectif. Il peut y avoir un narcissisme de petites différences comme dit Freud, parce qu'au niveau collectif, ces mécaniques fonctionnent tout autant de l'appareil psychique. C'est la raison pour laquelle, moi, je ne distingue pas apriori, l'idiotexte, la spirale psychique de la spirale collective.
Je pense dans un premier temps après il faut faire des distinctions, mais dans un premier temps, il faut considérer que l'on retrouve des mécanismes aux deux niveaux...
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Les traumatypes qui m'habitent dans mon appareil psychique en principe trouvent des échos dans des traumatypes qui habitent de diapositif collectif.
(Freud dans l'interprétation des rêves) Il y a tout un matériel du rêve qui appartient au collectif, le folklore, les traditions, la mythologie, ect. Et qui pour moi renvoie aux rétentions tertiaires et aux retentions secondaires collectives...
Cette question des traumatypes, tels qu'ils traversent à la fois l'appareil psychique et l'appareil social, je pense que c'est quelque chose qu'est au cœur de la question du dialogisme...
Tous ces processus qui sont surdéterminés par les rétentions tertiaires, donc par le pharmakon (que ce soit le bâton du chamane, le sceptre du roi, l'écriture pharaonique du scribe ou l'objet transitionnel de Winnicott tout ça c'est du pharmakologique). Comment est-ce que l'objet transitionnel chez Winnicott sert à sélectionner les rétentions primaires. Et je pense que cet objet transitionnel qu'est un pharmakon, mobilise et les traumatypes du bébé qui sont entrain de se constituer et les construire d'une certaine manière et les traumatypes de la maman. Ce qui fait le désir de ces 2 êtres se rencontrent dans cet objet qu'il leur sert de scène théâtrale en quelque sorte, leur marionnette de leur désir. Les rétentions tertiaires se sont des pharmakas et toute la question du pharmakon, pour moi elle se concentre ici. En quoi le pharmakon est-il au service d'une répression des traumatypes ou bien une expression des traumatypes, on peut réprimer les traumatypes et la plupart du temps ce à quoi servent les rétentions tertiaires en tant qu'elles sont entre les mains d'un pouvoir symbolique qui peut être le pouvoir du père, qui peut être le pouvoir du prof, du prêtre, du président de république.
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Mais elles peuvent être au contraire au service d'une thérapeutique de la rétention tertiaire qui sert au contraire à exprimer et non pas à réprimer, le traumatype. Mais à l'exprimer, non pas d'une manière délirante qui va vers la destruction de la relation entre l'individu psychique et l'individu social et ça, ça s'appelle la folie mais ça existe et parfois il faut aller au bord de ça pour produire du sens. C'est la question de Deleuze et de Guattari surtout avec Artaud.
Moi, je ne les suis pas complètement dans leur façon d'interpréter ça, je pense qu'il y a un problème qui est le même problème qu'avait Derrida, car je pense que le corps sans organe est quelque chose de problématique dans la manière dont Deleuze et Guattari s'en servent. Ce n'est pas dans l'expression traumatypique justement d'Artaud qu'est absolument nécessaire, c'est ça la puissance d'Artaud. Mais la manière dont Deleuze et Guattari s'en sont servis à mon avis à créer des blocages à leur propre analyse du sujet, ce qui s'appelle la schizo-analyse.
Dans le cas, où la rétention tertiaire, le pharmakon va permettre, l'expression du traumatype et non pas sa répression alors il y a l'amorce d'un nouveau processus de transindividuation. C'est à dire, il y a création d'un nouveau processus de transindividuation et ça s'appelle et je pèse mon mot, le génie. Ce que kant appelle le génie, on engendre quelque chose qui est quelque chose un point de commencement, un point de départ. Qui ne part par de rien bien entendu, ce n'est pas un point de départ ex nihilo, ce n'est pas un point de départ génial d'une création pure. Non c'est un réagencement du fond préindividuel. Il n'y a rien qui n'existe pas déjà, il y a toujours déjà quelque chose.
Mais il y a des moments et des coups de génie qui vont créer un nouvel agencement, je vais prendre un terme de Deleuze et Guattari justement qui va créer par la transformation de ce qui était jusqu'à alors une répression en une expression à travers toujours un pharmakon, objet transitionnel ou microscope électronique ou tout ce que vous voulez. Qui va créer un nouveau processus de transindividuation.
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Pour comprendre, il faut raisonner en tant que tendance... monde linguistique "Saussure".
