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II. Qu'est ce que la pensée?
Poètes, Philosophes et le Prince
Mes pensées : Lui et moi



livre









Prise de notes - Partie 2 + Résumé de tout ce cours


La signification c'est l'usage, Simondon dit le transindividuel c'est la signification. Ce que je vous dis moi, ce que dans le fond préindividuel, qu'est constitué par des souvenirs qui flottent dans le fond préindividuel, le devenir que nous n'avons pas vécu qui sont supportés des hypomnematas, par des objets, par des rétentions tertiaires, par des mots. Entre toutes ces choses qui flottent dans le fond préindividuel, il y a des relations. Et ces relations constituent ce que Simondon appelle du transindividuel, de la signification.

Plus tard, j'en reviendrai encore plus en détail, lorsque j'essayerai de vous dire que la signification ce n'est pas la même chose que le sens. La signification, c'est quelque chose dont j'hérite, qu'est légué comme une règle auquel je me conforme. Le sens c'est quelque chose que je produis, qui est nouveau et qui n'est pas donné. C'est l'individuation de la signification du sens.

idiotexte de Bernard Stiegler Les souvenirs collectifs, les rétentions secondaires collectives se déposent en couches, se sédimentent et forment une sorte de tapis dans lequel se trame des motifs d'une mémoire collectives, à partir laquelle je peux penser et c'est à nouveau la spirale qui revient. Mais cette grande spirale qui est ce fond préindividuel est pleine de fantôme elle est pleine de revenance, elle est pleine d'un pouvoir de revenir. Et du revenir différemment comme quelque chose d'autres de ce qu'était autre fois. Et c'est ça qui conduit le potentiel d'individuation du fond préindividuel. C'est ça qui rend possible ce que Freud appelle le Witz, l'esprit, les mots d'esprits, les plaisanteries. Lorsque Freud dit il y a tout un coup une blague et ça vous fait rire, ça sort de votre inconscient et ça ressort tout d'un coup. C'est un mot d'esprit c'est une revenance... il y a des choses que je n'ai pas pris conscience de la beauté de telle église, ce n'est pas l'inconscient de Freud mais c'est une forme de l'inconscient de l'invisible dont parlaient les grecs à travers leurs poètes qui n'est pas la même chose de l'inconscient mais ça a beaucoup avoir.

Si le transindividuel se présente à la conscience comme signification, comme ce qui relie les souvenirs collectifsentre eux et donnent des règles. En tant qu'il est aussi le préindividuel, ce transindividuel quand il est dans modalité préindividuel reste inconscient. Et dans cette mesure, il est porteur non seulement de signification, mais de sens, un sens potentiel. Ce transindividuel qui reste inconscient, et bien il peut resurgir en moi, pour produire non seulement, la répétition d'une règle, mais un sens nouveau un processus d'individuation, une transformation.

J'insiste sur ces questions car ça va être l'enjeu de la République, c'est ça qui est derrière la question de la République. Quand Platon va dire au 3ème livre sortons les poètes de la République, sortons les poètes et les musiciens qui ne se conforment pas aux instructions des philosophes. Vous pouvez faire de la poésie à une condition c'est que vous fassiez la poésie que nous les philosophes nous vous demandons de faire.

__________________________________________________________ Pensée du moment

Et faire l'inverse non plus car maintenant je sais les dérives dans ce "radicalisme" face aux "extrémistes", cet exemple est exagéré pour mes propos, mais ce que je veux dire je sais les dérives dans l'antre de la bête. Et cet exemple montre le philosophe se faire éjecté de l'agora (par, ce que Platon ne voulait pas) face à la République. Donc, redevenir une "République", et de que j'appelle le visage! Ce danger nous l'avons tous et ça me torture! Et tant qu'il y a cet eternel retour, cette ligne de fuite ne peut se faire. (Lien Vidéo)

"Les artistes face au philosophe" (Lien Vidéo)

"En rappelant que les totalitarismes du 20e siècle étaient "nés très souvent d'idées très généreuses et très radicales".

"Le philosophe face aux artistes" (Lien Vidéo)

__________________________________________________________ Fin

Lorsque Platon va dire ça au livre 3, c'est une manière de virer, tout ce qui permet l'inconscient du langage de s'exprimer. Tout ce qui va produire du diachronique, le dialogique.

00:04:47

Le préindividuel, c'est ce qui contient un potentiel d'individuation qui est capable de s'individuer (individu psychique, petite structure spirale (moi)). Parce qu'il y a dans les relations de renvois entre les rétentions secondaires collectives, entre les souvenirs qui peuvent être des objets, des mots, des livres, etc. des incompatibilités, des problèmes à résoudre. Ce que Simondon appelle des déphasages, il dit il faut comparer cette spirale à une structure cristalline...

Pour que ce fond préindividuel puisse se transmettre d'abord et ensuite s'individuer, il faut des rétentions tertiaires, par exemple ces silex taillés, qui sont des supports de mémorisations externes, que j'appelle aussi des pharmakas. Par exemple ce pharmakon : l'écriture, aussi des monuments, etc. Et ces rétentions tertiaires non seulement s'inscrive dans l'espace mais font de l'espace. Elles font qu'un espace ne soit plus seulement un espace mais un monde. Ce monde constitue un espace public plus au moins public, ça peut être aussi le monde du fétiche... ce sont toutes ces choses que constitue un espace, tel qu'il est charger d'un potentiel d'individuation.

Et qu'est ce que c'est ce potentiel d'individuation? Et bien c'est le temps. C'est à dire tout ce que je suis entrain de vous dire-là, ça ouvre un espace qu'Heidegger appelle un monde, un espace c'est toujours un espace habité, cela s'appelle un monde, pas simplement l'espace géométrique, c'est chargé de choses, c'est du symbolique. Et ce symbolique il est lui-même surchargé de temps, il est explosif d'ailleurs en tant que tel. Le temps c'est toujours une sorte de bombe, je ne parle pas du temps qui passe, il y a ça mais il y a aussi le fait que peut-être, il se passe quelque chose en ce moment, pendant où cette heure où je vous parle. Et que peut-être il y a de l'individuation qui se produit.

Pour clarifier de ce que je viens de dire, il faut parler de plus en détail des rétentions secondaires collectives, j'appelle ça non pas des souvenirs collectifs mais précisément des rétentions secondaires collectives.