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Il y a tension entre synchronique et diachronique, cela existe dans tous les processus d'individuation psychique et collective, dans toutes les formes d'âme noétique. Qu'il soit magique, chamanique, impériale, politique, etc. une structure constante. Maintenant les types de rétentions tertiaires créent des agencements entre diachronisation et synchronisation chaque fois nouveaux et chaque fois des possibilités nouvelles et de répression et d'expression. De répression, d'empêchement de l'expression traumatypique et d'expression de transformation synchronique par le diachronique. Parce que le diachronique régulièrement s'attaque à la stéréotypie du synchronique et qui de temps en temps comme le tsunami du Japon et le tremblement de terre qui viennent d'avoir lieu fait exploser l'écorce sémantique et d'un seul coup on est dans un autre paysage. Ça peut être extrêmement violent et ça peut détruire l'appareil psychique.
Si l'appareil psychique résiste au traumatype ça n'est pas pour rien. Parce qu'il est toujours menacé par le traumatype. Mais en même temps, c'est ce traumatype qui le fait s'individuer. L'âme noétique est en perpétuelle transformation à travers des processus d'individuation de co-individuation et de transindividuation et se qui crée la dynamique de cette individuation ce sont les traumatypes.
Cette dialogique perpétuellement à l'œuvre et derrière cette dialogique, il y a comme processus de transindividuation ce qui revient toujours, le traumatypique revient toujours, le traumatypique ne vous lâche jamais, ce qu'on a appelé le retour du refoulé.
Et ce retour du refoulé à l'époque de Socrate, s'appelle le daïmon, c'est le daïmon de Socrate. Et l'enjeu de la naissance de la philosophie, c'est un combat gigantomachique entre la puissance daïmonique colossale qui habite Socrate mais aussi la puissance synchronique apollinienne, parce que le daïmonique c'est le dionysiaque, on va l'appeler apollinienne cette puissance qui est celle de Platon.
Platon le fils qui ne veut pas se laisser hanter par son père trop, il y a un coté Hamlet dans cette affaire. Et jusqu'à quel point le fantôme du père va un jour me lâcher les baskets, fout moi la paix, laisse moi vivre... Socrate est une hantise pour Platon, et à un moment donné il a envie de vivre, ce petit Platon, il veut couper le cordon.
Ce qu'il le fait vivre c'est la récurrence, la récurrence du daïmonique, c'est à dire du fait ce que l'esprit c'est ce qui revient et ce qui revient toujours dans la multiplicité. Là Deleuze et Guattari sont très importants!
Dans la multiplicité mais aussi unique à la fois, tout un paradoxe. Mais surtout pas d'unification!
En effet, la multiplicité daïmonique, c'est ça le daïmonique, le diachronique c'est de la multitude. C'est ce que précisément, ce que condamne Platon, dans la république et dans d'innombrable texte, il dit toujours c'est la multitude. Et cette multitude, il n'en veut pas en entendre parler. Mais cette multitude, c'est ce qui fait, ce que j'appelle les personnages psychiques et ces personnages psychiques, ce sont eux qui constituent les esprits, non pas l'esprit mais LES esprits.
Comment se fait-il, l'appareil psychique a besoin d'unifier ces esprits en un esprit, à un esprit? Qui est ce qui conduit à ce que kant appellera " antinomie de l'égo, du moi. C'est à dire que le moi n'est un processus d'illusion d'unification. Il n'y a jamais d'unification réelle.
Comment se fait-il que cette unification qui n'est jamais réelle on en est pourtant besoin? On va y revenir plus tard, ça va nous conduire à la question de l'idéal comme processus d'unification.
Plan de mes pensées: On dirait qu'il coupe cette ligne de fuite (comme un cordon) pour ne plus avoir d'exclusion, d'exil plutôt pour cette Grèce... Pour n'avoir qu'un système avec un seul visage, que du contraire il le veut le père, il veut sa place! Il me semble dans son parcours ça été une ligne de fuite despotique...
(Vidéo) : Comment se fait-il que cette unification qui n'est jamais réelle on en est pourtant besoin? se faire corps!
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Au départ, l'appareil psychique est hanté de récurrence multiple. Et cette multiplicité est irréductible, c'est ça qui fait le daïmonique, c'est sa multiplicité, il y a toujours des dieux, des démons, il y aurait à faire une analyse de ce que c'est le monothéisme, comme tentative de conjuration de cette multiplicité, j'y reviendrais parce que derrière ça il y a le problème de la culpabilité.
Là, où je ne suis pas freudien, je pense que la culpabilité est une invention, c'est une invention d'une époque d'une organologique du "Sa". Il y a un duel dans l'âme du soliloque au sens Husserlien. Si l'âme peut se soliloquer avec elle-même, qu'elle peut se dire quelque chose qu'elle ne connait pas, c'est parce qu'elle est clivée. Elle est tendue entre la conscience qui est l'organe de la synchronie et l'inconscient qui est l'organe de la diachronie... "Ça" c'est inclus dans quelque chose de plus vaste qui est le "Sa". Il y a quelque chose qui devient l'espace du jeu de tout cela qui s'appelle le "Sa". Et le "Sa", voilà ce que j'affirme, avec la psychanalyse théorique et clinique, autrement dit avec la thérapeutique.