Qu'est ce qu'une rétention secondaire? Qu'est ce qu'une rétention tertiaire? Pour y répondre faudrait se demander ce que sont les rétentions tout court en particulier les rétentions primaires et les rétentions secondaires qui ne sont pas collectives mais qui sont des rétentions secondaires psychiques et aussi ce que sont les protentions, tous ces mots viennent de Husserl qui lui-même les utilise en quelque sorte transcrire ou reformuler des questions que vous trouverez dans les confessions d'Augustin, donc ce sont de vieilles questions.

00:10:10

Ce que je suis entrain de dire en ce moment, depuis une heure que je parle, chacun d'entre vous, chacune d'entre vous, ici retient quelque chose de spécifique, y compris moi d'ailleurs. Si on demandait à chacun de nous ici, de dire, ce qui s'est dit depuis plus d'une heure, on obtiendrait que des réponses différentes. Il n'y aurait pas une seule réponse qui serait semblable, la seule manière d'avoir une réponse semblable, et ils retiennent tous la même chose. Mais vous non.

C'est ça le problème de la rétention. La rétention c'est ce qu'on retient. Ce que nous entendons, dans ce que dit quelqu'un c'est ce que nous disons qu'il dit. Ce que je dis, c'est vous qu'il dites, c'est le truc fondamental qui est mise en évidence par Socrate. C'est pour ça que Socrate fonde la philosophie, parce qu'il dit cela. C'est ça que veut dire aussi l'anamnesis.

Ce que je dis, c'est vous qu'il dites, ce que vous avez entendu de moi, de ce que je viens de dire, c'est vous qu'il le dites dans ce que je dis vous sélectionné des traits que votre expérience individuelle, c'est à dire votre passé, votre mémoire vous permet de sélectionner. Et comme vous avez une mémoire différente vous ne sélectionnez pas la même chose. C'est toujours la fameuse spirale.

Pour le dire autrement, nous projetons, lorsque nous entendons ce que nous y attendons, vous venez ici avec des attentes et vous projetez dans ce que je dis qui vous sert d'écran de projection des attentes qui sont les vôtres. Et ce n'est pas du tout une mauvaise chose. Ces attentes forment ce qu'on appelle une attention.

Et c'est pour cela que Platon, non seulement peut dire mais surtout doit dire que la pensée c'est toujours ce qui pense par soi-même. Lorsque Platon dit ça, il ne dit pas aux jeunes athéniens, attention, attention, faut pensez par vous-mêmes contre les sophistes. Non, il dit on ne pense que l'on pense par soi-même, parce que c'est comme ça, c'est ça la pensée. La pensée c'est ce qui sort de moi. Je ne peux pas le recevoir du dehors mais ce n'est pas seulement la pensée, même avant la pensée, ce que je perçois même, avant même que je le pense. Si jamais penser veut dire penser que je pense cela, parce que c'est cela penser, je pense que je pense ça. Penser ça veut dire revendiquer quelque chose. Tout ce qui m'arrive, ce que je perçois, je sélectionne de ce que je perçois en fonction de ce que je suis capable de sélectionner y compris dans la sensation même.

Exemple : qui est donné par Aristote dans le traité de l'âme, imaginé qu'il fait -10° dehors et que vous venez à vélo, vous allez vous passer les mains sous l'eau, l'eau va vous paraître chaude, imaginez maintenant qu'il fait 40° dehors, et la même eau va vous paraître glacée.

Ça veut dire en fait qu'il n'y a que du rapport. Et ça n'a pas d'intérêt ce que c'est le froid, le froid c'est rien du tout. Ce qui est c'est un rapport à ce qui est froid, chaud etc. C'est pour à la question de l'être n'est pas si importante que cela. Malgré tout le respect que je dois à Socrate, Platon et Aristote et Heidegger que je respecte moins.

Le temps n'est autre chose que la forme du sens interne, c'est-à-dire de l'intuition de nous-mêmes et de notre état intérieur. En effet, le temps ne peut pas être une détermination des phénomènes extérieurs, il n'appartient ni à une figure, ni à une position, etc. ; au contraire, il détermine le rapport des représentations dans notre état interne. Et, précisément parce que cette intuition intérieure ne fournit aucune figure, nous cherchons à suppléer à ce défaut par des analogies et nous représentons la suite du temps par une ligne qui se prolonge à l'infini et dont les diverses parties constituent une série qui n'a qu'une dimension, et nous concluons des propriétés de cette ligne à toutes les propriétés du temps, avec cette seule exception que les parties de la première sont simultanées, tandis que celles du second sont toujours successives. Il ressort clairement de là que la représentation du temps lui-même est une intuition, puisque tous ses rapports peuvent être exprimés par une intuition extérieure.
Kant


Et tout ce qui nous arrive, ça nous arrive dans notre intérieur. Si j'avais le temps, je vous montrerai qu'il n'y a pas d'extérieur. Le problème n'est pas intérieur-extérieur. Mais on ne va pas prendre le temps de parler de ça maintenant.

__________________________________________________________ Pensée du moment

Je ne sais pas où il veut en venir, mais pour moi radical et extrémiste oui il y a une différence.

__________________________________________________________ Fin

00:14:44

Quoi qu'il en soit, ce qui nous arrive dans la forme du sens interne, c'est à dire comme temps, c'est une réalité temporelle de ce qui est nous arrive justement. Il y a quelque chose qui nous arrive. Et cette temporalité qui nous arrive, elle est constitué ce que Husserl appelle des rétentions primaires. C'est là que ça va être important d'être précis. Parfois, il faut être très précis dans l'usage des mots, souvent même presque toujours, pas toujours. Parfois, il faut absolument être précis!