C'est ce qui suppose une organologie des rétentions tertiaires, le "Sa", c'est ce qui se trame dans les rétentions tertiaires (r3).
Ce n'est pas pour rien que Freud décrit le "Ça" comme l'espace du "je", la fantaisie dit-il, le mot d'esprit, c'est là où on joue. Ce jeu c'est l'espace transitionnel... Léonard de Vinci et son rêve, c'est tout ce qui fait la sublimation, tout ce qui fait les espaces d'investissement qui ne sont pas directement liés à la vie sexuelle...
Et là, il y a une question technologie du "Sa", qui ouvre à une théorisation des rétentions tertiaires dans le jeu de ces tensions entre ces 2 tendances. Qui renvoie à Apollon et Dionysos, dans mon analyse.
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Ce qui se passe à l'époque de la Grèce antique avec l'organologie, ce que j'ai appelé les natives de la lettre, c'est un processus d'explicitation. Ce sont des processus de complicité, ce qui produit du complicite...
Qu'est ce que c'est le complicite? C'est ce qui nous co-implique tous dans un processus d'individuation collective (avec les ressources de Simondon). Maintenant, je soutiens avec les rétentions tertiaires, il y a un processus d'explicitation qui se produit, aux alentours du 8 ème ou 7 ème siècle av. J-C, en Grèce ancienne qui se produit aussi en Judée dans des conditions absolument différentes en Judée, mais ça je n'en parlerais pas. Et cette explicitation, elle va constituer la séquence présocratique, depuis le 7ème siècle jusqu'à la fin du 5ème siècle. Et avec le 5ème siècle, elle va se transformer avec une explication et non pas avec explicitation. Et ça c'est la catastrophe platonicienne, c'est le moment dans lequel Platon tout à coup devient un métaphysicien, c'est la naissance de la métaphysique. La métaphysique, c'est ce qui transforme le processus d'explicitation, c'est à dire de critique, car l'explicitation présocratique c'est une critique. La métaphysique, c'est ce qui transforme cela en une explication qui n'est plus une critique.
Dans ce processus, où il va tendre à transformer l'explicitation en une explication, c'est à dire en une synchronisation totalement dénuée de diachronie, ça va être la République. Le but de la République, c'est expulser la diachronie de la synchronique. C'est de vraiment synchroniser la cité. D'une certaine manière se débarrasser de l'inconscient, dans cette progression qui est au fait une régression de Platon. On va voir Platon progressivement opposer le corps et l'esprit, le corps et l'âme, chercher dans ce texte magnifique qu'est le Banquet, à séparer la pulsion et l'amour, Éros.
La grande question, la grande difficulté avec Platon, c'est qu'il n'arrive pas à penser le désir et la sublimation, autrement comme une pure de dépulsionalisation. Il cherche à dépharmacologiser le désir. Si on pose que le désir est pharmacologique, il y a toujours de la pulsion, absolument toujours. Dans tous les cas, pulsion qui peut être très sublimée, elle peut avoir été transformée à un point absolument énorme et elle a toujours un pouvoir de régression. Et à partir de là, elle a un pouvoir évidement pharmacologique au sens où le pharmakon, c'est ce qui peut me conduire à sublimation et à la régression.
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C'est dans ce contexte-là, que Platon va d'une part, interpréter la question du Kléos qui est la vraie question de Socrate dans l'interprétation du mythe de Perséphone. Et d'autre part, le texte Criton et L'apologie de Socrate, et c'est ça qui va le conduire vers la tentation de définir la vérité, comme exactitude dans la République de Platon.
Et qui va le conduire à dénier que la vérité un processus d'alètheia, de découvrement. Au sens, "l'alèthè", c'est ce qui est réprimé, en retrait dit Heidegger, et le processus de l'alètheia, ce que j'appellerai avec Lacan la signifiance, le faire signe, c'est ce qui va faire cette dynamique du létal, ce qui est endormi, de ce qui est presque mort dirait les grecs. Chez les grecs le sommeil, c'est une petite mort pas au sens de Lacan, une petite mort au sens d'une forme l'être mort non pas de la jouissance d'un état proche de l'Hadès. L'alètheia est un processus où tout à coup une saillance se produit à partir de cette lèthè.
Et ça renvoie, ce que j'appelle l'implicité, il y a de la complicité, il y a de l'explicité, il y a de l'implicité et il y a aussi de la duplicité. L'implicité, c'est ce qui renvoie à Das Ding, ce qui ne peut jamais devenir manifeste à la différence de ce qui est complicité. Das Ding ne devient jamais manifeste. Das Ding, c'est la gorgone, car vous ne pouvez jamais la voir si non on en est pétrifié.