Rétentions primaires qu'est-ce que ça veut dire? Vous m'écoutez, chacune et chacun d'entre vous qui m'écoutez retiens quelque chose de ce que je dis et vous ne retenez pas tous la même chose. Cette rétention, là que vous produisez, là au moment je suis entrain de vous parler, vous retenez ce que j'ai dis auparavant, c'est parce que vous avez retenu, je viens de dire juste avant que vous pouvez comprendre ce que je suis entrain de dire maintenant. Ça dit Husserl ce n'est pas du passé, c'est du présent. Si non ça ne permettrait pas à ce que je suis entrain de dire maintenant de se présenter à vous. C'est encore du présent. Et c'est ça qu'il appelle la rétention primaire. C'est comme ça que ça se présente à vous. Cette rétention qui est une rétention primaire, moi je dis que c'est une sélection primaire, vous sélectionnez pendant que vous retenez. Vous retenez ce que vous sélectionnez. Vous auriez pu retenir tout à fait autre chose, la preuve tous les gens qui sont là à par vous retiennent autre chose que vous. Ça ne veut pas dire que vous êtes un imbécile ou qu'ils sont des imbéciles, c'est comme ça. Ça s'appelle l'individuation et c'est magnifique. C'est magnifique mais on va voir aussi que c'est aussi un problème! C'est un magnifique problème.

Vous ne retenez pas la même chose, parce que vous avez non pas simplement des rétentions primaires mais des rétentions primaires qui sont devenues des rétentions secondaires, ce que j'appelle des rétentions secondaires psychiques (R2P).

Ces rétentions secondaires psychiques, elles constituent les spires, c'est moi qui suis entrain de parler, vous retenez dans cette spire qui est entrain de vous arrivez dessus, sur le coin de la figure, ce que je suis entrain de vous dire, vous retenez ce que votre potentiel qui est là, vous permet de retenir. Et vous ne retenez pas la même chose.

Mais ces rétentions secondaires psychiques, elles ont d'abord été des rétentions primaires, ça vous a d'abord apparu comme des choses qui vous arrivait au présent et puis c'est devenu du passé, par exemple ce que je disais il y a 15 jours. Ce que je disais il y a 15 jours, c'était des rétentions primaires, il y a 15 jours, aujourd'hui c'est des rétentions secondaires, c'est devenu du passé. Et à partir de ce que je vous ai dit il y a 15 jours, si je n'ai pas été trop nul il y a 15 jours, vous devez certainement vous servir des rétentions primaires d'il y a 15 jours qui sont devenues des rétentions secondaires depuis pour sélectionner les rétentions primaires d'aujourd'hui. Si non mon cours n'est pas bon, ça arrive.

Où je vais en venir avec ces rétentions, c'est que ces rétentions primaires comme secondaires, ça produit des protentions, c'est à dire des attentes. Vous venez avec vos rétentions secondaires et dans tous vos nœuds, dans ces nœuds, il y a des incompatibilités et ces incompatibilités, ça forme des protentions, vous attendez quelque chose. Vous attendez que dans ce que je dis, il y a des solutions à ces incompatibilités, pas forcement des solutions mais des individuations de ces incompatibilités. Vous attendez de faire quelque chose de ces incompatibilités. Dans ces incompatibilités, il y a Monsieur Strauss Kahn, il y a Monsieur Sarkozy, il y a vos histoires à vous que personne ne connait qui sont absolument secrètes comme Monsieur Strauss Kahn, etc.

Mais tout cela, ça produit des protentions. Des rétentions ça engendre des protentions, quand vous retenez des choses de manière spontanée et bien vous projetez des choses. Et ces projections, on appelle ça des protentions. J'appelle ça des protentions psychiques. Certaines sont absolument publiques, parce que vous les partagés avec tout le monde, par exemple la figure si "A" alors "B", dans certaines circonstances, oui vous êtes passés à l'école si A" alors "B", ça s'appelle des rétentions secondaires collectives très largement partagées qui engendrent des protentions secondaires collectives très largement partagées. Et puis ça peut être aussi des protentions intimes des choses qui sont au fond de vous, non seulement vous ne le diriez à personne mais vous ne le savez même pas! Parce que des choses vraiment intimes, vous ne les connaissez pas.

00:19:45

Ces protentions, dont ce que je viens de vous parler sont des protentions secondaires qui sont produites d'abord par des rétentions primaires. Les protentions primaires sont induites par des rétentions primaires.

Exemple : je débute une musique vous continuez. La rythmique comme on l'appelle ça produit un certain type de protention... Comment créer des attentes? Des attentes convenues sur la base desquelles surgissent des attentes absolument pas convenus le grand spécialiste de ça Alfred Hitchcock. Toute la technique du suspens d'Alfred Hitchcock consiste à produire, il explique bien ça dans son dialogue avec Truffaut, il appelle ça mettre des bombes, ça consiste à créer des projections protentionnelles. Ce qui fonctionne au cinéma, ce que j'appelle des archi-protentions dont les plus basique sont l'amour et la mort, Alceste. Pratiquement dans tous les films ou de l'amour ou de la mort ou les deux et plus souvent des choses en plus, du sperme du sang tout ce que vous voulez. C'est à dire des fonds pulsionnels, les pulsions ce sont des protentions élémentaires que nous avons tous en nous et que nous transformons et que nous essayons, de sublimer en investissement en autre chose que la simple pulsion. Les grands films, c'est ça ce qui transforme les archi-protentions de ce type, en quelque chose de bien sublime. Tous les grands films d'Hitchcock sont cela, etc.

D'une façon de plus générale, il y a des enchainements protentionnels de toutes sortes, musiques ou des choses beaucoup plus formelles et conceptuelles. Comme par exemple ce qu'à penser David Hume qui a développé une théorie de l'expérience comme processus d'association dans son enquête dans l'entendement humain. Où il pose que des modèles, comme la causalité par exemple... c'est un processus protentionnel. Il y a une protention entre des types de rétentions qui va se produire. Vous mettez telle rétention et puis vous mettez une autre rétention et entre les deux va se créer un lien de causalité. La première rétention c'est la cause, s'il y a cette cause alors il y aura cet effet, parce que vous avez déjà eu cette expérience s'il y a eu cette cause il y a eu cet effet, etc.

Ça c'est une protention qu'on appelle la catégorie de la causalité chez kant mais plus généralement, Kant en parle pas dans le sens de Hume d'ailleurs, lui ce qu'il appelle une structure apriori, une catégorie apriori.

x et y Mais plus généralement les implications logiques de type si x alors y, ce sont aussi des formes protentionnelles que nous portons en nous. Je vous parle de tout cela pour une raison très précise. C'est parce que tout cela, tous ces fonds préindividuels qui sont constitués de rétentions secondaires collectives que l'on peut engendrer à travers lesquelles se produisent des protentions. Et bien on peut à travers ces rétentions secondaires collectives susciter des protentions secondaires collectives. On peut faire que des gens attendent tous la même chose, le messie, François Hollande, je ne sais pas quoi. À partir de leurs rétentions secondaires collectives, c'est à dire en agençant leurs rétentions secondaires collectives.