En revanche, les Pharmakas, les rétentions tertiaires sont les miroirs, dont se sert Ulysse dans l'odyssée, précisément pour ne pas être pétrifié par la gorgone et qui vont vous permettre de spéculer. Spéculer au sens philosophique du terme. Parce que finalement, le miroir est un "spéculum" en ce sens où il va vous permettre de ne pas être pétrifié par Das Ding, mais de faire jouer à travers les choses, à travers les objets transitionnels qui sont des choses, la chose que vous ne verrez jamais.
00:52:45
Tout ça nous renvoie à des questions de mystagogie. Lorsque Heidegger dit: l'Alètheia, signifie sortir hors du Léthé... Tous les philosophes... vont dire tout ça c'est du romantisme, la conception romantique de la vérité, c'est l'ennemi à abattre. Ce qu'il y a de plus dangereux, d'ailleurs ça a conduit Heidegger à des ambigüités politiques fondamentales.
Je pense qu'on a dit cela et qu'on accuse Heidegger de mystagogie... et bien on régresse, on refuse de voir la pharmacologie que Heidegger lui-même ne voit pas, il fait de la dénégation sur le pharmakon, ce que j'appelle la rétention tertiaire, c'est ma grande thèse sur Heidegger. Ça ne veut pas dire que la question sur l'Alètheia n'est pas une question fondamentale. Ce qui se joue dans Heidegger à travers cette question de la relecture de l'Alètheia à partir de la langue grecque et de l'impossibilité de traduire l'Alètheia par "Veritas" et que l'Alètheia ce n'est pas la vérité! C'est ce qui renvoie aux présocratiques c'est à dire au tragique. Nous devons relire Heidegger comme une tentative avortée et échouée d'accéder à ce que j'appelle la pharmacologie primordiale.
Je pense que Heidegger a essayé de penser cette pharmacologie. Ce que j'avais essayé de dire dans -la technique et le temps- en commentant et traitant sur la question pour ceux qui ont lu ce livre ... la question de la constitution de passé du Dasein par la technicité, par les artéfacts. J'avais essayé de montrer que Heidegger avait envisagé une affirmation de ce caractère technique du déjà là du Dasein et puis finalement il a renoncé. Et je pense que c'est catastrophe, c'est là que tout ce casse la figure ... et ça conduit à un commentaire d'Héraclide.
Qu'est ce que dit Héraclide? L'oracle qui est à Delphes ne parle ni ne cache, il fait signe.
Ne parle c'est à dire n'explicite pas, ne cache c'est à dire n'implicite pas, il fait signe, il complicite. Ça veut dire aussi qu'il complique.
00:57:16
À l'âge tragique, l'explicitation, à laquelle se voue évidement les présocratiques (des législateurs, fondateurs de cité). Et entant que fondateurs de cité, qu'est-ce qu'ils font? Il explicite des règles de droit, ils fondent du droit. Ici, voilà comment nous allons vivre! Vous avez le droit de changer ces règles, c'est ça un citoyen. Tous les citoyens peuvent venir débattre, et dire non cette règle là j'en veux pas. Mais pour qu'on puisse en débattre, c'est à dire en critiquer et pour en faire la critique il faut d'abord qu'elle soit explicitée. Le processus d'individuation psychique et collective qui se met en place au 7ème siècle..., c'est ce processus d'explicitation. Cette explicitation se fait sur la loi d'abord, se fait aussi sur le croitre du cosmos, elle se fait aussi sur les critères l'Alètheia par excellence, en tant qu'elle est capable de se constituer selon le principe de contradiction car à l'époque on ne pense pas encore comme le principe de contradiction qui sera théorisé par Aristote 3 siècles plus tard, comme principe de contradiction. À travers ce qu'on appelle la logique formelle. D'autre part, ça passe aussi par la poésie. Ça c'est très important. Tous ces législateurs sont aussi des poètes, ils s'expriment poétiquement... Pourquoi?
Je pense que les présocratiques sont poètes parce qu'ils n'éliminent pas le complicite et parce qu'ils ont une expérience de l'explicitation, tel en aucun cas elle n'élimine le complicite. Au contraire, elle le complique... Héraclide ne produit pas de l'explication, il produit de l'explicitation.
01:01:49
Alors qu'est ce que l'explicité?
Qui revient toujours comme une complication. C'est à dire il se recomplicite à partir du moment où la loi est appropriée je la réinvestie de mes affects... l'explicité c'est du synchronique... sans cesse la loi peut produire le contraire de ce que pourquoi elle a été faite. On peut utiliser la loi pour la retourner contre elle-même. Ça s'appelle appliquer la loi à la lettre sans son esprit. Et c'est une constante menace contre la cité. Socrate va accuser les sophistes d'aggraver de manière considérable, vous jouez à la déceptivité, vous jouez cyniquement avec l'écriture et vous induisez une destruction de la confiance dans la loi et de la fidélité à l'esprit de la loi. (Antigone) C'est à dire à ses fantômes, à ses morts. La loi non écrite, cette loi héritée du conglomérat hérité qui est la loi daimônique qui est la loi de l'Hadès.
Au contraire de cela, qui passe par un état de la rétention tertiaire, qui est une modalité littérale qui constitue ce que j'appelle les natifs du littéral, Héraclide, Thalès... ce sont des natifs de la lettre. Cette modalité de tertiairialisation à la lettre telle que les socratiques la mettent en œuvre; n'exige pas l'élimination des singularités idiolectales mais leurs réagencements. Il n'y a pas de destruction des idiomes...
01:04:54
Platon, c'est ce qui va transformer l'explicitation en explication et c'est ce qui va tendre à éliminer le diachronique ce n'est plus du tout ce que font les présocratiques qui eux pensent la duplicité de la loi est irréductible et qu'il faut sans cesse créer des conditions pour la réduire autant que possible mais qu'on peut jamais l'éliminer. Et Platon va faire du diachronique, le bouc émissaire de cette duplicité. C'est à dire, il va s'agir de construire une langue pure, fantasme qui sera encore celui de Husserl, au début du 20ème siècle...
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Ce qui caractérise l'âge présocratique, c'est la constitution d'un nouveau fond préindividuel. Ce fond préindividuel, il s'est explicité en partie, il y a tout un arrière fond qui reste totalement complicite et derrière cette complicité, il y a de l'implicite absolue qui peut jamais s'expliciter.
Ce qui a le milieu de la spirale vous l'atteindrez jamais, ce n'est pas possible, ça ne pourra jamais s'expliciter, c'est absolument impossible c'est ça Das Ding.
(Vidéo) : "Celui qui essaye de l'atteindre" Le retour de la ligne de fuite DESPOTIQUE.
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Ce nouveau fond préindividuel, il constitue un nouveau processus de transindividuation. Et ce nouveau processus de transindividuation, il agence autrement la synchronie et la diachronie. Parce qu'il rend possible dialogique qui sera l'origine de la philosophie de Platon, un type d'amitié dont je crois qu'il est spécifique de la Grèce. Il rend possible une forme d'amour, tel que Platon en parle, l'amour dont on parle dans le banquet c'est grec, on ne trouve pas ça en Judée, en Chine, en Inde... ça ne veut pas dire que c'est mieux mais je pense c'est quelque chose de spécifique. Tout ça ce sont des relations de co-individuation, qui est la citoyenneté.
Et ces 3 dispositifs, ce sont des agencements de diachronie qui se rapprochent dans des processus de co-individuation pour participer à des processus de synchronie.
Qui vont déboucher sur la métastabilisation d'une cellule familiale par exemple, c'est un processus de synchronisation. (Paysage)
Ici, la rétention tertiaire est en fait un mode d'accès au fond préindividuel qui modifie les conditions dans lesquelles, ce fond préindividuel peut s'individuer. C'est la façon dont on accède au fond préindividuel qui se transforme-là en profondeur.
Il y a ce trop... cette ligne de fuite s'ouvre... et cela dépendrait des rétentions tertiaire?
Ce fond préindividuel, d'une façon générale, bien avant la tertiairialisation littérale ce qui lie la Philia. C'est ce qui est partagé selon moi, non seulement par les âmes noétiques mais les âmes vitales, les âmes sensitives. Ce qui rend possible le passage de la Philia animale à la Philia telle qu'elle permet par exemple des processus d'individuation psychique et collective qui peuvent donner de l'amitié, de l'amour, etc. c'est à dire du désir. Et bien c'est lié à la rétention tertiaire...
Il y a ce trop... cette ligne de fuite s'ouvre... et cela dépendrait des rétentions tertiaire?
La Philia des mortels, c'est celle qui...
lie les mortels entre eux parce qu'elle les délie, c'est un lien qui délie. C'est le pharmakon en tant que lien qui délie. Lien comme déliaison... ce défaut est Das Ding, le défaut ne peut jamais être vu en tant que tel, il est absolument impossible de le voir. Il peut se voir que partiellement qu'en partie, comme il y a de l'objet partiel et ces parties qui donnent à voir le défaut ce sont les rétentions tertiaires. Ce sont ces suppléments comme les appellent Derrida qui permettent de faire travailler le défaut à travers tel ou tel pharmakon qui va partialiser ce défaut le limiter et le rendre socialisable. Et cette socialisation, qu'il va faire il faut avec ce défaut sachant que ce défaut c'est aussi ce qui rend possible la bêtise.