Mais et c'est ça ce qui m'importe surtout, on peut faire en sorte aussi et ce n'est plus ni le messie, ni François Hollande, on peut faire en sorte aussi que les protentions qui vont être engendrées soit engendrées par des rétentions secondaires collectives qui sont reliées entre elles de manière tellement systématique, qu'elles ont des relations sans jeu, qu'il est impossible d'interpréter qu'on peut répéter, mécaniquement, tel quel et qui vont donc engendrer des protentions secondaires collectives tout à fait identiques qui vont faire par exemple que finalement, bah oui, au fait donc, à la limite, vous allez peut être dire, je vous demande qu'est ce qu'on dit depuis une heure? Vous allez peut être écrire la même chose. Ce n'est peut être pas possible mais en tout cas ce que Orwell appelle la novlangue et ce qu'est engendré par la novlangue et ce que les nazis ont fait selon Victor Klemperer. Et c'est ça que le Führer a été plébiscité par 90% des allemands... et que finalement, il y a quelque chose à voir avec la TV.

__________________________________________________________ Pensée du moment



Mort de Prince : 21 avril 2016
Néolibéralisme : Mort du Prince ! Il ne reste plus de créativité mais leur guerre !

Purple Web

Prince, c'est mon 'idole", je l'écoutais depuis l'âge de 12 ans (1982) et à 17 ans, je l'ai vu, même de très près. Même tout fait le voir, je n'avais pas d'argent, pas de voiture... et j'ai tout fait pour le voir. Et de plus, me retrouver du coté Sheila E. (Lien Vidéo)
Et ce que j'admirais en lui, c'est qu'à 17 ans, il signe sous Warner Bros mais à ses conditions qu'il soit producteur, et chamboule l'industrie du disque, ensuite quand il change de nom, ce n'était pas pour faire joli, mais bien un différent avec sa maison de disque. Il introduit vite l'outil dans le web, un site privé avec vente de mp3, Interdit ces vidéos et veut avoir la main sur ses œuvres. Dès ces premiers textes, fin des années 70, il les note comme des SMS, You=U, To=2, for=4..., pour moi c'est lui qui a lancé le langage SMS. Il lance aussi sa famille, ses amis... Même après sa mort, il y aurait de quoi de faire des nouveaux albums de lui, car il en a déjà préenregistré. Il sait jouer une vingtaine d'instrument sauf des instruments à vent sans jamais avoir été à l'école pour. Et cet ultralibéralisme, ne m'a jamais dérangé, créatif, indépendant et surtout libre. C'est un surdoué de la musique.

J'ai encore l'article de 1988, du concours pour le concert, (Lien Scan de l'aricle) mais j'ai aussi retrouvé des articles de lui que j'ai gardé car à cette époque pas de web. Très difficile de trouver quelque chose sur lui, surtout que je l'écoutais depuis 1982, je commandais ses 33T, et bizarrement, ils étaient moins cher que ceux d'ici, donc j'ai presque tous les vinyles. La TV encore moins car Jackson sortait Thriller et pas de Prince, son succès TV est venu beaucoup plus tard. C'est peut-être cela que j'ai eu facile à gagner les places. Et pourtant Sportpaleis d'Anvers, rempli. (Lien scan des places)

J'ai même l'impression que nous assistons à la mort du libéralisme, qu'il ne restera que leurs colonisations, leurs guerres.

__________________________________________________________ Fin

00:26:26

Comment ça se fait que la société soit autant crétinisée? Ça a peut être un certain rapport avec nos rétentions secondaires collectifs contemporaine qui permettent que toutes nos attentes soit ma dose de coca et de Tf1. C'est à dire mon cerveau disponible est effectivement entant qu'il est tramé de rétentions secondaires collectives complètement conditionné.

Comment est-ce qu'on peut manipuler les esprits à travers les rétentions pour produire des protentions? Car c'est ça manipuler les esprits. Manipuler l'esprit c'est produire des protentions, c'est à dire des désirs qu'ils ne viennent pas de celui qui a ces désirs mais de quelqu'un qu'il lui a fait adopter. Il y a beaucoup de manière de faire cela. Ce que produit c'est le court-circuit qui fait d'entendre par soi-même. Ce que je dis c'est vous qui le dites, tout à coup c'est plus vous qui le dites, vous n'êtes plus que des marionnettes, vous entendez ce qu'on vous a dit ce qu'il fallait entendre, vous êtes ventriloqués. Cette ventriloquation, qui va vous empêcher de penser par vous-mêmes. Il y a plusieurs manières de la produire.



Dans tous les cas, il s'agit de remplacer des rétentions secondaires psychiques par des rétentions secondaires collectives. Qui eux-mêmes sont devenues du coup ininterprétable. Quand je vous disais tout à l'heure quelque chose, n'est interprétable que si vous n'avez pas les mêmes rétentions secondaires psychiques pas besoin de faire une langue très compliquée, très savante. Non, il suffit progressivement de vous priver de vos rétentions secondaires psychiques et du coup vous avez les mêmes rétentions, vous ne pouvez plus interpréter, donc la langue devient ininterprétable en dehors les horreurs qu'elle peut raconter. Pas forcement des horreurs, la langue actuelle ne rencontre pas que des horreurs, elle dit simplement qu'il faut interdire à la BCE de se doter de ses propres moyens, obliger d'aller sur le marché financiers, ce n'est pas une langue totalitaire en soi, c'est un point de vue mais ce point de vue est définit de telle manière et qui finalement il n'est jamais mis en question.

00:31:51

À partir du moment où cette langue est devenue ininterprétable, c'est à dire on ne peut pas l'individuer, ce n'est plus un fond d'individuation collective ou psychique et bien il n'y a plus d'individuation précisément. Il y a de la désindividuation. De telles démarches dans leur ensemble consistent à court-circuiter l'activité de l'individuation de l'âme. Cette activité qui en principe doit être une véritable écoute. Et l'écoute c'est la projection d'une attente qui vient de moi et non pas de l'extérieur de moi.