"Plan de mes pensées" (Lien de l'image)
"ces parties qui donnent à voir le défaut ce sont les rétentions tertiaires". Je les vois déjà sur la ligne de fuite comme l'explique Deleuze 1 - 2 - 3 et bien par rapport au Das Ding mais aussi par rapport au trop aussi.
Mais les rétentions tertiaires où je les vois c'est avec Stiegler et pourquoi là exactement en parallèle avec le désir ... je ne sais pas ou c'est parce que je ne retrouve pas de rétentions tertiaires ailleurs... je ne sais pas.
Et malgré qu'il y a la rétention tertiaire (le web) en fond. Je les avais mis là car justement dans nos processus d'individuation collective, nous ne n'utilisions pas les rétentions tertiaires de la même façon qu'elles doivent servir.
la bêtise Le loup et nos loups
Mais aussi Pas de drogue, pas d'alcool mais parfois Saez (musique), parfois le silence, pour reparcourir cette ligne de fuite.
(Vidéo) : Gilles Deleuze - Vincennes 1975-76
À la croisée des chemins :
« Nous en étions aux deux directions de la cure : l’une consistant à garotter le flux de figures sur l’image œdipienne, consistant donc à oedipianniser ; et l’autre, la direction de l’avenir, consistant à schizophrénisier […]. Or vous disiez que pratiquement, vous appliquiez déjà cette direction de schizophrénisation thérapeutique, en forçant, en précipitant vos sujets à bondir, à délier (non à résoudre) Œdipe. […] (Ce serait ça l’analyse des résistances qui n’a pas été comprise jusqu’à maintenant car le problème du transfert suppose un problème purement analytique de flux, cf. quanta de libido). » Lettre de Deleuze à Guattari, 20/07/1970
"il signale que le CsO peut aussi être « gaieté, extase, danse... » mais l'expérimentation n'est pas anodine, elle peut entraîner la mort. Il faut, par conséquent, être prudent même si l'expérimentation du CsO est une question de vie ou de mort. " Source : Corps-sans-organes
Mais en encodant et on voyant cette politique testiculaire (Michel Onfray), je repense à Derrida quand il avait parlé de circoncision dans une vidéo, je m'en souviens plus laquelle... et je tombe sur ça:
Les trois points sur les trois i du mot français sont susceptibles, comme le prépuce, de se détacher à tout moment du trait vertical. Aimer l'autre absent, aimer la vie, transmettre des œuvres en les altérant, sont des mises en œuvre de la circoncision.
Arrêt et débordement vont ensemble : la circoncisions celle et descelle à la fois.
3. Un reste.
C'est un événement violent, excessif - qui peut cacher un désir de meurtre. Source : Derrida, la circoncision
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À chaque fois que le défaut se déploie en une nouvelle pharmacologie qui rend possible une nouvelle expérience du défaut, une nouvelle nécessité de ce défaut, une nouvelle puissance d'individuation de ce défaut. C'est aussi une nouvelle bêtise qui arrive, qui était imprévue, qui était toujours plus grande de la bêtise que vous avez connu précédemment. C'est à dire qu'on c'était débarrasser de l'âge "basilic", des scribes qui était autour du roi et bien il y a les sophistes qui arrivent. Il y a toujours une nouvelle forme de bêtise. Nous aujourd'hui, les pauvres humains du 21ème siècle, nous sommes dans une organisation industrielle de cette bêtification mondiale qui peut nous conduire à un grand découragement. Il ne faut pas se décourager, parce que la dimension de la bêtise est proportionnelle à la dimension de la possibilité de la combattre, donc il ne faut pas baisser les bras.
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Qu'est ce que l'anamnèse?
Qui est chez Platon pour moi... qui est le génie platonicien, la question de l'anamnèse, telle que Platon la formule, dans la question du dialogique, c'est à dire telle quelle se poursuit dans le Banquet et même dans Phèdre, c'est la nécessité absolue de Platon... c'est une découverte géniale.
Qu'est ce qui se produit dans un processus anamnésique? Dont les formes d'individuation inédites qui apparaissent dans la Grèce ancienne, de l'amour grec, de l'amitié grecque et de la citoyenneté grecque sont les cas fondamentaux. Je soutiens qu'une anamnèse c'est un processus qui consiste à laisser revenir une protention qui a été refoulée. Il y a une rétention secondaire collective c'est à dire une protention secondaire collective qui a été refoulée (pas censurée au sens où Freud l'a défini, chez Freud la censure est morale et ce n'est pas ça dont je vous parle).
Ce dont je vous parle-là est un refoulement qui n'est pas du tout nécessairement moral. Par exemple vous avez une théorie physique, vous la développez et vous avez une idée suscitée par un fait expérimental qui va vous conduire à une hypothèse pourrait ruiner votre théorie physique, vous allez réprimer cette idée. Elle va mettre en danger votre construction théorique qui peut dater de nombreuses années dans laquelle vous avez énormément investit et vous allez craindre que cette diachronie détruise à jamais votre synchronie.
Donc vous allez reculer ou vous êtes un artiste et quelque chose vient s'affirmer comme une nécessité dans votre travail qui pourrait faire exploser votre travail. Et vous allez vous mettre en contradiction avec la conquête du Kléos qui a été la vôtre depuis que maintenant vous avez atteint 50 ans, 55ans, 60 ans... vous êtes devenus quelqu'un de très reconnu et vous pourriez tout bousculer, vous allez y renoncer. Vous êtes mort, spirituellement mort. Les esprits ne reviennent plus en vous...
Sagesse - Réputation - L'autre... puisque j'ai appris avec Mano - La déconstruction de NOTRE "image" Très peu font ça!
Dialogue sur la Sagesse | ||
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Dialogue sur la Sagesse sur FB^^, 3 images
L'anamnésis, c'est la mise en œuvre de diabole, diachronique qui trouve des possibilités diachroniques d'individuation et qui tout à coup crée un circuit de transindividuation, c'est qu'ils vont trouver la voix dans leur inscription dans une nouvelle synchronie. C'est ça de l'anamnésis, c'est une diachronie qui tout à coup miraculeusement produit de la synchronie.
Elle produit de la synchronie, dans la mesure où elle crée dans un processus de co-individuation, c'est à dire d'affects qui mettent en écho, en résonnance des diachronies, des singularités, elle va tout à coup entre ces singularités créer un processus qui va dépasser cette co-individuation et qui va aller vers de la transindividuation. Qui va être capable de mobiliser les traumatypes qui ne sont pas simplement les traumatypes qui sont contenus entre les 2 individus qui se co-individue mais qui habite tout le fond préindividuel dont le processus anamnésique est une individuation.
Quand cela se passe dans un paysage tout se passe ainsi dans la joie...
Qu'est ce dit Platon à cet égard dans le Ménon? Il dit lorsque se produit dans le dialogue anamnésique dans le passage - 85e-86a - lorsque se produit un processus de dévoilement, d'Alètheia. Parce que l'anamnésis c'est l'Alètheia, c'est la même chose, chez ce Platon-là. Lorsque se produit ce processus d'Alètheia alors je suis dans un temps que je n'ai pas vécu dit Platon. C'est pour ça qu'il va dire ensuite un temps d'une âme d'avant sa chute sur la terre, ce qu'il dire dans Phèdre. Il parle d'un autre temps, tout à coup je me souviens d'une mémoire mais qui n'est pas ma mémoire c'est la mémoire d'un autre temps. Ce n'est pas le temps de mon existence, c'est un temps qui produit un sentiment du déjà vu, Freud en parle beaucoup. Le processus de retour de la mémoire c'est ce qui produit le sentiment du déjà vu par rapport à quelque chose qui a été refoulé.
Ce n'est pas moi qui produit cela c'est par "sa" par "pour soi" dirait Hegel. Là, je dirai que cela ce produit par "sa", par le "sa", dans le "sa". Dans cette espace de la fantaisie, de l'esprit et de la jubilation et une forme de joie. La force de l'inconscient de temps en temps par le lapsus par le mot d'esprit, il produit en nous ce que je n'appellerai pas de la jouissance mais de la joie.
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Ce processus de la réminiscence qui va être présenté dans le Ménon comme une allégorie de l'immortalité. J'emploie ce mot d'allégorie, parce qu'on parle de l'allégorie de la caverne, dont je vais essayer de vous montrer bientôt que c'est en fait une allégorie du pharmakon. Là, dans Ménon, il y a une allégorie de l'immortalité, ça n'est qu'une allégorie. De quoi parle cette allégorie? Elle parle d'une réminiscence où quelque chose se forme et renaît. Il y a un processus de renaissance. C'est pour ça que Socrate peut parler d'immortalité mais en fait ce dont il parle c'est !du retour! de cette dynamique préindividuel qui revient dans le processus anamnésique à travers un circuit de transindividuation, absolument long. Que pour moi un circuit de transindividuation absolument long, c'est un circuit de transindividuation qui se fonde sur un infini et qui se projette vers un infini. Mais là maintenant, ce passé infiniment long, absolument long. C'est un passé qui me renvoie à un passé absolu, un passé qui n'a jamais été présent et qui me projette vers un avenir absolu vers un avenir qui ne sera jamais présent. C'est ça l'objet de l'anamnésis. C'est d'ailleurs pour ça que Saint Paul de tarse le fondateur du christianisme, reprendra toute cette topique platonicienne pour fonder le christianisme.