Quand j'écoute quelqu'un et que je l'écoute vraiment ce quelqu'un est un autre, je ne peux qu'écouter un autre mais à travers cet autre, on le verra dans Phèdre, c'est Platon qui le dit d'ailleurs dans Phèdre. À travers cet autre que j'écoute ce à quoi cet autre me donne accès c'est à l'autre qui est en moi. Et ça ce que Socrate appelle la maïeutique. Et ce que la psychanalyse reprendra sur un registre un peu différent évidement.

Autrement dit quand je suis court-cuité quand mes rétentions secondaires psychiques sont remplacées progressivement par des retentions secondaires collectives auquel je participe de moins en moins dans leur production. Ce que j'attends dans ce que je reçois, ce n'est pas moi qu'il attend, c'est ce qu'on a introduit en moi comme une attente qui n'est pas la mienne parce qu'on m'a conditionné.

Vous me direz peut être que si mes attentes sont des produits de mes rétentions secondaires psychiques et que si mes rétentions secondaires psychiques sont fondées sur des retentions secondaires collectives, ce que je vous dis depuis le début de ce cours. Alors il n'est pas possible de dissocier mes rétentions secondaires psychiques et mes retentions secondaires collectives et si vous dites ça, vous aurez raison. Oui, mais ça ne veut pas dire qu'on ne puisse pas les distinguer. On en peut pas les dissocier, il n'existe pas de rétentions secondaires psychiques qu'il ne soit pas fonder sur des rétentions secondaires collectives mais on ne doit surtout pas les confondre. Elles vont toujours ensemble, on ne peut pas avoir l'une sans l'autre, on ne peut pas avoir de rétentions secondaires psychiques sans la rétention secondaires collectives MAIS on ne peut pas réduire la rétention secondaire psychique à la rétention secondaire collective. Ça s'appelle le totalitarisme.

Tous les mots que nous parlons sont des retentions secondaires collectives, si non on ne pourrait pas les employer, c'est l'une des expériences d'Artaud, avec son théâtre de la cruauté d'aller aux limites de cela. Mais en règles générales tout ce que nous pensons et ce que nous disons c'est avec des mots que nous partageons tous. Nous n'entendons pas tous la même chose dans les mots bien entendu.

__________________________________________________________ Pensée du moment

Pour moi, il y en une quatrième manipulation, par le langage de l'informatique. Car peu de gens savent, et la manipulation est plus grande sur leur vie de tous les jours. De plus, quand j'ai la chance de parler de programmation avec quelqu'un ce qui est rare, les autres nous demandent toujours mais quelle langue vous parlez? Certains ne savent même pas que cela existe. Mais le pire, c'est quand ils essayent de comprendre, ils croient que c'est aussi simple comme mettre une photo sur Facebook, ou mettre un texte et ne voient pas tout le travail derrière. Je vois ainsi le pire avec nos politiciens, ne sachant pas le travail et souvent un travail d'équipe, mais se font avoir aussi avec des logiciels bidons par des camelots pour la gestion, la classification... du pays.

Cet eidos va devenir bientôt chez Platon, idéa qui désigne toujours aspect extérieur, apparence, forme comme eidos mais qui précise quelque chose, qui renforce quelque chose, à savoir le caractère classificateur. Principe général, servant à une classification, d'où classe, sorte, espèce et devient synonyme de l'essence...
Stiegler à 20 min première partie



Voilà, comment nous serons remplacer par des robots, logiciels, algorithmes de marketing et non pas par un besoin des villes, de la population. Exemple, comme les tablettes proposées dans les écoles, le problème n'est pas l'informatique, l'outil, mais c'est parce que c'est un outil de consommation et non pas de création, pour apprendre un langage, une langue. C'est bien beau de voir 2x2=? Mais cela ne sert à rien car on peut le faire sur un tableau par contre appliquer le langage sur le tableau ce n'est pas possible! Et c'est justement cela qu'il faut apprendre dans l'informatique. Pour savoir encore un peu maitriser nos robots à l'avenir du moins savoir, comprendre ce que le robot fait pour nos besoins et non l'inverse! Je ne dis pas qu'il faut qu'on devienne tous des experts, ou savoir créer un robot mais avec des bases, l'outil se voit autrement. (Vidéo Simondon Gilbert Simondon sur les objets techniques "ouverts" et "fermés")

__________________________________________________________ Fin

00:34:26

Alors vous pourriez aussi me faire remarquer ou m'objecter lorsque je plaide avec les philosophes grecs comme je le fais depuis le début de cours l'an passé pour une pensée rationnelle, moi je revendique cette conception de la pensée. C'est à dire d'origine apodyptique, faisons un modèle géométrique un canon de la pensée et par conséquent, lorsque je plaide pour des définitions rationnelles qui permettent de former des axiomes de forger des théorèmes, etc. et qui permettent des raisonnements au sens stricte. Lorsque je dis cela, je tends à homogénéiser les points de vue. Attention ce mot là, vous ne pouvez pas l'employer comme vous voulez! Il y a telle définition. Donc, je détruis les singularités et je désindividue votre langage de cet usage-là par exemple. Si je vous dis non vous ne pouvez pas employer ce mot comme ça. Je le dis souvent dans ce cours, je le dis pas comme ça mais c'est souvent sous-entendu de ce que je dis. Mais si vous me disiez cela vous vous tromperiez. Si vous disiez quand vous dites que vous proposez des définitions strictes de mots et du coup vous supprimez la possibilité des rétentions secondaires psychiques de ces mots. Quand vous me dites cela, vous vous trompez. Comme Socrate parlant à Ménon, et comme il le montre en particulier à Ménon en s'adressant à l'esclave de Ménon. Je soutiens, qu'une telle convergence de vue est possible qu'on va s'entendre sur une définition, mais le problème n'est pas qu'on s'entende sur une définition qui ferait qu'on n'aurait plus de rétentions secondaires psychiques à nous.

Non, c'est que si on s'entend sur une définition, faut que cela nous vienne ensemble, il faut que cela vienne de nous. Si nous nous entendons à reconnaitre par exemple dans la démonstration du théorème de Pythagore, oui ça s'impose comme une évidence, si nous nous entendons il faut que cela vienne de nous. Il faut que nous soyons capables de démontrer le théorème, si non c'est plus du tout de la géométrie. C'est tout ce que vous voulez mais ce n'est pas de la géométrie.