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Qu'est ce que c'est ce passé absolu? Une âme comme un processus d'individuation psychique. Et ce processus d'individuation psychique comme cette spirale, la spirale étant en réalité ce que j'appelle un idiotexte. Vous voyez bien qu'une telle spirale... Une spirale n'a pas de commencement, géométriquement parlant la spirale est une figure qui n'a pas de commencement et elle ne peut pas finir, elle est totalement interminable. Et c'est ça qui fait peur à Platon, il déteste l'indéterminé... Lorsque je suis atteint par une anamnésis c'est à dire par une Alètheia, par un processus de l'Alètheia l'anamnésis c'est l'expérience de la vérité de l'Alètheia.
Admettons que je suis à ce stade de mon individuation et je suis Ménon et que là il y a Socrate, dans mon paysage il y a Socrate ou bien que je suis l'esclave de Ménon... tout à coup, le dialogue est entrain de produire l'anamnèse et cette anamnèse qu'est ce qu'elle va produire? Tout à coup la spirale va percer l'avenir et elle va remonter et elle va percer le passé. C'est à dire qu'elle va remonter au delà de ma naissance et elle va se projeter au delà de ma mort. Elle me dépasse, il y a quelque chose qui se joue-là, qui est une expérience appelons le géométrique d'abord.
N'importe quel philosophe a commencé par cette question qui est qu'évidement le théorème géométrique ne peut pas être une invention. Le géométrique ne peut être ce qui existait avant moi et ce qui existera après moi.
C'est impossible que le géométrique se constitue en dehors de cette postulation primordiale et ce n'est pas pour rien que c'est depuis le géométrique qu'après avoir raconté le mythe de Perséphone qui est ultra mystagogique et tragique Socrate va poser la question de la démonstration du calcul de la surface du carré d'une façon géométrique. L'objet géométrique est avant tout moi mais pas simplement avant mon moi mais il est avant tout moi. Aucun moi, n'a créé l'objet géométrique. L'objet géométrique précède tout moi, il excède il le précède et il excède. Ça c'est l'objet anamnésique en général.
Un objet d'anamnèse c'est à dire un objet d'amour, c'est à dire un objet de désir car l'anamnèse c'est l'objet de désir voilà ce que nous dira le banquet bientôt. C'est un objet de cet excès et de ce défaut.
C'est un défaut car je n'accèderai jamais à l'objet, c'est un excès car l'objet me dépassera toujours et s'affirmera comme une nécessité absolue. Il perce mon avenir personne ne le vivra jamais cet objet parce qu'il n'existe pas littéralement parlant. Il est la condition de possibilité de tout ce qui existe. Mais pas dans le sens de Kant. Chez kant la condition de possibilité est un autre ordre, j'y reviendrai la semaine prochaine.
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Ce qui ce constitue à travers de ce j'essaye de décrire-là, c'est ce que j'appelle l'horizon des consistances. Cet horizon, ça n'est pas simplement l'horizon de mon avenir, mon avenir est bouché. Mon avenir est un horizon que je n'atteindrai jamais moi-même mais qui est un horizon fini. Je n'atteindrai jamais cet horizon parce que je mourrai et quand je mourrai je ne pourrai pas vivre ma mort, je mourrai dans la mesure où je ne mourrai jamais, je peux mourir que dans la mesure où je ne peux pas mourir et donc j e n'atteindrai jamais la finitude de ma finitude mais en même temps mon horizon est fini.
Mais cet horizon est dépassé par un éther de consistance, qui sont des projections protentionnels et mise en miroir, c'est à dire, réflexivité par des rétentions secondaires collectives qui trament et qui jalonnent le chemin qui remonte en de "Sa" de tout moi mais qui ne sont accessibles à elles-mêmes à travers des rétentions tertiaires.
Et c'est ça qui constitue la question de la gorgone. Et c'est ça qui constitue la question de la rétention tertiaire. La gorgone dont je vous parle ici, n'a rien de tragique au sens de dramatique. La gorgone c'est ce qui fonctionne dans la géométrie comme ça fonctionne dans les histoires d'Homère ou ailleurs. C'est ce qui fait le caractère inachevable de l'individuation. Une individuation psychique et collective ne peut pas s'achever. Elle est structurellement inachevable.
En revanche, elle peut régresser, elle peut conduire à des processus de pétrification si le rapport à ces processus d'infinitation ne se fait correctement c'est à dire la liaison entre diachronique et synchronique tente à échouer.
Ligne de fuite despotique.
En revanche, elle peut régresser, la gorgone peut conduire à des processus de pétrification si le rapport à ces processus d'infinitation ne se fait correctement c'est à dire la liaison entre diachronique et synchronique tente à échouer.
Bernard Stiegler
On la regardant comme avec Deleuze, comme une rupture... comme une chute d'un empire, de l'empire romain par exemple. Mais qui est une histoire sans fin car chaque ère a eu ses empires, dictatures...
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