Je ne dis pas qu'il faut réduire toutes les formes de pensées au modèle de la géométrie, ce que je dis c'est que le modèle de la géométrie constitue le canon, où Spinoza en parle de toutes pensées, c'est à dire un idéal de cohérence. Lorsque la convergence des définitions d'un mot, et je serai d'accord qu'à la fin de ce cours oui la poésie la tragique grecque en gros c'est ça. Ce qui ce joue entre Phèdre et la République, si je fais ce cours c'est bien qu'on arrive tous à un moment donné à nous transindividuer autour de ce que j'appellerai dans un langage moderne des attracteurs qu'ils fassent que nous co-individuons, en nous coindividuant nous transindividuons quelque chose, nous produisons des nouvelles significations.

__________________________________________________________ Pensée du moment

Tant que cette "République" est bâtie sur le socle de l'emploi et sur un chantage de la dette publique que nous ne savons même pas ce qui font avec les intérêts,

Je ne pourrais jamais!

__________________________________________________________ Fin



00:37:32

Il faut pour que cela se produise, il faut que la convergence vienne de moi et qu'elle vienne de vous et qu'elle advienne aussi en vous. Si ce que je suis entrain de dire vous ressortez d'ici en répétant, en aillant strictement rien compris c'est une catastrophe pour moi. Je préférais que vous n'auriez rien compris mais vous en parliez pas ou je préférais que vous n'auriez rien compris que vous disiez que vous n'avez rien compris ou je ne suis pas du tout d'accord ce que ce mec dit là. Et si vous répétez ce que je dis et que vous n'avez pas compris c'est catastrophique, c'est absolument catastrophique. Ça veut dire qu'on ne s'est pas individuer correctement ensemble.

__________________________________________________________ Pensée du moment

Moi, je trouve que vous faites ça si bien VOUS tous ensemble.

__________________________________________________________ Fin

Lorsqu'il y a de la co-individuation, ça ne veut pas dire qu'on va interpréter tous la même chose, la chose de la même manière en plus. Ça veut dire qu'on va avoir tous le même fond préindividuel d'interprétation. Et après on va réinterpréter, c'est pour ça que Husserl disait à propos de la géométrie, elle est infinie. Tout géomètre est une rupture avec toute la géométrie constituée en puissance parfois pas forcement en acte mais en puissance. C'est la rupture qu'est importante. De que j'appelais tout l'heure le déphasage. Et la géométrie n'élimine pas le problème de la géométrie, elle est augmente au contraire. Mais elle les rend plus rigoureuse dans leur façon de se présenter.

Et c'est pareil pour n'importe quelle œuvre, poétique, picturale. Qu'est ce qui fait qu'une œuvre, d'un peintre est une œuvre. C'est qu'elle tient comme un problème. Un problème est rigoureusement posé. C'est ça une œuvre.

fantome deleuze Si nous arrivons à nous co-individuer et à nous transindividuer en visant le même point focal qui constitue ce que Deleuze appelait une ligne de fuite à mon avis, ce que j'appelle une consistance d'ailleurs lui aussi, utilisait ce mot mais peut être exactement dans ce terme. Et c'est ce qu'est à l'origine, à mon avis ce que Platon vise ce qu'étant l'idée. Mais je crois justement l'idée platonicienne va rompre avec cela, pour des raisons que je dirais plus tard.

Si cette consistance, nous apparaît à un moment donné comme, ce que j'appelle la vérité, mais qu'il faut dire en grec A-letheia. C'est parce que à un moment donné, qu'est ce qui va se passer, si nous arrivons à produire un tel processus de transindividuation. On va avoir l'impression de découvrir quelque chose. Quand je dis découvrir, ce n'est pas qu'on à découvert la constance de lumière ou la physique généralisée ou je ne sais quoi. Mais néanmoins vous avez le sentiment, comme nous voyons Socrate le dire dans Ménon, dans toute sorte de dialogues qu'ensemble, quand nous dialoguons vraiment, nous accédons à quelque chose qui nous dépasse qui nous rapproche des uns des autres. Comme l'amour dont parlait le Banquet. Ça veut dire qu'ensemble, nous sentons sortir de Léthé quelque chose qui devient "pathan". C'est un moment qui se produit dans quelque chose qui ressemble à la spirale et ça c'est un processus de transindividuation.

De telle sorte que tous les circuits qui sont formés par cette transindividuation, là en telle que la décrit qu'elle produit de l'A-letheia, il passe par tous et tous ces circuits passent par tous. Tous ceux qui sont concernés par cette co-individuation à été traversée par le raisonnement, ils se sont individués avec le raisonnement, ils ne l'ont pas reçu de l'extérieur, ils l'ont coproduit. Et ce que Socrate au départ appelait un dialogue. Je dis au départ parce que évidement, surtout à partir de la République dans Platon, le dialogue ne va plus du tout être cela. Il va devenir ce que Platon va appeler la dialectique, c'est à dire une méthode analytique qui va permettre d'imposer la vérité des philosophes à tout ce qui n'est pas philosophique.

__________________________________________________________ Pensée du moment

Ma question : pourquoi ne pas faire comme lui mais à l'inverse justement pour contrer tous ces "Platon" qui nous viennent?

__________________________________________________________ Fin

00:41:37

Pour conclure, je voudrais vous parler des moyens de manipuler les esprits. La première, la propagande. La deuxième, la maitrise du langage. (Première et deuxième voir à 00:26:26)



C'est précisément, cette troisième voie qui est la rétention tertiaire. Comment j'utilise la rétention tertiaire pour manipuler les rétentions secondaires et les rétentions primaires et les protentions. C'est par cette troisième voie qu'il est possible de manipuler les esprits, mais du moins de les influencer en leur donnant l'impression de penser au moment précisément où il cesse de penser. Et ça c'est ce que j'appelle la prolétarisation des esprits.

Pour moi, la première personne à décrire un processus de prolétarisation c'est Platon. S'il est vrai que le processus de prolétarisation, c'et ce qui détruit le sujet du savoir. Et qui prive le sujet du savoir de son savoir en le soumettant à une rétention tertiaire, où ce savoir à été transféré. Typiquement le livre, et lequel livre? Le livre avec lequel se promène Phèdre, lorsque dans le dialogue qui s'appelle Phèdre, il rencontre Socrate à la porte d'Athènes...

SOCRATE, PHÈDRE.

- SOCRATE.
Où vas-tu donc, mon cher Phèdre, et d’où viens-tu ?

- PHÈDRE.
De chez Lysias, fils de Céphale, Socrate et je vais me promener hors des murs, car je suis resté longtemps chez lui, toujours assis depuis le matin, et suivant les prescriptions, d'Acoumène, ton ami et le mien je ais mes promenades sur les routes; car il prétend qu'on s'y délasse mieux que dans les galeries couvertes.

- SOCRATE.
Il a raison, mon ami; mais Lysias, à ce qu'il paraît, était en ville ?

- PHÈDRE.
Oui, chez Épicrate, là-bas, dans cette maison qui avoisine le temple de Zeus Olympien, la Morychienne.

- SOCRATE.
À quoi avez-vous passé le temps ? Sans doute Lysias vous a régalé de ses discours ?

- PHÈDRE.
Tu le sauras, si tu as le temps de m’accompagner et de m'écouter.

- SOCRATE.
Comment dis-tu? Tu penses bien, pour parler comme Pindare, que je ne mets le plaisir d’entendre ton entretien avec Lysias au-dessus de toute affaire?
Phèdre (ou De la beauté; genre moral)



Phèdre se balade sous son manteau avec un rouleau de papyrus, il le cache sur sa toge et sur ce rouleau de papyrus est écrit un discours de Lysias, un discours sur l'amour. Donc, Phèdre vient d'aller écouter Lysias un grand sophiste.

Qu'il lui a parlé d'un sujet qui intéresse beaucoup Socrate. Pourquoi il l'intéresse? Et sur l'amour et dans le Banquet, Socrate a beaucoup parlé de l'amour. Il s'est trouvé je ne sais comment l'entretien avait trait à l'amour. Lysias a précisément écrit une tentative de séduction sur un joli garçon, et non par un amant et il soutient qu'il faut accorder ses faveurs à celui qu'il n'aime pas plutôt qu'à celui qui aime.

__________________________________________________________ Pensée du moment

Comprendre la mort de l'amour?

__________________________________________________________ Fin

Donc, il s'agit de l'amour, Phèdre aimerait bien savoir réciter ce discours par cœur, il aimerait pouvoir réciter de mémoire ce discours produit le plus habile écrivain logographe (écrivain du logos, celui qui transcrit sous la forme du logos), le plus habile logographe de nos jours. Phèdre aimerait réciter ce discours par cœur. Ce que veut le sophiste, ce que veut l'élève du sophiste aussi, apprendre par cœur. Le sophiste dit tu me donnes une mine je t'apprendrai des tas de truc par cœur, pour répéter par tout, comme un crétin qui a l'impression de penser alors que tu ne penses rien mais tu t'en n'aperçois même pas. Un discours tout prêt, ce qu'on appelle aujourd'hui un prêt à penser, un tissu de cliché de stéréotype en tout genre, des lieux communs, et que l'élève abusé ira répéter partout inlassablement croyant penser au moment même où il a cessé de penser, parce que cette forme de la répétition, c'est une façon de ne plus penser. Socrate, dit tu ne vas pas te contenter de l'écouter qu'une fois, tu vas le répéter et tu vas t'y prêté complaisamment... il a fini par prendre le cahier, le pharmakon, l'écriture.

00:41:37

Qu'est ce que cela rend possible cette écriture, ce pharmakon, cet artifice? Une fausse pensée, une illusion de pensée, c'est à dire qui n'est pas une anamnèse mais une hypomnése, une répétition. Une hypomnése, c'est la mémoire qui fait que répéter produire ce qu'elle sait déjà, qu'il n'invente pas, qui ne se redécouvre pas.

__________________________________________________________ Pensée du moment

J'adore ce cours, et je me dis enfin nous y voilà! Surtout avec le "titre". Ce cours, m'aidera dans cette rupture du djihadisme de la pensée, Voir résumé mais dans mes pensées.

__________________________________________________________ Fin

Autrement dit ce n'est pas une mémoire qui n'est pas fondée, sur son propre ressouvenir, mais sur quelque chose qu'elle a intériorisée de l'extérieur. Ça ne surgit pas d'elle-même, ça ne sort pas de son fond préindividuel commun. Comme par exemple, la langue est un fond préindividuel commun, c'est une rétention tertiaire à l'écriture qui permet de manipuler l'esprit.

Oui, mon amour, mais quand tu m'auras montré ce que tu tiens dans ta main gauche sous ton manteau; car je soupçonne que c'est le discours lui-même; si c'est lui, mets-toi bien dans la tête que, malgré mon amitié pour toi, je ne prêterai pas à te servir de matière à exercice, quand nous avons ici Lysias lui-même : c'est une chose bien décidée. Mais voyons, montre-moi cela.
Socrate



Dans le prochain cours, nous verrons que la rétention tertiaire, c'est donc ça de ce qu'il s'agit, sous le manteau, c'est une rétention tertiaire, un papyrus roulé sur lequel est écrit le discours de Lysias qu'on peut apprendre par cœur et répéter comme un benêt. C'est ce qui conduit à prolétariser celui qui croit savoir grâce à elle et qui précisément ne sait pas parce qu'il est prolétarisé, il ne pense plus.

Le prolétarisé, c'est le privé de son savoir, d'abord de sa mémoire dit Socrate. C'est d'abord de la mémoire dont on va le priver, la mémoire des gestes, vous savez faire des gestes et on va vous remplacer par une machine. Ce qui dira Socrate à Phèdre faisant parler le pharaon Thamous et de Theuth. C'est la rencontre de Thamous et de Theuth.

Theuth c'est le dieu égyptien qui prétend avoir trouvé le remède à la finitude de la mémoire qu'est l'écriture. Et Thamous, le pharaon va lui dire en réalité c'est un poison ton invention. Cette logique empoisonnante du pharmakon, qui constitue la troisième façon de manipuler les esprits, et on peut vraiment manipuler les esprits avec de la rétention tertiaire. Quand je vous montrais une télévision tout à l'heure, même quand Socrate dit, dans le 7ème livre de la République à propos de la caverne, on se fait manipuler par les ""ombres"" ce sont effectivement des possibilités de manipulations, évidente ce n'est pas pour rien que les premiers grands studios étaient fabriqués, produits à Rome et en Union soviétique. Ce n'est pas pour rien du tout que les rétentions tertiaires, ça à un pouvoir extraordinaire pharmacologique et toxique. Mais pas seulement toxique, c'est compliqué tout ça. Un des plus grands cinéastes qui travaillait avec Mussolini s'appelait Rossellini. Et un des meilleurs amis de Rossellini, c'était le fils de Mussolini et Rossellini c'est un très grand cinéaste. Ou encore si vous regardez -intervista- de Fellini. Vous verrez que Fellini dit moi aussi je suis allé à Cinecittà, j'ai fais le salut fasciste, tous les italiens pratiquement. C'est très compliqué c'est du pharmakon.

__________________________________________________________ Pensée du moment

Mon grand-père non, il était confiné avec des juifs et lui parce qu'il était communiste à Acerenza. ( -Cristo si è fermato a Eboli-)

__________________________________________________________ Fin

C'est ce que je vais essayer de dire contre Platon. Oui que le pharmakon est empoisonnant, oui, il est vrai qu'il détruit la mémoire elle-même. Il peut la détruire mais il est la condition de constitution de la géométrie, du droit, de la philosophie, etc. Donc, il va falloir prendre le problème autrement.

00:51:16

Si nous récapitulons tout ce que nous venons de voir sur ces façons de manipuler les rétentions pour pouvoir produire des protentions, c'est toujours de ça dont il s'agit. Nous voyons qu'il y a pour cela, les possibilités suivantes pour ramasser ce que j'ai dit précédemment.

Ici je voudrais remarquer 3 choses, pour vraiment m'arrêter là dessus :

00:54:54

Ce revirement terrible, ce que je dis est vrai, ce revirement, où le philosophe, tout à coup va monter au ciel, tel un dieu vivant pour aller voir la lumière, il va sortir de la caverne monter au ciel, et pour quitter les leurres, les artefacts, ceux qui aliènent qui sont dans la caverne pharmacologique, ce revirement commence dans Phèdre. Dont je crois qu'il ne vient pas après la République, mais bien avant la République. Que nous dit Phèdre, à propos de l'âme ailée et pourquoi cette allégorie qui poursuit les questions ouvertes dans Ion, dans le Ménon et dans le Banquet mais en les transformant radicalement.

Pourquoi cette allégorie? Qu'est ce qu'est cette allégorie?

Cette allégorie de l'âme ailée est une inversion de sens de toutes les questions ce qui se posait dans Ion, dans le Ménon et dans le Banquet et dans un certain nombre de dialogues d'avant Phèdre. Je dis bien une inversion. Tout ce qui était en rapport sol, sous-sol, c'est à dire je suis là, nous vivons en Grèce sur la terre et il y a l'Hadès en dessous de nous et nous sommes habités par des dieux, des esprits des daïmones, etc. Et tout ça revient. Et au dessus de nous, il y a des immortels mais chez nous ça se passe en dessous. Et bien tout ce qui était dans un rapport à ce qui est dessous va passer dans un rapport à ce qui est au dessus. Cet au dessus va devenir, le ciel, c'est à dire qu'il n'y aura plus de dessous. Tout le fond de l'Hadès va disparaitre.

Reprenons les questions du Banquet, où il est question d'amour, de délire, de désir; Platon ajoute dans Phèdre que toute âme en tant qu'elle est délirante, parce qu'il reprend le thème du Banquet... donc je vais écrire un complément au Banquet je vais appeler ça Phèdre. Oui, l'âme délire, bien sûr qu'elle délire comme disait Diotima, mais ce qui délire en elle c'est sa part divine. Ce n'est pas seulement les poètes comme disait Ion, toute âme délire, y compris l'âme des dieux parce que on va découvrir que les dieux ont une âme, ce qui était absolument pas le cas chez les grecs. Et pour notre plus grande félicité cette espèce de délire nous a été donnée et toute âme à une part divine et humaine. Il y a une nature divine et une nature humaine dans nos âmes.

Quelle est la raison ici de cette précision, qu'il y a une part divine, une part humaine?

Elle est que là où Ménon disait que certain personnage qui s'y connaissent en matière de divin, les poètes les prêtresses, les prêtres, etc. qui prétendent que l'âme serait immortel, en se référant donc à un discours qui vient du dehors de la philosophie qui est la mystagogie, la poésie, etc.

Là, où le Banquet séparait encore essentiellement les mortels des immortels, comme on l'a vu à propos d'Alceste par exemple et faisait d'eux des inoubliables, des héros mais pas des immortels. Maintenant dans le Phèdre, Platon fait dire à Socrate que l'âme est immortelle, toute âme est immortelle, il y a des gens qui disent que c'est maintenant une certitude, plus précisément un dogme. Ce n'est plus quelque chose qu'on convoquait faute de mieux dans la mythologie, c'est quelque chose qu'on affirme comme la base de l'ontologie. Car ce qui est entrain de fonder ici, Platon c'est l'ontologie, qui va devenir la science de l'être, dans la République et dans le livre VII de la République, est la base fondamentale. Il y a quelque chose de divin dans l'âme et c'est ce qu'il y a d'immortel dans l'âme ces choses d'immortel dans l'âme, c'est s'automouvement... On verra dans tous ces passages le mot A-letheia va changer complètement de sens, on va voir que Platon en faisant de l'âme quelque chose d'immortel va opposer l'âme au corps, en opposant l'âme au corps, il va opposer l'être au devenir, le bien au mal, etc. il va construire un jeu d'opposition et non plus du tout une réalité complexe et pharmacologique comme c'était le cas du monde tragique, il va transformer le sens du mot A-letheia en Orthotès qui veut dire exactitude.

__________________________________________________________ Évenement du moment

Aujourd'hui, 27 avril 2016, le Banquet à parlé :

J'adore, on reçoit encore des messages du Banquet.
Un squelette, accoudé sur un coussin, gobelet en main, et juste au-dessus de lui, cet écriteau : “sois heureux et profite de ta vie”. Cette mosaïque surprenante a été découverte à Antioche, en Turquie, dans ce qui fut un manoir d’aristocrates au 3ème siècle avant JC. Elle figurait dans la salle des banquets.

Salle des banquets, manoir d’aristocrates au 3ème siècle avant JC.

__________________________________________________________ infini





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__________________________________________________________ Pensée du moment

__________________________________________________________ Fin

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Trouble

Trouble


Fini le 28 avril 2016